|
|
Football-D1 : Ce que gagnent les joueurs (18.11.2005)
Les salaires étant peu courants, les primes de matches sont la principale rémunération.
De son salaire, en général, on parle très peu. Les joueurs du championnat de 1ère division, pour ceux qui en ont un, et même les dirigeants de clubs, ne dérogent pas à cette règle. Ils sont plus diserts lorsqu’il s’agit d’évoquer leurs expériences passées, convaincus de ce que, les informations véhiculées ne prêtent plus à conséquence. Il en est ainsi d’Eric Zambo, capitaine du Canon de Yaoundé au cours de la saison qui s’achève. Ancien sociétaire de Coton sport de Garoua, un club présenté comme l’Eldorado auquel aspirent la plupart des joueurs de l’élite, il relativise cette perception. "L’avantage dans Coton c’est que les engagements pris sont respectés et dans les délais. Mais, les primes de match ne sont pas toujours les plus élevés qu’on trouve dans le championnat", soutient l’ancien étudiant de l’Université de Yaoundé II, titulaire d’une licence en droit et qui a également évolué dans l’Union de Douala.
Les salaires à Garoua, qui varient entre 75 et 130 mille francs, sont payés au plus tard le 3 de chaque mois. Les émoluments des étrangers du club seraient même plus élevés. Des salaires qui augmentent de 10.000F chaque année. Dans le Racing de Bafoussam, les salaires oscillent entre 30 et 100 mille francs. Une codification qu’on ne retrouve pas toujours dans les autres clubs, où chaque joueur négocie son salaire. Un privilège qui échoit à quelques joueurs, car, la une rémunération par mois, ce n’est pas toujours la règle. Et même quand un salaire est conclu, c’est souvent sur la base d’une promesse verbale, qui n’engage naturellement que ceux qui y croient, donc les joueurs. Un joueur d’une équipe de Yaoundé, à qui on a promis 60.000F par mois, n’a jamais touché ce salaire, alors que la saison vient de s’achever.
Les primes apparaissent donc comme la principale source de revenus des joueurs. D’abord la prime de signature sur laquelle personne n’ose dire mot. Les dirigeants du Racing se contentent d’indiquer qu’elle va de 500.000 à 5.000.000 de francs Cfa. Dans l’Union de Douala, des indiscrétions la situe entre 150.000F et 2.000.000F. En ce qui concerne les primes de match, les disparités ne sont pas très grandes d’un club à l’autre. Un peu comme pour la prime d’entraînement, qui est de 1.000F de manière générale. Un montant qui est multiplié par deux à la Ksa où il n’existe pas de salaires.
Au cours de la saison 2003, pour un match gagné à domicile, les cotonniers empochaient 20.000F Cfa. Une prime majorée de 5.000F en cas de victoire à l’extérieur. La prime pour un match nul était de 10.000F. Des primes dans la fourchette de celles pratiquées cette saison par les clubs de l’Ouest. Les dirigeants du Racing de Bafoussam ont payé 30.000F par match gagné. L’hypothèse de la relégation a imposé des primes conjoncturelles, qui sont allées au-delà des 50.000F pour un
|
matchgagné. Bamboutos de Mbouda a sacrifié à la même démarche en payant 50.000F pendant la phase retour pour ne pas retrouver l’enfer de la 2e division. Fovu de Baham, 25.000F par match gagné, et Aigle de Dschang, 20.000F la victoire à domicile et 25.000F pour un match gagné à l’extérieur, sont restés constants. Avec toutefois quelques difficultés pour Aigle de Dschang à honorer ses engagements, ce qui a parfois laissé planer des menaces de débrayage des joueurs.
Jackpot
Coton sport, où les primes sont payées chaque mardi, ne déroge pas à cette grille de primes qu’imposent les enjeux. En 2004, lors de la phase aller du championnat, les primes pour les matches gagnés à domicile et à l’extérieur étaient respectivement de 30 et 35.000F. La phase retour, serrée, va imposer aux dirigeants du club de Garoua de faire un effort supplémentaire pour enlever le titre. "On nous a ajouté 10.000F sur les primes de la phase aller", se souvient Eric Zambo. Ce qui n’est toujours pas à la hauteur des 50.000F promis dans le Canon de Yaoundé cette saison. Une somme que les joueurs n’ont pas effectivement perçue. Une prime globale d`un million de francs est versée par le président, Théophile Abega. Répartis entre les 18 joueurs retenus pour un match et l’encadrement technique, on arrive à des parts d’environ 30.000 francs par personne. Une prime consistante pour un joueur comme Armand Olivier Bina Ndongo qui, en 2e division dans le Centre, percevait 5.000F par match gagné.
Les coupes africaines permettent aux joueurs de "souffler", pour reprendre une expression d’Eric Zambo. En 2003, lors de la coupe de la Caf où Coton sport ne s’est incliné qu’en finale, les primes sont allées de 100.000F en 16e de finale à 400.000F en demi-finales. Une victoire finale aurait assuré près d’un million à chaque joueur, puisqu’à chaque palier franchi, la prime était multipliée par deux. Du côté de Bamboutos de Mbouda, on se montre plus modeste et fixe la prime de match gagné en coupe africaine à 100.000F. En coupe du Cameroun, l’année dernière, Coton sport est allé jusqu’à 100.000F pour le match gagné en demi-finales. A côté des primes et des salaires, les joueurs bénéficient également de quelques "prestations sociales". " Nous sommes liés par un contrat écrit à durée bien déterminée. Et chaque partie a des obligations. L’employeur attend que le joueur soit en bonne forme, qu’il joue régulièrement, qu’il donne une bonne prestation durant toute la saison et qu’il soit discipliné vis-à-vis des dirigeants et des encadreurs. En contrepartie, le joueur doit recevoir une prime de signature, des soins médicaux gratuits, avoir un loyer et un salaire mensuel", affirme Emmanuel Sighomnou, directeur administratif de Fovu de Baham. Une attention qui ne va généralement pas au-delà de la saison et plonge les joueurs dans la précarité une fois l’intersaison survenue, comme c’est le cas depuis près d’une semaine.
Junior Binyam
|
|
|
|
|
|
Hits: 7085 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|