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L`entre jeu. Nécessaire est la restructuration (31.10.2011)
Le Cameroun est, sur l’échiquier africain, le pays qui, sans aucun doute, aura jusqu’ici recouru à un plus grand nombre de sélectionneurs étrangers à la tête de l’équipe nationale. De Dominique Colonna B premier qui ouvrit la marche il y a des lustres à Javier Clemente aujourd’hui sur le départ, c’est un bouillon « d’experts européens » aux nationalités tout aussi diverses. Français, allemand et Yougoslave, Russes, Portugais et Espagnols se sont succédés aux rênes de la direction technique des Lions Indomptables avec diverses fortunes, quelques fois avec un bagage technique souvent sujet à caution.
La procédure même à la base du recrutement de ces sélectionneurs étrangers se pose davantage comme une sorte de foire à laquelle prennent part la fédération de football et le ministère de tutelle, avec au bout un choix qui tienne plus compte des dividendes que le contrat devra générer pour garnir les poches du ou des négociateurs, plus exactement des chargés de mission, que des critères objectifs exigibles à cet effet. Aussi n’est-on nullement surpris de voir débarquer des sélectionneurs anonymes, au palmarès quasiment muet pour un grand nombre.
Ces derniers ont ainsi beau jeu, pour les plus chanceux, de se fabriquer une carte de visite sur le dos de l’équipe du Cameroun dont la caractéristique première est le fait justement d’avoir su se forger une belle renommée par-delà les frontières, grâce à des générations entières de footballeurs au talent accompli. La légende qui renseigne d’ailleurs que l’équipe du Cameroun fabrique les entraîneurs est suffisamment significative et n’incite à aucune interrogation à ce sujet.
L’Allemand Peter Schnittger, les Français Claude Le Roy et Pierre Lechanté sont plus ou moins parvenus à faire une nette démarcation avec leurs collègues, la plupart de leurs collègues dont le passage en équipe du Cameroun n’a nourri que déception et désappointement. Pendant la demi-dixaine d’années qu’il passera entièrement au Cameroun, le sélectionneur germanique s’emploiera à fond pour ériger une équipe solide et homogène. L’équipe nationale qui, en 1972, participa avec plus ou moins de brio à la phase finale de la Coupe des nations et surtout qui défia au stade de la Réunification le club brésilien de Botafogo constellé de vedettes de l’inégalable équipe Verde et Oro du Brésil, fut la résultante d’un travail patiemment élaboré par un certain Peter Schnittger.
Des années après, l’équipe du Cameroun, sous la houlette d’un certain Claude Roy, connaîtra une extraordinaire régénérescence. Ce dernier, sans doute nue par le désir d’apporter une touche singulière au football camerounais par l’entremise de l’équipe nationale, va se transporter jusqu’au tréfonds de nos contrées, en tout cas partout où pouvait rebondir un ballon. Cet engagement lui permettra de détecter des vedettes en herbe dont les
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Biyick (Omam et Kana), alors sociétaire d’une très modeste équipe de Pouma Fc (D2), en sont les purs échantillons.
Se fondant pratiquement dans la masse populaire, Claude Le Roy parvint, à la faveur de méthodes de travail propres, à dresser une formation des plus fiables et dont les solides repères furent essentiellement ses automatismes et une cohésion peu commune. Ainsi solidement mises sur les rails, les successeurs de Claude Le Roy (dont le passage à deux reprises commandes de la direction technique des Lions Indomptables peut en dire long sur le travail appréciable qui avait caractérisé son premier séjour au Cameroun), n’ont surfé, pour l’essentiel, que sur les acquis, incapables d’y apporter une plus value. Bien au contraire. Les échecs incessants auxquels sont maintenant abonnés les Lions Indomptables sont significatifs des méthodes qui désormais président leur gestion.
Depuis plus d’une décennie, les Lions Indomptables n’ont cessé de montrer des signes évidents de fragilité et ce sur tous les plans : une administration transparente à souhait et qui ne donne guère de gage de crédibilité ni de sérieux. L’on est ahuri à la suite de « l’accueil » organisé à l’occasion de la venue ici d’un certain Paul Le Guen, et qui pour ce faire, avait nécessité plus d’une centain de millions (…), par exemple, ou encore lorsque à la suite de trafic de joueurs, l’on trouve à la base certaine responsable de la fédération. Pas plus d’ailleurs qu’au niveau des joueurs proprement dits dont les rivalités malsaines ont achevé d’engendrer des fissures au sein de l’équipe au point d’en affecter durablement (?) ses prestations.
Lorsqu’un joueur, fut-il capitaine, se prend souvent à foutre son nez dans les questions purement administratives, on se dit que le ressort est cassé quelque part. Le rôle de Samuel Eto’o par exemple, c’est moins d’estimer ou de s’opposer au remplacement d’un joueur ou au départ d’un entraîneur que d’ajuster des tirs comme il a souvent su le faire, pour marquer les buts. C’est aussi de veiller à l’entente entre les joueurs. C’est d’ailleurs parce qu’il sait mettre le ballon au fond qu’il a cette renommée qui fait de lui un des meilleurs réalisateurs de la planète aujourd’hui.
Après le cuisant échec de Janvier Clemente à la direction technique de l’équipe nationale, il était insensé de l’y maintenir. Son remplacement paraît de ce fait judicieux, surtout que son successeur, Denis Lavagne, peut se tarquer de résider au Cameroun. Ce n’est pas un mince atout, surtout au moment justement où les Lions Indomptables, au lendemain d’une humiliante élimination de la Can 2012, ont besoin d’une profonde restructuration pour se projeter dans le futur dont les bornes sont d’ailleurs d’ores et déjà fixées : la coupe des nations 2013 et la coupe du monde 2014.
A vos marques !
Germain Koumyo Ekwè
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