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Minjes/Fécafoot : La convention hors-jeu (03.04.2006)
Les deux parties ont souvent pris des libertés avec leurs accords bilatéraux.
"Déterminer les obligations de chaque partie à l`occasion, et à l`occasion seulement, des rencontres engageant les équipes nationales et assimilées, Déterminer une variété des clés de répartition des recettes résultants de la participation de l`équipe nationale à la Coupe du monde, la Coupe d`Afrique des nations, du sponsoring, des droits de retransmission audiovisuelle, de la publicité dans les stades et matchs amicaux". Voilà résumés, dans le rapport de la commission Ngack Mahop, les objectifs poursuivis par la convention signée entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération camerounaise de football le 18 décembre 2000.
Une signature intervenue dans un contexte de recherche d`une codification et d`une accalmie dans les relations entre la Fécafoot et sa tutelle. L`article 14 de cette convention est justement relatif aux fameuses "clés de répartition" des recettes générées par les participations à la Coupe du monde et à la Can, le sponsoring et les droits de retransmission audiovisuelle, la publicité dans les stades et les matchs amicaux, entre différents intervenants. Pour la Coupe du monde et la Can, le ministère a droit à 55% des recettes et la Fécafoot s`en tire avec le reste. Les recettes du sponsoring et les droits de retransmission audiovisuelle, quant à eux sont partagés entre les joueurs et les encadreurs (25%), le trésor public (5%), les infrastructures (10%) et la Fécafoot (60%). Quant aux retombées de la publicité dans les stades, elles sont réparties de la façon suivante : clubs de 1ère division (10%), clubs de 2e et 3e divisions (10%), Fécafoot (50%) et infrastructures (20%). Enfin, lors des matchs amicaux, joueurs et encadreurs reçoivent la moitié du cachet, pendant que 3% vont dans les comptes du Trésor public, 7% aux infrastructures et 40% à la Fécafoot.
Simulation
Les recettes des trois contrats de sponsoring avec Sport+, telles que reconstituées pour la période 2001 au 1er avril 2004 par le rapport d`enquête, devaient donc être de 1.573.386.185 Fcfa. Théoriquement, la clé de répartition de cet argent est la suivante : 931.980.000 Fcfa (60%) pour la Fécafoot et 641.406.185 Fcfa pour le Minjes, à partager entre joueurs et encadreurs (408.411.185 Fcfa représentant 25%), les infrastructures (155.300.000 Fcfa) et le trésor public
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(77.665.000 Fcfa). Mais, sur la base des justificatifs présentés par la Fécafoot, celle-ci n`encaissera que 838.682.720 Fcfa et aurait dû reverser au ministère 537.874.665 Fcfa, pour un total de 1.376.557.885.
Une situation qui trahit la mise en berne de la commission de suivi de la convention constituée dès le 19 décembre 2002 sur une base paritaire, avec deux représentants de la Fécafoot et deux cadres du ministère. Cette commission était en effet composée de Frédéric Ateba Atemengue, alors directeur des Sports, Ebenezer Durand Mouloke, chef de la cellule juridique du Minjes, David Mayebi, 4e vice président de la Fécafoot et Alioum Alhadji Hamadou, chef du département financier. C`est cette équipe qui a mené, dès janvier 2001, les négociations en France et en Allemagne pour les contrats de sponsoring des Lions. Mais, par la suite, cette commission de suivi va devenir inopérante. Elle ne se réunira que les 26 février, 15 mars et 23 avril 2001. Puis, plus rien. Comme si les deux administrations s`étaient entendues pour fonctionner "au coup par coup", selon le rapport de l`enquête.
La commission d`enquête n`a pas cru nécessaire de sortir du champ de son mandat en poussant ses investigations pour savoir si l`argent collecté par le Minjes était effectivement reversé à ses destinataires réels et si le ministère avait investi dans les infrastructures, puisque pendant le même temps, et pour les mêmes compétitions, le Trésor public débloquait de l`argent pour les primes des joueurs et encadreurs, sans tenir compte des quotes-parts qui leur sont dévolues au titre de la convention. La Commission n`a pas aussi établi l`usage des fonds alloués à la Fécafoot. La conclusion de la commission d`enquête est cependant assez claire : "à l`examen cette convention constitue un aménagement ponctuel des responsabilités qui n`est assorti d`aucune clé de répartition des charges d`investissement (promotion du jeu, modernisation et construction des aires et espaces de jeu".
Depuis près deux ans, la convention Minjes/Fécafoot n`est plus appliquée, au motif que la Fifa a souhaité sa mise en veilleuse pour y voir plus clair. Tout fonctionne désormais sur la base d`un "gentlemen agreement" entre la fédération et le ministère, avec tout ce que cela peut entraîner comme dose d`opacité et qui participe à assombrir le tableau déjà noir de la gestion des ressources du football camerounais.
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