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Fécafoot : on joue prolongations (16.03.2007)
Après l’ennuyeux match de l’assemblée générale ordinaire de la Fecafoot joué samedi dernier au Mont Febé, Cameroon Tribune prolonge la partie aujourd’hui avec une interview de Augustin Edjoa, ministre des Sports et de l’Education physique (MINSEP) qui tire les premières leçons de la rencontre. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le MINSEP invite pour la énième fois, les acteurs à lancer une véritable refondation du football camerounais. Pour Augustin Edjoa, les choses sont claires : " la recréation " est terminée. Mécontent des résultats et du jeu que produit son équipe, le MINSEP attend la réaction du groupe. L’heure du travail a sonné. C’est le principal enseignement à tirer de cet entretien.
Comment jugez-vous la dernière assemblée générale de la Fécafoot que vous avez appelée avec insistance en tant que ministre des Sports et de l’Education Physique ?
Ma véritable réaction sera connue aux lendemains du dépôt des rapports de l’assemblée générale de la Fécafoot. Pour l’instant, je n’ai pas encore tous les détails sur ce qui s’est passé, même si les commissaires du gouvernement que j’ai moi-même nommés m’ont fait un petit rapport verbal. Il reste qu’il y a beaucoup de choses que j’attends de ces travaux. Et si je m’en tiens au traitement que la presse a fait de l’assemblée générale, il y a de réelles inquiétudes que les choses n’aient pas vraiment changées. L’essentiel n’est pas de bouger les hommes au niveau de la Fécafoot. Ce que les pouvoirs publics attendent, ce que le Premier ministre, chef du gouvernement attend, ce que le peuple tout entier attend, c’est la réforme en profondeur de la gestion du football au Cameroun. Or, j’ai bien peur qu’on ait fait beaucoup de discours, qu’on ait pris des notes, mais est-ce que cette restructuration en profondeur, pour reprendre les termes du Premier ministre, chef du gouvernement a été mise en place ? C’est là, la question que je me pose.
Avez-vous le sentiment que la Fécafoot a tenu compte des suggestions des pouvoirs publics ?
En ce qui me concerne, certaines autres questions que j’ai posées à la Fécafoot sont pour l’instant sans réponses. J’espère que j’aurai des réponses satisfaisantes dans les jours à venir. Nous devons être conséquents dans nos actes et crédibles aux yeux du monde. Je ne connais pas un championnat dans le monde au terme duquel, il n’y a pas de classement. Je fais allusion au dernier tournoi Interpoules qui est venu exacerber les tensions au sein du football camerounais. Par ailleurs, il y a un aspect très important de mon discours à l’ouverture des travaux de l’assemblée générale de la Fécafoot. Il porte sur la mise en place d’un véritable championnat des jeunes et d’un véritable championnat féminin. Est-ce que cette question a été abordée ? J’attends de voir. Si tel n’est pas le cas, je crois que la Fécafoot aura peut être raté une occasion de se relancer. On ne peut pas se réunir uniquement pour redistribuer les cartes au niveau des hommes. Il faut s’attaquer aux problèmes de fond. En tout cas, j’attends que me soient transmis les documents des assises de la Fécafoot pour aviser.
Visiblement vous êtes dubitatif sur l’impact des assises
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du 10 mars dernier. En cas de constat avéré que les problèmes de fond ont été biaisés, quelle pourrait être votre réaction et celle du gouvernement ?
Je préfère attendre le rapport des travaux avant de me prononcer. Je l’analyserai par la suite, et je vais rendre compte à la hiérarchie. Après tout cela, des décisions très importantes seront prises si la situation l’impose.
Lors de votre discours inaugural, vous avez dénoncé de nombreuses tares dans le fonctionnement de la Fécafoot et vous avez préconisé quelques solutions à ces problèmes. Mais le feed-back que nous avons est que rien n’a véritablement bougé. Par exemple, la lumière n’a toujours pas été faite sur le cas Arie Haan. Quelle est votre position à ce sujet ?
Vous savez Arie Haan avait une double tutelle. Une tutelle technique et une tutelle administrative. Mais c’est la fédération qui a choisi le coach des Lions Indomptables. Le rôle du ministère des Sports était simplement de le payer. Il appartient donc aujourd’hui à la Fédération de nous signifier officiellement qu’Arie Haan a démissionné. Ce n’est toujours pas le cas. J’ai rencontré l’ambassadeur des Pays-Bas au Cameroun, il y a quelque temps avec lequel j’ai discuté de ce problème. J’attends toujours la notification de la Fécafoot. Du reste, il est évident que cette situation ambiguë ne peut pas perdurer. Si le Cameroun doit prendre part à des compétitions, il doit avoir un encadrement adéquat. Je crois que de concert avec la Fécafoot, nous devons rapidement mettre en place une équipe pour encadrer les Lions Indomptables.
Par ailleurs, l’autre sujet des incompréhensions entre la tutelle et la Fécafoot porte sur son autonomie. La fédération trouve que le ministère est trop envahissant dans le cadre des ses activités…
Je ne voudrais pas qu’il y ait confusion dans les esprits. Le ministère ne saurait prendre le pas sur la Fécafoot en matière d’organisation du football dans notre pays. Nous n’avons qu’un rôle de régulateur et de contrôleur des activités de l’ensemble des fédérations sportives nationales. Ceci étant, lorsque la Fédération camerounaise de football parle d’autonomie, il ne saurait s’agir d’indépendance. Pour parler d’autonomie il faut en avoir les moyens exclusifs et c’est loin d’être le cas de la Fécafoot. Vous connaissez un seul stade du Cameroun construit par la Fédération ? Si l’Etat décide de ne plus autoriser l’utilisation de ses installations quel cadre d’expression offrirait la Fédération aux pratiquants de football ? Voilà un petit exemple qui démontre l’inévitable imbrication de nos activités et prérogatives.
En fin de compte, à quoi doit s’attendre le public au sujet de la Fécafoot, du moins de la part du gouvernement ?
Une fois de plus je me permets de vous dire d’attendre le rapport des travaux, notamment en commissions. J’ai donné huit jours pour que la restitution soit faite. Je pourrais vous donner une réponse suffisamment édifiante dans quelques jours. Mais rassurez-vous, même si nous ne sommes pas engagés dans un bras de fer, les pouvoirs publics sont vigilants et garderont leur suprématie sur toutes fédérations sportives, y compris celle de football.
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