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Bilan Can 2004 : Là où le bât a blessé. (20.02.2004)
Hervé Charles Malkal
Retour sur une compétition à vite oublier par les Lions indomptables.
Nous sommes aussi de ceux qui pensent que l’immixtion du politique dans le choix des joueurs, comme cela a été le cas pour la sélection de Patrick Mboma, est une erreur préjudiciable pour la vie normale d’une équipe normalement constituée. Mais, au regard de ce que l’on a vu à la Can 2004 en Tunisie, sans le retour controversé et forcé du buteur de Tokyo Verdy, le Cameroun, tenant du titre, aurait-il échappé à l’humiliation d’une élimination précoce au premier tour? Et qui peut prédire quelle aurait été la réaction du public camerounais, généralement très fair-play et matamore à la limite mais qui tient le football pour unique point de convergence et de fierté, si son équipe avait été boutée hors de la compétition après le dernier match de poule contre l’Egypte ?
Joueurs du cru
La haute intervention du sommet de l’Etat a permis de sauver les meubles, parce qu’à la vérité, le coach Winfried Schäfer n’avait aucune solution en main pour dynamiser son attaque. Sans l’efficacité constante de Mboma, le Cameroun aurait plié la queue plus tôt. Cependant, qu’est-ce que cela a changé à la donne finale ? Après avoir disputé cinq finales de Coupe d’Afrique des nations en vingt ans, les Lions indomptables ne peuvent plus, logiquement, se contenter d’un accessit au second tour en 2004. L’intervention du chef de l’Etat, pertinente au vu du résultat ponctuel qu’il a pu provoquer, ne saurait dès lors être érigée en règle. Elle signifie par ailleurs qu’il y a des grains de sable dans le fonctionnement de la machine du football camerounais. Après tout, si un président de la République en est contraint à imposer des joueurs clés à la sélection, cela veut dire que ceux qui sont payés pour faire le choix des joueurs ne font pas bien leur boulot. Cette compréhension ne semble malheureusement pas partagée par ceux qui sont chargés de désigner les entraîneurs de l’équipe nationale, puisque M. Schäfer est royalement conforté dans son fauteuil, et il lui est simplement demandé (un énième fois) de bien vouloir accepter de résider enfin au Cameroun.
Malheureusement, ou heureusement, il n’y a plus trop de temps à perdre pour l’équipe du Cameroun qui sera à nouveau sur la brèche
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dès le mois de juin prochain, à l’occasion du début des éliminatoires couplées Can et Coupe du monde 2006. Rappelons que les Lions indomptables ont deux morceaux à croquer dans leur poule qui qualifie une seule équipe, à savoir l’Egypte et la Côte d’Ivoire. L’éminence de la haute compétition commande aussi l’urgence des réajustements sérieux à faire, car la méthode du placebo a montré ses limites. L’équipe du Cameroun doit être confiée à un entraîneur qui inspire la confiance du public et des joueurs, qui pourra y apporter rapidement de la discipline et un sens tactique performant. En principe, cet homme n’aura pas besoin de posséder des dons de prestidigitateur, mais d’être simplement rigoureux et sérieux, à l’écoute du terrain, car en terme de potentiel humain, il est a priori gâté, notre pays regorgeant d’une infinité de talents, de tous âges, en football. Il s’agit de les rassembler pour en faire une équipe. Cela appelle une meilleure gestion de la question cruciale des matches amicaux.
Comme une prémonition, l’une des valeurs montantes de l’équipe actuelle du Cameroun, Modeste Mbami disait avant l’expédition tunisienne : "Nous serons notre premier adversaire. Nous devons nous faire tout petits pour garder la tête froide. Si on se base uniquement sur la Coupe des confédérations, on pourrait rater la Can". Et ils l’ont raté, hélas, en se donnant un complexe de supériorité coupable. Leur sélectionneur Winfried Schäfer, lui aussi, ne cessait de vanter les acquis de la Coupe des confédérations 2003. Aucun match de préparation d’envergure sur le chemin de la Can 2004. Or, la recette des matches amicaux de préparation avait porté ses fruits quand est née, à force d’exercices effectués au courant de l’année 1999, la fameuse "Dream Team" de l’année 2000. Naturellement, dans la perspective d’un nouveau départ, les championnats du Cameroun (la nouvelle 1ère division mais aussi la 2ème division) devront être mieux valorisés. La non sélection de Marcus Mokake pour la Can 2004 fut une grosse erreur de la part du staff technique des Lions indomptables. On en était venu à oublier que les frères Biyik, Jacques Songo’o, Marc Vivien Foé, Rigobert Song Bahanag sont devenus internationaux en jouant au Cameroun. Il est temps de revenir à ces valeurs étonnamment oubliées ces derniers temps.
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