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Histoire de Can : Pression sur les coaches (03.02.2006)
En 1996, Jules Nyongha se casse les dents à la tête d`une sélection minée par les histoires de primes et l`immixtion des politiques dans le choix des joueurs.
E. G. S.
Les victoires ont souvent le mauvais don de masquer les problèmes, toujours plus nombreux et insolites dans l`équipe du Cameroun qu`ailleurs. Les défaites, a contrario, permettent souvent de ramener toute la puanteur de cette gadoue en surface. Il en est ainsi de la confection de la liste définitive des joueurs appelés à disputer la phase finale de la Coupe d`Afrique des nations de football. Elle fait toujours l`objet des tractations diverses, les recommandations venant par moments des hautes institutions de la république.
Jules Nyongha, entraîneur principal des Lions indomptables lors de la Can 1996, avait ainsi subi de multiples pressions politiques, à quelques jours du début de la compétition, pour sélectionner un joueur. Il l`a confié lui-même au magazine Le Dossier, paru en janvier 2004 avant la Can tunisienne: "C`est d`abord Jean René Atangana Mballa qui vient me voir et me dis : ``Tiens Jules, il y a Alain Ossomo qui joue en Belgique, est-ce que tu ne peux pas l`intégrer?`` Je lui réponds que la liste est bouclée et je ne sais pas s`il joue vraiment dans son club (…) Après, c`est le secrétaire général des services du Premier ministre (Rémy Ze Meka) qui m`appelle pour m`instruire de sélectionner ledit joueur".
Entre temps, une dame de la famille de Ossomo a entrepris la même démarche. C`est le ministre de la Jeunesse et des Sports, Joseph-Marie Bipoun Woum, sollicité par M. Ze Meka, qui va rassurer le coach dans ses choix : "Vous savez, je ne me mêle pas de vos affaires. Si vous pensez que vous pouvez
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prendre ce joueur, vous le prenez". Chose rare chez les entraîneurs camerounais, Jules Nyongha restera campé sur sa position, en refusant d`intégrer un joueur qu`il n`avait pas vu jouer, à une semaine du délai de dépôt des listes des sélectionnés à la Caf. Mais ce n`était pas le seul élément extérieur qui était venu perturber le travail du sélectionneur à l`approche d`une grande compétition comme la Can, qui nécessite sérénité et concentration optimales.
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Une sombre histoire de primes de qualification aux joueurs, comme on en rencontrait fréquemment à l`équipe nationale à cette époque, avait surgi au moment de prendre l`avion pour Johannesbourg. "Il s`agissait des arriérés de primes de la Coupe du monde 1994. C`était des sommes importantes et on savait que si on ne les a pas là, on ne les aurait plus jamais. Nous savions qu`en 1994, les Camerounais avaient cotisé pour ces primes", se souvient François Omam-Biyik.
Les joueurs refusent de s`entraîner pendant deux jours à Yaoundé. Ils retardent aussi de plusieurs heures le décollage de l`avion de la Camair, jusqu`à ce que le responsable du Ministère des sport, porteur de la mallette d`argent prenne place à bord. La délégation arrive finalement à Jo`bourg au petit matin du match d`ouverture, et ramasse une raclée devant les Bafana Bafana (3-0).
Depuis 2000, la question des primes semble avoir été réglée. Manifestement, pas celle de la recommandation des joueurs à sélectionner par l`entraîneur national. On ne peut que penser comme ça, quand on voit les Kalla et Boya présents à la Can 2006, alors que les Job, Wome, Perrier-Doumbe, Tchato, Mokaké sont barrés, et que le pays a des dizaines d`autres joueurs de valeur oubliés…
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