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KICK OFF: LA LEGERETE DE LA FECAFOOT MISE A NU (04.08.2004)
En faisant rejouer le match à rebondissements entre sable de Batié et Orlando Pirates, la Caf a sanctionné le piteux état des infrastructures sportives et la légèreté dans la gestion de la Fécafoot, tout en étalant au grand jour la mafia qui a cours au sein de l’institution. Révélations.
Sable de Batié contre Orlando Pirates, le match qui s’est étalé sur quatre jours à cause des intempéries sera à rejouer le 15 août prochain, sur une pelouse plus agréable, à Yaoundé, Garoua, ou même Douala si les intempéries cette fois-ci le permettent. Cette décision du comité de crise de la Caf, réuni le 29 juillet, a surpris plus d’un pour deux raisons au moins. La rapidité avec laquelle elle a été prise et la facilité du comité en question à reprogrammer ce match. Même les officiels de ce match, les trois arbitres tchadiens et le commissaire gabonais qui étaient encore au Cameroun, dans l’attente d’un vol qui les ramèneraient dans leurs pays, ont été pris de court par cette décision. Simplement parce que, la veille, c’est-à-dire le 28 juillet, ils avaient constaté le forfait de l’équipe sud africaine qui avait délibérément refusé de se présenter sur la pelouse, estimant qu’elle n’était pas praticable, alors que les officiels avaient même réquisitionné une caméra pour attester de la praticabilité de la pelouse.
Dans leur discours et dans leurs appréciations –verbales-, il était clair pour eux que les Sud Africains d’Orlando Pirates ne s’en sortiraient pas facilement. Même Moustapha Fahmy, que les Sud Africains avaient contacté au téléphone pour lui faire part de la situation, avait été, dit-on, explicite en affirmant aux responsables de Orlando Pirates qu’ils s’exposaient aux sanctions en cas du refus de jouer. Pourtant, la Caf, dans une rapidité qui en dit long, reprogrammé la rencontre sans infliger la moindre sanction aux Sud-Africains pour refus d’obtempérer aux décisions des officiels. La Caf a ainsi montré que les officiels n’ont pas toujours le dernier mot dans ce genre de situation. Selon les règlements en vigueur, seuls les officiels sont habiletés à apprécier du bon état de la pelouse ou non.
Mais dans ce cas, le dernier mot est revenu aux Sud Africains. Soit les officiels de la rencontre ont joué à un jeu malsain en consignant autre chose dans les rapports que ce qu’ils disaient tout haut c’est à Sable de Batié qu’il revient maintenant de le savoir. C’est donc visiblement d’autres critères qui ont pris le dessus sur les observations générales faites par tous ceux qui étaient au stade ce 28 juillet. Si ce n’est la cupidité des membres du comité d’urgence c’est au moins leur façon à eux d’exprimer leur dépit sur la façon dont le football est géré dans le pays de celui qui gère la Confédération africaine de football depuis près de deux décennies et, surtout, la qualité des infrastructures dans le même pays.
Sanction à la Fécafoot aussi : “ Aucun effort n’a été effectué le lundi et le mardi par la fédération hôte pour faire rejouer le match dans une autre ville que Douala, en dépit des mauvaises conditions climatiques dans cette ville ”. Voilà l’une des phrases qui condamnent les autorités du football
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camerounais dans la gestion du match international de la coupe de la confédération entre Sable de Batié et Orlando Pirates. La Caf veut clairement signifier que si on est arrivé au pourrissement total de la situation c’est que la Fécafoot n’a donné aucunement l’impression d’avoir tout fait pour que la rencontre se joue dans de meilleures conditions. Et à lire le communiqué de la Caf, entre les lignes on se rend immédiatement compte que c’est cela que le comité d’urgence a sanctionné ; comme s’il soupçonnait la Fécafoot d’avoir poussé les Sud Africains jusqu’au bout pour espérer le forfait, en “ complicité ” avec les officiels. Si ce n’était pas tout à fait cela les intentions qui ont guidé la Fécafoot dans la gestion de cette rencontre, reconnaissons tout au moins qu’elle a été très légère dans sa gestion.
Dimanche, quand le match a été interrompu à la fin de la première mi-temps par la pluie, il revenait normalement à la Fécafoot, au-delà de ce que prévoyait le règlement, de motiver Sable de Batié à disputer le match le lendemain, comme le souhaitaient les officiels et l’équipe de Orlando Pirates. Au contraire, ce sont quelques agents de la Fécafoot même si au bureau exécutif on affirme qu’ils n’étaient aucunement mandatés, ce sont eux qui ont demandé à Sable de Batié de préférer le délai de 48 heures prévu par le règlement. Avec quelle garantie que les intempéries auront cessé leurs caprices ? Le commissaire du match leur avait bien posé la question.
Si d’aucuns mettent cette incitation à la bêtise sur le compte de la peur pour Sable d’affronter le match, d’autres esprits avertis ont décelé en cela l’avidité de ces agents de la Fécafoot pour les frais de mission qui devaient s’allonger de 48 heures. Le jour arrivé pour cette reprogrammation, ils n’ont toujours pas manqué de motiver les officiels dans leur décision de renvoyer le match. Ce qui avait même provoqué le courroux public de Charles Emedec, l’un des vice-présidents de la Fécafoot, face cette attitude. Le coup de massue de cette cupidité et de cette légèreté dans la gestion de ce match est intervenu le 28 juillet.
Alors que la pelouse était une fois de plus trempée, quelques agents de la Fécafoot, les mêmes, ont décidé d’acheter une moto-pompe pour assécher la pelouse. Ne nous attardons pas sur les 700 000F Cfa avancés. Constatons simplement que cet appareil acheté à prix d’or n’a effectué aucun travail et c’est plutôt des dizaines de jeunes réquisitionnés par la direction du Stade de la Réunification qui, à l’aide de morceaux de contreplaqué et de matelas, ont évacué la quantité d’eau nécessaire pour que la rencontre puisse se jouer. Ce scénario de la honte a failli passer inaperçu si la Caf n’avait pas décidé de reprogrammer ce match. Pourtant, au moment où on s’engageait à payer une moto pompe, le commissaire du match proposait que la Fécafoot qui, depuis lundi, se débrouillait à louer un avion pour transporter les deux équipes vers Yaoundé, aurait pu utiliser cet argent pour poursuivre les négociations même d’un cargo militaire. Il est donc clair que la Caf s’est appuyée sur tous ces éléments pour faire rejouer ce match.
Martin Camus MIMB
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