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Quand Canon était Canon… (30.03.2006)
L’équipe la plus titrée du Cameroun est en plein déclin. Son seul exploit ces dernières années est d’échapper à la relégation.
Bon an mal an, Canon de Yaoundé continue son bonhomme de chemin. Mais pour le club de Nkoldongo, l’époque glorieuse est bien loin aujourd’hui. Depuis de nombreuses saisons en effet, le Kpa Kum traverse la scène footbalistique nationale comme un fantôme en errance. Les Vert et rouge ne sont plus guère visibles. A leur sujet, il ne subsiste que les réminiscences de leur gloire d’antan. Ainsi, après avoir dominé le football national voire africain pendant plus de 20 ans, les Vert et Rouge éprouvent toutes les peines du monde pour revenir au premier plan. En tout cas en 15 ans, Canon de Yaoundé n’a remporté que deux titres de champion et trois coupes nationales. Sur la scène continentale, le dernier titre remonte à il y a 26 ans. Toutefois, sans grand éclat, le Kpa Kum est parvenu en 2000 à atteindre la finale de la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, ce qui n’était plus arrivé à un club camerounais depuis 20 ans. A l’évocation de ce fait d’armes, Théophile Abega, l’un des principaux dirigeants du Canon actuel ne cache pas sa satisfaction : " Depuis plus de 16 ans, nous essayons tant bien que mal de maintenir le flambeau. C’est difficile, mais nous sommes animés par un indéfectible amour pour ce club. En tout cas, avec peu de moyens, nous avons réussi de belles choses. Ce qui est loin d’être le cas de certains clubs, qu’on a monté de toutes pièces, au détriment des clubs de tradition comme Canon, Tonnerre ou Union ".
Mais le quotidien de Canon de Yaoundé est plus complexe que cela. Le club manque cruellement de moyens et n’a tiré aucun dividende de sa gloire passée. En près de quarante ans, les structures n’ont pas
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évolué. Et c’est toujours sur le terrain en latérite du Stade Malien de Nkol Ewoé que les Vert et rouge se dépêtrent à l’entraînement. Le groupe actuel entraîné par Dieudonné Nké, ne paye pas de mine. La plupart des visages qu’on voit sont de parfaits inconnus, même des plus fervents supporters de l’équipe. Pourtant, ce panorama ne démonte pas Théophile Abega qui continue de garder la foi en " son " équipe : " Nous avons une bonne équipe. L’une des meilleures du Cameroun en ce moment. Depuis le début de la saison en cours, il nous manque simplement un peu de cohésion. Par ailleurs, la modicité de nos moyens nous a empêché jusqu’ici, de regrouper tous nos joueurs pour leur permettre de mieux se connaître. Mais nous espérons y arriver progressivement ". Si l’optimisme de l’ancien capitaine des Lions Indomptables, n’est pas feint, il cache mal, le malaise qui persiste au sein de l’équipe. Depuis de longs mois, Canon vit un curieux bicéphalisme dans sa direction, suite à une décision de la Fédération camerounaise de football qui commence à dater.
Quoi qu’il en soit, les causes des turpitudes du Canon sont ailleurs. Les nombreuses guerres de leadership ont provoqué des fissures dans l’édifice. Le club ne fédère plus ses nombreux supporters, qui ne vont plus au stade et encore moins soutiennent les joueurs aux entraînements comme à la belle époque. Au Stade Malien pourtant quelques inconditionnels font de la résistance. Mais là également, la division est perceptible. Les joueurs sont constamment chahutés par le public. Et sous cape, on réclame le départ de l’équipe dirigeante actuelle, qui serait la cause du dépérissement de l’équipe. Mais concrètement, personne ne propose d’alternative. Ainsi va la vie des Verts et rouge qui est en tout cas loin d’être …rose.
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