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MINSEP/FECAFOOT : Mbarga Mbao demande la démission de Iya Mohammed (02.06.2006)
Le Minsep convoque le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) en catimini et lui donne, sans raisons fondamentales, quarante-huit heures pour démissionner avec son équipe. Abus d’autorité ou demande du gouvernement ?
Le conflit ouvert entre les dissidents de la Fécafoot (quelques membres du comité exécutif de la fédération, les radiés de la ligue provinciale de football du Littoral et quelques présidents de clubs de deuxième division de cette province) soutenus par le Minsep et l’équipe dirigeante de cette institution ayant en charge la gestion du football camerounais a atteint son paroxysme hier, jeudi 1er juin. Alors que les auditions du directeur des stades de Douala et du délégué provincial du Minsep pour le Littoral – ce sont les principaux accusés des actes de vandalisme perpétrés au stade de la Réunification dimanche 28 mai et dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 mai (voir Le Messager n° 2138) – se poursuivaient dans les locaux de la légion de gendarmerie à Bonanjo-Douala sous la houlette du chef d’escadron Emile Bankoui le commandant du groupement territorial, le patron des sports recevait le président de la Fécafoot dans son domicile du quartier Nlongkak à Yaoundé.
Au cours de cette rencontre, en présence de Paul Hamadou, le secrétaire général du Minsep, Dieudonné Philippe Mbarga Mboa n’est pas passé par quatre chemins pour demander à Iya Mohammed de démissionner de la Fécafoot avec tout son bureau. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Une source digne de foi, proche du Minsep et de la Fécafoot raconte : “ Le président de la Fécafoot s’est rendu à cette invitation du ministre des Sports en compagnie de Prince Ndoki Mukete qui est délégué du Sud-Ouest et conseiller au bureau du comité exécutif de la Fécafoot. Sur place, le ministre qui était avec son secrétaire général a dit à Iya Mohammed qu’il a une communication à lui faire en aparté. Le président de la Fécafoot a alors demandé à Ndoki Mukete d’aller l’attendre dehors. Ce délégué de la ligue provinciale de football du Sud-Ouest sorti, le ministre a tout simplement dit verbalement à Iya Mohammed de démissionner avec son équipe, et que c’est une instruction du gouvernement ”.
Le Minsep et ses affidés aux abois !
Pour nombre d’observateurs avertis, cette attitude du Minsep prouve une fois de plus qu’il est le principal instigateur de la rébellion ouverte à la Fécafoot, qui se manifeste par le blocage des matches du 47ème championnat d’élite de football et la perpétration des actes de vandalisme au stade de la
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Réunification de Douala. Il aurait d’ailleurs, par le biais du téléphone portable, tenté d’influencer les éléments de la gendarmerie chargés d’enquêter sur le blocage des matches de première division et la destruction des biens publics dans la cuvette de Bépanda. “ N’ayant pas pu fragilisé les principaux dirigeants de la Fécafoot par le blocage des matches de D1 et les appels à la démission du bureau du comité exécutif formulés par certains de ses proches, le Minsep a décidé de passer à la vitesse supérieure en appelant lui-même Iya Mohammed pour lui demander de démissionner avec son équipe ”, déclare un président de club de D1. Ce dirigeant révèle d’ailleurs que nombre de membres de la Fécafoot en rébellion et leurs proches ne se cachent plus pour annoncer la “ dissolution imminente ” de la Fécafoot.
Autre raison ayant poussé le Minsep à agir à découvert, le fait qu’il s’est, à en croire nos sources, rendu compte que ses affidés membres du comité exécutif de la Fécafoot ne sont pas à même – ils seraient seulement sept dont cinq élus et deux nommés par le Minsep – de mettre Iya Mohammed et ses fidèles en minorité au cours de la réunion du comité exécutif annoncée pour ce vendredi 2 juin dans un hôtel de Yaoundé.
Au cours de cette rencontre tant attendue, les trente membres du comité exécutif de la Fécafoot pourraient, confient nos sources, se pencher sur : les dissensions de l’heure au sein de la fédération, la désignation du nouveau directeur général de l’institution, le déroulement des activités de la structure, la situation des dix ligues provinciales de football que compte le pays… L’on attend aussi de voir si les membres en rébellion, qui disent être “ plus de la moitié ” du comité exécutif, pourront mettre en minorité Iya Mohammed et le renverser.
Enfin, il faut le dire clairement, le football camerounais va mal. Très mal même. Mais, la solution est-elle d’empêcher le déroulement des rencontres du championnat d’élite et d’instiguer des actes de vandalisme dans l’édifice public abritant les matches de cette compétition à Douala ? Le Minsep qui est la tutelle censée défendre l’intérêt général et veiller au respect des textes en vigueur dans chaque fédération sportive nationale est-il fondé à soutenir une poignée de mécontents contre plus du trois quart de l’assemblée générale d’une association sportive au point de demander verbalement la démission du principal dirigeant de cette dernière ? Pourquoi ne pas se positionner tout simplement en arbitre de la grave crise actuelle à la Fécafoot ?
Par Honoré FOIMOUKOM
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