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Le jeu : Victorieux mais laborieux (10.10.2006)
Décryptage de la performance des Lions indomptables tant du point de vue individuel que collectif.
E. Gustave Samnick
Dans l’une de ses déclarations d’avant match publiée par Cameroon Tribune, le sélectionneur Arie Haan avait demandé au public camerounais "d’être patient même si le but n’arrive pas tôt dans le match. Contre le Rwanda, après une première mi-temps difficile, on a mieux joué en deuxième période pour l’emporter largement". La précaution du technicien néerlandais s’est révélée juste, puisque ses poulains ont à nouveau balbutié leur football en première mi-temps samedi dernier contre la Guinée Equatoriale à Yaoundé, avant de plier le match après la pause avec trois magnifiques buts, notamment le troisième qui, dans sa construction, a rappelé les beaux jours des Lions indomptables en 2000…
Le coaching du patron technique de l’équipe du Cameroun s’est aussi révélé payant: les deux joueurs qu’il a injectés dans l’équipe en seconde mi-temps (le troisième, Elong, entré pendant les arrêts de jeu, n’a touché qu’un ballon) sont auteurs d’une passe décisive (Mbia) et de deux buts (Idrissou). En plus, le match s’est véritablement déverrouillé en seconde période quand Jean II Makoun, placé dans un rôle inhabituel de n°10 ou de neuf et demi, a pris ses responsabilités de meneur de jeu en portant le ballon et en organisant l’animation offensive, alors qu’il n’avait pris aucune initiative dans ce sens en première mi-temps.
La nouvelle charnière centrale Song-Matoukou, même si elle n’a pas été sérieusement secouée par les attaquants du Nzalang national, a tout de même donné des gages de solidité. Et quand le jeune Eric Matoukou prendra plus de confiance au niveau de la relance, on aura sans doute résolu l’un des problèmes sur le chemin de la reconstruction d’une équipe du Cameroun à nouveau conquérante. A l’arrivée, Arie Haan s’en tire avec une deuxième victoire de rang sur le score identique de 3-0, et inscrit ainsi son début de mandat à la tête des Lions indomptables sous une dynamique victorieuse.
Mais là s’arrêtent les satisfactions et commencent les interrogations. Il faut le dire tout de suite: le jeu de l’équipe du Cameroun a été très laborieux samedi dernier. C’est vrai, on ne peut pas demander tout de suite des automatismes à une équipe qui se met progressivement en place; en revanche on se serait attendu à plus de fluidité dans la circulation du ballon et au niveau du jeu d’attaque, de la part de joueurs qui évoluent tous dans des championnats professionnels en Europe. Or, qu’est-ce qu’on a vu? Eh bien, des Lions
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indomptables trop lents, parfois attentistes et manquant de percussion. Pourtant, ils avaient en face une équipe équato-guinéenne repliée dans sa moitié de terrain et manifestement sans génie, avec un gardien fébrile dans les buts. Le Cameroun ne s’est finalement créé qu’une demi-douzaine d’occasions franches face à cet adversaire qui méritait d’être sérieusement bousculé.
La notion de patience chère à Arie Haan peut encore marcher contre de faibles oppositions comme le Rwanda ou la Guinée Equatoriale. On doute qu’avec l’Egypte, le Ghana ou la Côte d’Ivoire en face, on s’en serait sorti avec le même résultat! Se pose alors peut-être la question des choix tactiques et des hommes opérés par le coach des Lions indomptables. Il avait promis une équipe offensive, mais a aligné Achille Webo seul en pointe, sans les ailiers de débordement qu’il annonçait: à droite, Feutchine dont le genou était visiblement touché avant même le début du match, s’est essayé à quelques incursions en début de match. A gauche, c’était le bras mort: Bilayi Ateba et Olembe n’ont pas fait plus de trois centres à eux deux, en 70 minutes! Ce dernier, qui joue trop peu ou pas du tout dans son club Marseille, a perdu sa capacité de perforation et sa vitesse qui faisaient merveille il y a six ans.
Ngom Kome et Doualla Mbella auraient été utiles dans ce genre de match fermé, pour passer dans les couloirs. Dans l’axe du milieu, Makoun étant placé plus haut, c’est Nguemo et Wamfor qui étaient chargés de la récupération. Landry Nguemo a confirmé la bonne impression déjà laissée le mois dernier à Kigali. Quant à Justice Wamfor, il n’a rien apporté, en tout cas n’a pas montré qu’il peut faire mieux que Mbami et Saïdou. Et Achille Emana alors? Arie Haan en disait tout le bien de la terre la semaine dernière, mais ne l’a même pas inscrit sur la feuille de match. Voilà encore un potentiel joueur frustré, brillant tous les week-ends avec Toulouse, mais qui ne trouve grâce aux yeux d’aucun sélectionneur, hier Schäfer et Jorge, aujourd’hui Haan!
Nous l’avons déjà affirmé maintes fois: l’enjeu sportif des présentes éliminatoires de la Can 2008 est quasiment nul, le Cameroun étant assuré d’être présent au Ghana. Le chantier qui est en cours est celui de la reconstruction de la sélection nationale ; et, dans cette perspective, il est normal que le nouveau sélectionneur multiplie des essais pour trouver la bonne formule. Mais il lui faut rapidement donner une âme à cette équipe parce que le temps n’est pas élastique: et nous sommes à 13 mois seulement de la prochaine phase finale de la Coupe d’Afrique des nations.
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