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Racisme et violence: le football européen au bord de la nausée (03.12.2006)
PARIS (AFP) - Le message d`unité et de tolérance du Mondial-2006 cet été en Allemagne n`est plus qu`un lointain souvenir: attaques xénophobes et éruptions de violences ont repris de plus belle autour des matches de football en Europe, comme à Nancy jeudi soir et à Paris il y a une semaine.
Ni les appels à l`amitié entre les peuples lus par Beckham ou Zidane, ni les banderoles "Dites non au racisme" (Say no to racism) déployées dans le rond central avant les matches de la Coupe du monde, ni les quatre millions d`euros débloqués par le comité d`organisation du Mondial n`ont suffi.
Asamoah, attaquant international allemand originaire du Ghana, victime d`insultes racistes en septembre lors d`un match de Coupe d`Allemagne contre l`équipe B de Rostock, en a d`ailleurs dressé le triste constat.
"A l`étranger, beaucoup de gens associent l`Allemagne avec la xénophobie, lançait-il début octobre dans le magazine Kicker. (Pourtant) pendant le Mondial-2006, le monde a découvert que les Allemands pouvaient être tout à fait différents. Même au Ghana (son pays d`origine), les gens étaient stupéfaits." "Mais ce qui m`est arrivé à Rostock a été repris par les radios au Ghana et dans d`autres pays, poursuivait-il. Les cris de singe ont conduit à ce que certains pays africains retrouvent la même image de l`Allemagne qu`avant le Mondial. Les idiots ont réussi cela."
Mais ils n`ont pas frappé qu`en Allemagne. Septembre a été glauque. En Espagne, l`attaquant international camerounais Eto`o (déjà la cible de ce genre de dérapages la saison passée en Espagne) a été visé par des cris racistes lorsqu`il a ouvert le score pour le FC Barcelone sur le terrain du Racing Santander.
En Pologne, des hooligans ont jeté des bananes et lancé des insultes racistes contre les joueurs brésiliens du club de
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première division polonaise, Pogon Szczecin, lors d`un match de Coupe de Pologne à Gdansk.
Et le mois d`octobre n`a pas relevé le niveau. La police serbe a ainsi arrêté plus de 150 supporteurs pour propos appelant à la haine et l`intélorance nationaliste, raciale et religieuse, lors d`un match de seconde division serbe.
A ce menu peu ragoûtant, s`est ajoutée une nouvelle flambée de violence. Là encore, l`image du Mondial allemand et de son ambiance bon enfant s`est vite évaporée.
Le président de la Fédération allemande de football (DFB), Theo Zwanziger, résumait la situation fin octobre en notant: "la joie qu`a suscité le Mondial-2006 ne doit pas nous faire perdre de vue que le football allemand n`est pas débarrassé du dossier violence".
Mais M. Zwanziger aurait pu aller plus loin et dire que l`Europe n`est pas débarrassée de cet encombrant dossier, car là non plus, l`Allemagne n`a pas la palme.
La France a été très marquée: un supporteur du Paris SG a été tué par balle et un autre grièvement blessé, dans le cadre d`une agression antisémite (la victime est suspectée d`appartenir au camp des agresseurs) en marge de PSG-Hapoël Tel-Aviv en Coupe de l`UEFA il y a une semaine.
Jeudi soir, de graves incidents ont été déclenchés à Nancy par des hooligans néerlandais supportant Feyenoord, club qui se déplaçait dans l`Est de la France dans le cadre de la C3. Sans oublier les images télévisées d`un jeune pompier volontaire aux doigts déchiquetés par un gros pétard jeté sur la pelouse de Nice-Marseille en Championnat de France.
En Grèce, presque chaque dimanche, les journaux télévisés rapportent des images de batailles rangées entre supporteurs, de lancers de fumigènes contre les policiers, de mise à sac d`aires d`autoroutes ou de ferries.
Triste tableau.
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