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Jean-Paul Akono : Les joueurs n`ont pas cru en leur potentiel (25.10.2007)
L`entraîneur de la sélection nationale militaire retrace le parcours des vice-champions du monde militaire de football.
Propos recueillis par B.M.B.
Pour votre première participation à la coupe du monde militaire de football, l`équipe nationale termine 2e. Quel sentiment avez-vous éprouvé à l`issue de la compétition?
C`était une première participation conduite pour moi à cette coupe du monde militaire [du 10 au 20 octobre 2007 à Hyderabad, en Inde]. Mais le Cameroun en était là, à sa troisième participation. Les deux premières ayant eu lieu en 1975 et en 1977. Donc cela fait quand même trente ans que le Cameroun n`avait plus participer au mondial militaire de football. Je pense que notre réapparition a été un essai assez réussi; même si nous n`avons pas gagné la finale. Ce qui est un remord pour nous dans la mesure où nous avons des regrets. Toutefois, nous ne pouvons pas faire la fine bouche sur la médaille d`argent que nous ramenons au Cameroun, synonyme de vice-champions du monde.
Après la finale, vous ne vous êtes pas dit que "cette compétition était peut-être à notre portée" et avoir ce sentiment de déception après la défaite 2-0 devant l`Egypte?
C`est justement cela la frustration. Vous n`avez pas semblé si bien le dire, cette compétition était largement à notre portée. D`ailleurs, tous les observateurs présents à ce rendez-vous important des militaires étaient unanimes à reconnaître que l`équipe de football militaire du Cameroun était la meilleure, tant sur le plan du jeu que sur tout autre plan. Nous avons eu à faire à l`Egypte, qui est un habitué de cette compétition; puisque cette équipe conserve pour la troisième fois d`affilée son titre de champion. Mais, je pense que nous avions tout, entre nos mains, pour succéder à l`Egypte. Malheureusement, les joueurs, peut-être parce qu`ils n`ont pas cru en eux-mêmes, en leur potentiel de pouvoir arriver à ce stade de la compétition, ont eu un début de match crispé. Et c`est d`ailleurs cela qui nous a coûté la première place.
Quelles auront été les grandes phases de jeu de cette finale?
Le match, je peux le dire, pour moi, c`est joué en deux minutes. Les deux minutes étaient suffisantes pour que l`Egypte marque le premier but d`une manière révoltante, et qui déséquilibre l`état d`esprit d`une équipe. C`est un peu cela que nous avons subit. Même si les gars se sont repris par la suite, ils étaient déjà menés. Et c`était d`ailleurs la première fois que cela nous arrivait au cours de cette compétition. Mes gars n`ont pas pu supporter ce choc, et revenir vraiment dans le match de manière sereine pour pouvoir rétablir l`égalisation et, pourquoi pas, chercher à marquer. Puisque nous avons eu des occasions de buts immédiatement après ce but. Malheureusement, je crois qu`ils étaient encore sous le coup du choc. C`est pour cela que je dis que notre défaite en finale est une frustration.
Ce "but révoltant" est survenu à quel moment du jeu?
A la deuxième minute. Et c`est effectivement sur ces détails que nous avons attiré l`attention des joueurs pendant la conférence technique, sur cette capacité de jeu du football égyptien. Nous leur avons dit qu`il faut faire
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très attention avec les débuts du match, notamment durant les 20 premières minutes. Généralement, les Egyptiens font la différence à ce niveau-là et gère le match par la suite. Malheureusement, les joueurs ont plus tôt fait le contraire.
Pour vous, technicien, qu`est-ce qui aura été le plus difficile à gérer tout au long de la compétition?
Dans cette compétition, comme tout grand rendez-vous mondial, tout est difficile à gérer. Il faut tout gérer: le groupe, mettre un accent sur la discipline, surveillez tous les actes que peuvent poser les joueurs et qui peuvent avoir un lien direct avec ce qu`ils doivent faire (le match qu`ils doivent livrer); il y a les blessures, qui sont intervenues, et qui nous ont sérieusement handicapés. Surtout que la plupart d`entre elles, nous les avons eu en attaque. Et cela a été un déficit pour nous. Ensuite, il faut gérer match après match. Et selon qu`on gère mal ou bien, on ne continue pas pou l`on continu.
Champion d`Afrique militaire, vice-champion du monde militaire. Quel est le prochain challenge de cette sélection militaire?
Je crois que les militaires se doivent de recommencer. Qu`au niveau de la haute hiérarchie militaire, qu`on sache que le sport est une activité comme tant d`autres qui puissent apporter beaucoup de vigueur et d`autres choses à l`armée camerounaise, comme l`ont fait d`autres pays qui prennent cela très au sérieux. J`ai vu les Coréens pleurer à chaudes larmes quant nous les avons éliminer en demi-finales. Tels qu`ils étaient, ce n`était pas beau à voir. Mais c`est dire combien ils ont pris cela très au sérieux surtout qu`ils cherchent également à être champions du monde par tous les moyens. Mais je crois que le sport ne doit plus être considéré dans l`armée camerounaise comme c`est le cas aujourd`hui.
N`avez-vous pas bénéficié d`une préparation adéquate?
J`avoue qu`il y a quand même eu des moyens qui ont été mis à notre disposition pour la préparation et notre déplacement. Je pense que si on avait fait mieux, les joueurs auraient été plus galvanisés et ils auraient fait mieux que ce que nous avons ramené. Toujours est-il que nous avons fais mieux. Mais, ils ne faudrait pas que nous tombons sur ce qui est souvent retenu ici comme principe. A savoir: qui peut le plus peut le moins. Nous devons faire comme les veulent les règles de l`art: une préparation avec de lourd moyens car, le sport demande de lourds moyens si on veut avoir de bons et beaux résultats.
Et les prochains challenges personnels du technicien Jean-Paul Akono?
Je sers là où on m`appelle. Et j`essaie de mettre tout ce que je sais pour les joueurs, pour le Cameroun, sur le plan du Sport. Si on me donne une responsabilité, il faudrait que je sois à même d`être à la hauteur de cette responsabilité. Et je le fais avec toute la rigueur professionnelle possible.
Pour le moment, je me repose un peu parce que cela a été quelque peu harassant. Durant deux mois, nous avons été sur des brèches. Le temps de reprendre l`actualité avec le Cameroun (nous en étions coupé), on va mesurer à sa juste valeur la reconnaissance que la haute hiérarchie militaire a faite aux jeunes aujourd`hui [hier, 24 octobre 2007].
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