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L’entre-jeu: Doutes (07.06.2010)
Par lemessager
C’est exactement dans 4 jours que va être donné le coup d’envoi du tournoi final de la coupe du monde de Football, le 19ème de la série. Depuis trois semaines, Le Messager, comme de coutume en pareille occasion, a entrepris de présenter à son lectorat les différents protagonistes, dévoilant de fait les potentialités et les chances de chacun dans ce rendez-vous quadriennal de l’élite mondiale du football. Le Cameroun estimé par les experts comme la nation africaine la plus capée dans ce domaine (quart de finaliste avec 4 participations dont 3 d’affilée), et malgré sa position aujourd’hui peu honorable à l’échelle planétaire, il en sera à sa 5ème en Afrique du Sud. C’est de haute lutte que les Lions Indomptables ont obtenu d’être de ce grandissime événement sportif que l’Afrique accueille sur ses terres pour la première fois. Après près d’un siècle de monopole de l’Europe et de l’Amérique ; c’est en Uruguay, pays d’Amérique du Sud- qu’eut lieu en 1930 le premier tournoi final de la coupe du monde. La qualification de l’équipe du Cameroun, fruit d’un prodigieux sursaut d’orgueil a été, il faut le dire, applaudi des deux mains par les Camerounais du reste friands de victoires et très accrochés aux Lions Indomptables. Mais l’on avait à peine fini de jubiler, de pérorer, que dès le lendemain la production absolument équivoque des Lions Indomptables à la CAN angolaise était venue semer le doute dans les esprits des Camerounais. Toutefois l’expédition angolaise s’inscrivait dans le cadre du processus devant aboutir à la mise sur pied d’une équipe capable d’aborder, sans trembler, la compétition mondiale. Et d’ailleurs Paul Le Guen se l’était laissé dire à plusieurs reprises. Mais à proportion qu’on approche de l’échéance sud-africaine, nos Lions Indomptables affichent de plus en plus des airs très peu rassurants. Ce n’est en tout cas pas la sérénité chez les Camerounais en ce moment de grande effervescence, où tous les « mondialistes », à 4 jours du démarrage de la compétition, font pratiquement le rodage après avoir subi les derniers réglages. Même si l’on sait les Lions Indomptables capables de métamorphose, le visage qu’ils affichent en ce moment semble indiquer qu’ils doivent assurer une certaine maturation pour le futur. Il est tout de même surprenant, voire inquiétant que les Lions Indomptables, en 4 matches « amicaux » de préparation, ne soient pas parvenus à en gagner un seul, ce qui leur vaudra encore quelque gentille dégringolade au classement mondial FIFA où ils occupent en ce moment le 19ème rang. Face respectivement au Portugal et à la Serbie, c’était des tests probants à point nommé ; ils n’ont pas manqué de situer la dimension qui est celle de l’équipe du Cameroun aujourd’hui. Ces matches auront permis de déceler des carences, multiples, dans l’équipe du Cameroun, des carences que ne devrait pas avoir une équipe appelée à se produire dans quelques jours au niveau mondial. Les sparring partners de l’équipe du Cameroun ont fait montre des équipes qui rassurent un tout petit peu leurs publics (portugais et serbe respectivement) par rapport à la compétition mondiale, alors que dans le même temps les résultats
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desLions Indomptables (7 buts encaissés en ces deux matches pour 4 marqués), en rajoutent à l’incertitude, aux doutes des Camerounais. A aucun moment, l’on n’a pas senti des Lions Indomptables capables de réplique ; et les quelques actions offensives isolées de Choupo-Moting (le Germano-Camerounais dont c’est la première sélection) et de Webo (auteur d’un doublé face à la Serbie), ou encore le beau travail au plan arrière de Assou-Ekotto et Mandjeck, ont été dilués dans une prestation d’ensemble sans appoint.
A 4 jours du coup d’envoi du Mondial, il est impertinent de dire que Paul Le Guen, dont on a observé l’angoisse et l’embarras au banc de touche au cours des matches tests, possède une équipe type sur laquelle l’on peut compter. Et comme si la situation n’était pas déjà suffisamment préoccupante, elle s’est trouvée aggravée par cette vilaine polémique de ce que l’on appelle « affaire Milla-Eto’o. » On aura tout entendu à la suite d’une récente déclaration de Roger Milla à l’AFP disant que « Eto’o a beaucoup apporté à Barcelone et à Inter Milan ; le Cameroun attend qu’il réagisse ». Des gens, sans doute mal intentionnés à défaut de n’avoir pas pu saisir le sens du propos de Roger Milla, s’en ont saisi pour en faire un scandale. Pour si peu. Il aurait suffi, pour les esprits éveillés et bien-pensants, de voir sur quel ton Roger Milla termine l’interpellation faite à Samuel Eto’o(« … le Cameroun attend qu’il réagisse ».), pour se rendre à l’évidence d’une incitation au dépassement plutôt que d’une méprise. Au lieu de quoi l’ambassadeur itinérant a eu droit, de la part du « petit frère », à une volée de bois vert. Eto’o s’interrogeant par la suite sur sa participation à la coupe du monde et même s’il devait continuer à jouer en équipe du Cameroun. Mais quel joueur au monde rechignerait d’arborer les couleurs de son pays et de jouer sous le drapeau national ? Quel footballeur ne rêverait de participer à la coupe du monde ? Quelle meilleure consécration pour un footballeur que celle de jouer, au moins une fois dans sa carrière, la coupe du monde ? A tout bien considérer, si le fait pour Roger Milla d’avoir dit que Samuel Eto’o n’a jamais rien apporté à l’équipe du Cameroun (sic) a fait des gorges chaudes non sans prêter le flanc à certains d’en faire un scandale, comment avait-on perçu cette déclaration face à la presse en 2005 à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé de Samuel Eto’o, à la veille d’un match contre la Libye qualificatif pour la coupe du monde en Allemagne ? « Je suis déçu par les Camerounais ; je vaux 80 millions d’euros ; je m’en fous du Cameroun ; je regrette d’être Camerounais ». Ces propos étaient alors du vice-capitaine des Lions Indomptables.
Pour avoir déclaré que le Cameroun perdrait le match contre l’Argentine, J. A. Bell s’était vu exclure de la liste de l’équipe nationale alors que c’est sur lui que Nepomniachi, le sélectionneur russe, avait jeté son dévolu pour garder les bois des Lions Indomptables (Mondial 90 en Italie).Alors si scandale il y aurait, ce ne serait, de toute façon, pas dans les propos récemment tenus par Roger Milla. Il importe d’être conséquent et lucide.
Par Germain Koumyo Ekwe
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