|
|
Assemblée générale élective : Les plans secrets de Iya (15.02.2005)
Le président sortant de la Fédération camerounaise de football va rempiler. Il ne lésine sur aucun moyen pour parvenir à son but. Même s’il faut sacrifier ses lieutenants de toujours.
En 1996, à la veille de l’Assemblée générale (Ag) élective de la Fédération camerounaise de football, le Cameroun tout entier vibrait au rythme d’une campagne électorale à l’américaine. Entre Joseph-Antoine Bell et Vincent Onana, c’était le grand match qui était allé jusqu’au débat télévisé. On avait alors beaucoup appris du fonctionnement de l’institution chargée de la gestion du football national, des candidats et de leur projet respectif. Neuf ans après, pour les mêmes objectifs, l’ambiance et les candidats ne sont plus les mêmes ; l’engouement est tombé. Les conditions d’élection non plus. N’empêche, l’assemblée générale élective aura lieu demain, 15 février. Sur la ligne de départ, Iya Mohammed, président sortant de la Fécafoot et, éventuellement Jean-Baptiste Nguini Effa. Vincent Onana a finalement renoncé à sa candidature, sous prétexte qu’un député de son acabit ne saurait descendre aussi bas (?) cautionner la mascarade électorale qui a cours. Selon cet ancien président de la Fécafoot (1996-1998) rattrapé par la suite par la justice mais remis en liberté sans qu’on sache trop pourquoi. Soit.
La particularité de l’élection de ce jour, 15 février c’est que les deux candidats sont directeur de société d’Etat et président du conseil d’administration des équipes de football. Iya Mohammed est à la tête de la Société de développement du coton (Sodecoton) et Pca de l’équipe du même nom ; alors que Jean-Baptiste Nguini Effa dirige la Société camerounaise de distribution des produits pétroliers (Scdp) et Pca de Renaissance Fc de Ngoumou. Comme le veulent les croyances, les deux candidats sont d’emblée riches. On se serait alors attendu à une campagne électorale animée. Malheureusement, tout a été calme et timide. En dehors de l’agitation d’avant 23 avril 2004, le public sportif a été sevré de la campagne électorale qui aurait dû filtrer des informations sur l’évolution du football et de ses acteurs au Cameroun ces derniers temps. Rien de tout cela. Au contraire. Comme si le football n’intéressait que ceux qui le géraient, Iya Mohammed a, sous prétexte de visiter les nouveaux sièges des ligues provinciales, sillonné les 10 provinces du pays. Dans les coulisses, il se raconte que la véritable raison était de galvaniser ses troupeaux en débandade. Car jusqu’ici les provinces du Littoral, du Centre, du Sud-Ouest et de l’Ouest n’ont pas de siège approprié. Du côté de Jean-Baptiste Nguini Effa, on a semblé être en panne de stratégies et d’idées pour démonter la machine Iya. Une
|
situation qui a permis au président sortant de peaufiner ses plans.
Comme des chiens et chats
Iya Mohammed qui tient à sa réélection ne se laisse pas flatter par l’apathie qui a gagné le camp de Jean-Baptiste Nguni Effa. Il redoute cependant certains dirigeants de football empêcheurs de tourner en rond. Près de 500 policiers et gendarmes dont plus de la moitié en civil auraient été réquisitionnés pour filtrer les entrées de l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé où se tient l’Assemblée générale élective de la Fécafoot. Les indésirables seront tenus à bonne distance.
Par ailleurs, les 139 délégués pourraient avoir à choisir entre une liste consensuelle ou rien si Iya Mohammed et Jean-Baptiste Nguini Effa parviennent à accorder leurs violons. Depuis quelques jours, les deux candidats s’activent pour former une seule liste. Mais ils éprouvent des difficultés à aplanir leurs différences. L’une des conditions posées par Jean-Baptiste Nguini Effa qui achoppe jusqu’ici ce n’est pas son entrée dans l’équipe Iya, mais les personnes qu’il veut imposer au bureau fédéral de la Fécafoot dont certains membres actuels ne sauraient digérer, sous aucun prétexte, la présence de Joseph-Antoine Bell, Eugène Ekeke, Hervé-Emmanuel Nkom entre autres noms cités dans les coulisses. Face à cette opposition, Iya Mohammed qui, selon certaines indiscrétions, aurait eu des pressions extérieures pour un consensus, n’a pas cracher sur “ l’offre ” de son challenger du moment. Le président sortant de la Fécafoot entend donc jouer la carte du sacrifice et aurait décidé de nettoyer son entourage qu’il a ignoré dans ses stratégies de campagne. En 2000, il avait écarté de sa liste Eugène Ekeke, son directeur de campagne pour la même élection. C’est dire que Iya Mohammed est prêt à tout sacrifier pour sa réussite. D’ailleurs, il y a des signes qui ne trompent pas. A 48 heures de l’Assemblée générale élective, le président-candidat ne s’en cache plus. Il joue désormais la carte personnelle comme le prouve la création de son site internet individuel (www.iyamohamme.com), mieux élaboré que le site de la Fécafoot parfois abandonné et pas toujours à jour. Sa principale cible ce sont des journalistes à qui il présente un bilan positif sur toute la ligne. Tout ici se dit à la 1ère personne du pluriel certes, mais nulle part on évoque le bureau exécutif de la Fécafoot comme ce fut le cas dans les documents élaborés peu avant l’assemblée générale avortée du 23 avril 2004. Le bilan d’alors avait été présenté comme celui d’une équipe soudée et solidaire. Il y a à craindre les lâchages de dernière minute dans les deux camps. L’Ag de ce jour gardant secrètes ses surprises.
Par Noé Ndjebet Massoussi
|
|
|
|
|
|
Hits: 4516 | lemessager.net
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|