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FECAFOOT: AUTOPSIE D’UNE ELECTION CONTESTEE (17.02.2005)
Au cours de l’assemblée générale élective d’hier, il est resté le seul candidat en lice, après la démission du Dr Nguini Effa. Un bureau provisoire mis sur pied pour un mandat… d’un mois ! Explications d’un piège et les défis du nouveau bureau.
Pourquoi avoir attendu si longtemps, si on devait aboutir à cela ? Pourquoi avoir ameuter la masse avec les commissions de relecture et d’enquête si, à la fin, les conclusions de celles-ci ne devaient servir à rien ? Pourquoi, enfin, avoir interrompu le processus électoral à la Fécafoot le 23 avril 2004, si les choses devaient rester telles quelles ? Des interrogations que se seraient posés les observateurs du feuilleton Fécafoot, à l’issue de l’assemblée générale élective d’hier. En revanche, Iya Mohammed a repris le gouvernail du bateau Fécafoot qui voulait lui échapper. Et cette fois, les conditions, ayant concouru à sa reconduction, laissent songeur sur les intentions réelles du ministre des Sports et de l’Education physique, Philippe Mbarga Mboa. En Plus d’envoyer, à l’ouverture des travaux, son inspecteur, Nomo Menye, qui n’a pas manqué, sans frémir, de déclarer que le processus électoral dans les ligues provinciales et départementales s’était déroulé dans de bonnes conditions, le Minsep a pris le vol avec Iya Mohammed, quelques heures seulement, après l’assemblée générale élective pour Zürich. Ce qui trahit une certaine complicité qui fait dire à plus d’un observateur que Mbarga Mboa entend gagner auprès de la Fifa ce qu’il n’a pas pu obtenir au cours de son tumultueux séjour à la Fécafoot, même si ses proches persistent à dire qu’il a plus d’une carte dans sa poche. En tout cas, pendant qu’il joue son jeu, Iya Mohammed joue aussi le sien. Contre toute attente hier, il a reconduit les mêmes personnes avec lesquelles il a cheminé pendant quatre années de galère au conseil d’administration.
A l’exception de Robert Penne, l’ancien premier vice-président qui s’était exclu, de lui-même, lors de la fameuse affaire des maillots Puma. Qu’est-ce qui a bien pu pousser Iya à garder la même ossature du conseil d’administration, alors que justement de nouvelles valeurs ont émergé et quelques anciens ont affiché des défaillances criardes. Pour d’aucuns,
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c’est un jugement à la Salomon qui récompense simplement la fidélité de tous ceux qui, au moment où le bateau Fécafoot prenait l’eau dans tous les sens, ont accepté de couler avec le capitaine de bord, sans se lancer aux déclarations fracassantes comme celles faites par le “rebelle” Robert Penne. Pour d’autres, la pression, qui a entouré cette assemblée générale, n’était pas propice aux bouleversements que d’aucuns auraient très mal digéré, ce qui commandait de différer ces bouleversements, les textes prêtant à une telle fantaisie. Le bureau exécutif devrait donc rester en place, inchangé, jusqu’à l’adoption des nouveaux textes de la Fécafoot, dans un mois. Le conseil d’administration n’a duré que quelques minutes, le temps pour Iya Mohammed de déclarer à ses pairs que le suspense va encore durer.
Les chantiers à venir.
Le sort du bureau provisoire de la Fédé est lié à la mouture définitive des textes, selon les recommandations de la Fifa. L’assemblée générale prévue, en principe, pour le 15 mars prochain, devrait consacrer le nouvel organigramme à la Fécafoot. Le bureau exécutif va disparaître au profit du comité exécutif, dégraissant, au passage, le conseil d’administration. Le poste de secrétaire général de la Fécafoot aussi va céder la place à celui de directeur général, sans compter les autres services en création au niveau de l’institution. Toutes choses qui auraient amené Iya à renvoyer en mars les bouleversements autour de lui. C’est dans l’ordre des priorités, l’urgence en ce moment à la Fécafoot, car il faut rappeler que les élections d’hier se sont tenues sur la base des anciens textes. Après le toilettage de l’arsenal juridique, il y a la concrétisation des œuvres entamées ou envisagées. Iya Mohammed devrait achever le centre Multisports dont la pose de la première pierre a eu lieu, il y a quelques mois, doter toutes les ligues de sièges et démontrer surtout que la Fécafoot est à même de se prendre en charge, tant dans la gestion des Lions indomptables que dans celle des compétitions nationales. Quoi qu’il en soit, quel que soit ce qui l’attend, il a poussé un ouf de soulagement, hier, pour avoir conserver son fauteuil de président, en attendant la suite ( ?).
Martin Camus MIMB
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