|
|
Stade militaire de Yaoundé : C’est tout, sauf un terrain de football (22.03.2005)
Le stade qui abrite les rencontres du championnat de première division 2005 dans la ville de Yaoundé est un véritable champ de bataille.
Le spectateur qui fait son entrée au stade militaire de Yaoundé pour une rencontre est à première vue frappé par une chose. Une sorte de brousse qui longe les alentours de l’aire de jeu. Ensuite ce sont les spectateurs qui sont entassés jusqu’aux différentes entrées. Il n’y a de sièges pour eux. A quelques mètres de l’entrée, sont fixés les poteaux de projecteurs, qui eux sont placés à une trentaine de centimètres de l’aire de jeu exposant les joueurs. Sur le terrain proprement dit, au lieu du gazon comme cela se doit ou du moins des herbes, c’est du gravier qui s’y trouve. Un gravier qui cause d’énormes problèmes aux joueurs : “ Le stade pèse. Le gravier qui s’y trouve n’est pas de bonne qualité, ce qui rend la circulation du ballon difficile. Il n’est pas facile de se déplacer parce que les crampons de nos chaussures s’enterrent dans le sol, et lorsqu’on n’a pas de crampons sous les chaussures, on glisse facilement. J’ai un collègue qui n’a pas pu achever le match parce qu’après une bousculade il s’est retrouvé au sol et s’en est sorti avec des écorchures graves ”, lance un joueur qui vient d’achever une première mi-temps de match difficile sur cette espèce de champs de patates.
En plus de cette mauvaise qualité de gravier, les pluies qui s’abattent sur la ville de Yaoundé ces derniers jours laissent sur ce stade des flaques d’eau contribuant efficacement au mauvais état de ce terrain. La petite brousse qui s’est pratiquement formée tout au tour de l’aire de jeu suscite des réflexions auprès des visiteurs du stade militaire de Yaoundé. Çà et là, ce sont des chèvres qui broutent paisiblement. “ Je suis sûr qu’on peut trouver dans cette brousse des rats. Si je savais chasser, j’allais, grâce à cet endroit, me faire des sous ”, lance un spectateur effrayé par l’état de notre “ stade militaire ”. Dans cette broussaille, à un coin du stade, sont classés des morceaux de ferailles qui, selon certaines sources, ont été démontés sur l’ancienne tribune de la place du défilé au plateau Atemengue (axe Monument de la Réunification – Général Leclerc). Ces
|
morceauxde ferailles devront en principe être montés dans ce stade pour servir de gradins.
Les spectateurs frustrés
Il est souvent reproché au public camerounais de ne pas soutenir les jeunes talents sportifs dans leurs tâches. Pourtant, aucune incitative n’est prise pour attirer les spectateurs au stade. Le stade militaire de Yaoundé est un exemple patent de cette frustration. Actuellement au stade militaire, il est prévu pour le spectateur un hangar sans sièges. Lors du match disputé entre Canon de Yaoundé et Espérance de guider, c’est plusieurs minutes après le début du match qu’on a apporté des chaises en nombre insignifiant. C’est une corde tendue par les agents de sécurité qui permet de séparer ceux des spectateurs qui n’ont pas pu obtenir des sièges des joueurs qui se trouvent sur l’aire de jeu. Des piquets plantés dans le sol sur lesquels sont placées des planches servent de bancs de touches. Une négligence dont ont toujours été victimes les spectateurs dans les stades de la république se fait également ressentir dans ce stade. L ‘absence de toilettes. Les trois chambres qui devraient en principe servir de toilettes sont envahies par les herbes, sans toitures ni portes. La multitude de guichets construis tout autour du stade restent non aménagés.
Cette association d’indices négatifs ne peuvent être que motif d’abandon des stades lors des compétitions par les citoyens camerounais. Car comme disait l’un d’eux lors du dernier match du championnat de première division disputé sur cette arène, “ il faut nous encourager à venir regarder les matches. Je suis complètement déshydraté et fatigué. Ce n’est pas facile de passer plus d’une heure trente minutes debout, sous le soleil, à regarder un match. Je ne crois pas que je pourrais revenir ici si rien n’est fait pour nous (les spectateurs Ndlr) mettre dans de bonnes conditions. Regarder un match n’est pas une corvée. Je ne sais pas à quoi sert l’argent que nous versons à l’entrée si on ne peut pas nous offrir le moindre confort. ”
A la vérité, on peut donc dire que le stade militaire de Yaoundé est une brousse dont la seule chose qui rappelle un stade de football ce sont les poteaux de buts.
Par Laure Ngatsing
|
|
|
|
|
|
Hits: 4122 | lemessager.net
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|