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Mondiaux d’athlétisme : Les Etats-Unis sur le toit du monde (16.08.2005)
Avec 14 médailles en or, les Américains gardent le cap.
Les Etats-Unis ont confirmé leur renouveau des jeux olympiques d`Athènes en maintenant la barre haute lors des Championnats du monde d`athlétisme d`Helsinki (8-14 août), où Justin Gatlin s`est affirmé comme le nouveau roi du sprint. Avec 14 médailles en or, les Américains ont amélioré leur précédent record des Mondiaux de Stuttgart en 1993 (13 titres). Leur total de 25 podiums les situe quasiment au niveau de Tokyo 1991 (26) et de Stuttgart (25). Sans compter les disqualifications en séries des relais 4X100 m masculin et 4X400 m dames, les Américains laissant échapper deux victoires qui leur semblaient promises. "Nous avons réuni une équipe dont la moyenne d`âge est la plus jeune depuis les années 70", souligne Craig A. Masback, patron comblé de la Fédération américaine d`athlétisme (Usatf). "C`est important dans la perspective des Jeux de Pékin où nous serons très forts", ajoute-t-il.
Vice-championnes olympiques, Lauryn Williams (100 m) et Allison Felix (200 m) ont transformé, un an après, l`argent grec en or finlandais. Il y a eu les confirmations de la suprématie, sur le tour de piste, de Jeremy Wariner, de Dwight Phillips à la longueur messieurs, la prise de pouvoir sur 400 m haies du petit (par la taille) Bershawn Jackson. Tianna Madison, pas encore 20 ans, s`est révélée en améliorant sous la pluie battante son record personnel pour remporter le concours de la longueur féminine. Mais évidemment, par son doublé 100/200 m, Gatlin a éclipsé équipiers et adversaires, et fait oublier l`absence pesante du Jamaïcain Asafa Powell, détenteur du record du monde de la ligne droite. Le New-yorkais de Brooklyn, 23 ans, a égalé son compatriote Maurice Greene (Mondiaux 1999 à Séville), et il s`est inscrit, avec sa foulée ample et féline, dans la lignée des grands sprinteurs américains du dernier demi-siècle. Avec quatre millions de 15-18 ans qui pratiquent l`athlétisme, répartis dans 18.000 équipes de lycées, la pérennité de la puissance américaine est assurée, du moins dans les spécialités qui exaltent les qualités de vitesse et de détente.
Ethiopie, 1ère nation africaine
Ces mêmes caractéristiques fondent les succès des athlètes caribiens. La Jamaïque
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n`a obtenu qu`un titre mais huit médailles, alors que Cuba a retrouvé des couleurs dans le nord de l`Europe avec six podiums, dont deux sur la plus haute marche. Les jeunes Yargelis Savigne, deuxième du triple saut dames, et Victor Moya, surprenante médaillée d`argent en hauteur, ont accompagné la sortie du glorieux Ivan Pedroso. Tandis que les succès américains ont été équitablement partagés entre les deux sexes, la Russie a surtout valu par ses femmes, qui ont conquis cinq des sept médailles d`or de leur délégation. Comptabilisant vingt médailles, la nation héritière de l`ex-Urss aurait pu quasiment terminer au niveau des Etats-Unis sans les défections au dernier moment, pour blessures, de Tatyana Lebedeva (triple saut), Yelena Slesarenko, championne olympique de la hauteur, et Irina Simagina à la longueur.
Souveraine en fond, avec une hégémonie totale de Tirunesh Dibaba et ses équipières chez les dames (triplés sur 5000 et 10.000 m), l`Ethiopie s`est hissée à la troisième place (9 médailles). Avec sept podiums, la France a approché son record de huit médailles obtenu en 2003 à domicile. Elle a trouvé un nouveau guide avec Ladji Doucouré, médaillé d`or sur 110 m haies – une des épreuves les plus denses des Championnats – et, plus inattendu, avec le relais 4X100 m. Né de père malien et de mère sénégalaise, Doucouré est français par naissance. Ce qui n`est pas le cas du Bahreïnien Rashid Ramzi, marocain jusqu`à 22 ans, et auteur d`un doublé inédit 800-1500 m. Le Qatar et le Bahreïn, par l`attrait des pétrodollars, ont d`autres Ramzi en réserve, sans que la Fédération internationale d`athlétisme (Iaaf) puisse freiner ce mouvement.
Principale victime de ce pillage, le Kenya s`étiole. Benjamin Limo a été le seul des hommes en rouge à s`imposer, sur le 5000 m délaissé par l`Ethiopien Kenenisa Bekele, qui s`est contenté du 10.000 m. La Finlande, la Grande-Bretagne, sauvée in extremis par sa marathonienne de choc Paula Radcliffe, et l`Italie se désespèrent de la perte d`un héritage en fond et demi-fond. "C`est un problème de société. L`effort n`est pas valorisant", remarque le nouveau président de la Fédération italienne, Franco Arese, champion d`Europe du 1.500 en 1971 à Helsinki.
Par Source : AFP
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