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Théophile Abega : "Il faut mettre le paquet sur la détection des jeunes" (25.10.2006)
Théophile Abega, ancien footballeur et dirigeant de club.
Que vous inspire la qualification de l’équipe nationale des moins de 20 ans pour la prochaine édition de la coupe d’Afrique des nations de cette catégorie ?
Je pense que c’est une bonne chose pour notre football en général et surtout pour le football des jeunes qui connaît quelques déboires depuis quelque temps. Cette qualification devrait permettre aux responsables de la fédération de prendre en main le football des jeunes.
Vous faites bien d’évoquer les difficultés du football des jeunes. On se souvient qu’il y a peu, les cadets ont été éliminés par la République centrafricaine. Qu’est-ce qui à votre avis n’a pas tourné rond, mieux, qu’est- ce qui ne tourne pas rond avec nos jeunes ?
De but en blanc, je vous dirais qu’au sujet des cadets, c’est à Yaoundé qu’ils ont raté leur qualification. Paraît-il, les joueurs n’ayant pas tous des passeports, les encadreurs techniques de l’époque se sont résolus à libérer les joueurs avec lesquels ils avaient travaillé pendant deux semaines. C’est donc en dernière minute qu’on a convoqué des joueurs ayant un passeport. Et vous connaissez la suite, un spectacle désolant et décousu. Toujours est-il que par la suite, il y a eu une embellie. Les nouveaux encadreurs ont travaillé avec le même groupe pendant trois semaines. Ils ont fait du bon travail et sont passés à côté d’un exploit à Bangui. Ce match retour face à la République centrafricaine s’est déroulé dans une ambiance électrique et les jeunes se sont bien battus. Mais de façon générale, je pense que nous devons prendre nos jeunes au sérieux. Il faudrait qu’il y ait un suivi permanent. Voyez-vous, la plupart des jeunes cadets en étaient à leur première rencontre internationale. Leur encadrement technique aussi du reste. Dans ces conditions, les bons résultats relèvent de l’exploit. C’est l’occasion pour moi de féliciter ces cadets à aller de l’avant. Malgré l’élimination, ils ont vaillamment défendu les couleurs nationales. Il faut maintenant tirer les leçons de cette élimination et se pencher sur le football des jeunes.
Justement, on entend parler des juniors ou cadets qu’à l’occasion des éliminatoires de la CAN. Entre-temps, que fait-on de ces jeunes ?
Disons que cette saison, la fédération a essayé de lancer des compétions de jeunes, au niveau des juniors avec un regroupement national. Par ailleurs, à Yaoundé les minimes, cadets ou juniors ont également pu participer à des compétitions, à travers les sections jeunes des équipes de première et de deuxième divisions ainsi que des centres de formation. Mais je pense que ces compétions doivent être réglementées et systématisées à l’échelle nationale pour obtenir des résultats. Les compétitions des jeunes doivent bénéficier d’un regard particulier pour susciter l’émulation et encourager les jeunes. Il y a quelque temps, cela fut le cas avec les jeux Ossuc. Par ailleurs, l’école de football des Brasseries a fait du bon travail, il y a quelques
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années, en formant une génération de football dont se sert encore à ce jour l’équipe nationale fanion. Je ne comprends pas du reste pourquoi cet exemple n’a pas fait tâche d’huile. Nous sommes également confrontés au manque de préparation de nos équipes de jeunes. Dieu seul sait combien de compétitions de jeunes sont organisées aux quatre coins du globe à longueur d’année. Il faudrait que nos jeunes aient l’occasion de se frotter aux autres pour progresser.
Vous êtes vous-même un ancien footballeur et aujourd’hui dirigeant de club. Que faites-vous en faveur des jeunes ?
Au niveau du Canon, nous sommes l’un des rares clubs à avoir une équipe dans toutes les catégories d’âge des poussins jusqu’aux seniors. Nos équipes prennent part aux différentes compétitions qui existent. Cette saison, le Canon est vice-champion du Cameroun grâce aux talents de ses jeunes joueurs. Sur un plan plus personnel, je dirais que j’ai eu à construire une aire de jeu pour permettre aux jeunes de tous les horizons de pouvoir assouvir leur passion. Par ailleurs, en compagnie d’amis, j’ai mis sur pied un centre de formation qui d’ici quelques année, pourra permettre de former quelques bons footballeurs.
La survie du football camerounais passe-t-elle par la prolifération de centres de formation ?
Je pense que les Camerounais aiment tellement le football, qu’il serait difficile de les en sevrer. Mais il faudrait tout de même veiller à ne pas laisser l’encadrement des jeunes à des mains inexpertes. Les instances fédérales devraient donc exiger un cahier de charges et un plan d’action aux promoteurs des centres de formation pour que la formation réponde aux normes. C’est un créneau délicat. Si les fondamentaux sont mal transmis, la suite n’est pas rose.
Comment régissez-vous aux propos de l’ancien international français Basile Boli qui faisait état de la " démission " des responsables fédéraux camerounais dans l’encadrement des jeunes ?
Disons que c’est une réalité que nous touchons tous du doigt. On n’a pas besoin d’être Basile Boli ou d’être Ivoirien ou Français pour le constater. Nous mêmes au Cameroun sommes conscient que le football des jeunes est quelque peu délaissé par les autorités fédérales. Mais je pense que le nouveau ministre des Sports et de l’Education physique a à cœur de relever ce défi. Et de concert avec la Fécafoot, ce défi va être relevé. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire qui brille, c’est le fruit d’une bonne politique d’encadrement des jeunes à travers des centres de formation comme Sol Béni de l’Asec d’Abidjan. Mais je pense qu’au Cameroun il y a quelques années avec l’Ecole de football des Brasseries, on a obtenu des résultats. En outre, notre pays est un vivier de talents, contrairement à d’autres. Il faudrait juste mettre un accent sur la détection. Même au plus profond du pays, je suis convaincu qu’il y a de très bons éléments. Il faudrait donc mettre le paquet sur la détection et par la suite bien assurer l’encadrement de nos jeunes. Voilà la clé du succès.
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