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Joseph Marius Omog : Dame coupe ne parle pas allemand (07.12.2006)
Diplômé d’un institut sportif au pays de la Mannschaft, l’actuel coach de Fovu s’est une deuxième fois incliné en finale de coupe du Cameroun.
Michel Ferdinand
La dernière finale de la Coupe du Cameroun de football se jouera sous un air de revanche. Avec d’un côté Bonaventure Djonkep, entraîneur de l’Union de Douala et ex-coach de Fovu de Baham, il y a plus d’un an, et de l’autre, Joseph Marius Omog, son successeur dans l’encadrement technique de l’équipe des " Grottes sacrées " de Baham. Un autre match, à côté de celui des 22 acteurs de l’aire de jeu. Celui des entraîneurs. Avec la victoire de l’Union de Douala, on peut dire que Bonaventure Djonkep, qui n’a jamais apprécié les termes de son limogeage à la tête de Fovu, a pris une belle revanche. Sur son ancien employeur, Dieudonné Kamdem, et face à Joseph Marius Omog, moins connu que son adversaire en tant que joueur, mais qui, comme entraîneur, s’est fait un nom au cours des dernières années.
Le 28 juillet 2005, au lendemain de la lettre du président de Fovu qui démettait Bonaventure Djonkep de ses fonctions, Joseph Marius Omog prenait la relève. Le patron de Fovu venait ainsi de jeter son dévolu sur M. Omog, dont la carte de visite n’était pas moins étoffée. En réaction aux spéculations, Joseph Omog est clair : " Je n’ai aucun problème avec Djonkep. Nous sommes des collègues et de bons amis. Dans notre métier, on change toujours de club un jour. Je vois plutôt la confrontation sur le terrain ".
En réalité, technicien de football depuis déjà plusieurs années, Joseph Omog se fait davantage connaître du public lorsque, le 11 septembre 2001, une décision du ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque le désigne pour seconder l’Allemand Winfried Schäfer dans l’encadrement technique de l’équipe nationale de football séniors. Au sein de l’opinion, certains laissent croire que Joseph Omog a été élu grâce à son aisance à manier la langue allemande. Chacun avait sa part de vérité à faire prévaloir. C’était peut-être mal connaître l’intéressé: " Par rapport à la compétence, j’avais ce qu’on demandait ", affirme Joseph Marius Omog. Avant d’ajouter : " La maîtrise de la langue était aussi une facilité pour expliquer à l’équipe ce qu’il y avait sur le plan du travail ". Toujours est-il que, pendant deux années successives, M. Omog renforce ses capacités en officiant comme coach adjoint des Lions indomptables du Cameroun.
Coupe du monde
En début 2002, il est de l’expédition malienne. A l’issue de la 23ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can), disputée en terre malienne, les Lions indomptables remportent la mise, en battant le Sénégal, au terme d’une épreuve de tirs au but : " Nous avions une très bonne équipe. Elle était déjà mise sur pied et nous avons juste procédé à quelques perfections ", se souvient-il aujourd’hui. Quelques mois plus tard, toujours en 2002, à la Coupe du monde Corée-Japon, les Lions furent méconnaissables. L’équipe senior du Cameroun sort piteusement de la plus grande fête mondiale de football. Deux petites occasions et deux buts ont suffi à la Mannschaft pour prendre le dessus sur les Lions. Alors que le Cameroun devait impérativement gagner pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Le match qu’il ne fallait pas perdre : " Sans les problèmes d’intendance, on aurait fait une bonne Coupe du monde ", regrette Marius Omog. Le 12 juin 2002, après l’élimination, l’équipe s’est disloquée dans la confusion. Plus de la moitié des joueurs avait unilatéralement décidé de quitter le Grand Hôtel de Hamamatsu. Pas de bilan de l’équipe au Japon. Un retour forcément plus discret, comme les Lions n’y étaient plus habitués. L’espoir des Camerounais s’est effondré, suite à cette contre-performance.
Le temps a passé. Entre mars et avril 2003, à la veille de la préparation de la Coupe des confédérations, Joseph Marius Omog est viré de l’encadrement technique des Lions. Il rejoint son ministère de tutelle, celui de la Jeunesse et des Sports. La réserve. Un départ qu’il prend avec philosophie : " Je n’étais pas choqué. On ne peut pas être là, éternellement. Il faut toujours s’attendre qu’un jour, on va partir. Tant qu’on y
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est, il faut faire prévaloir ses compétences ". La période d’inactivité dure plus de deux ans, jusqu’en juillet 2005, quand Fovu sollicite ses services, en lieu et place de Bonaventure Djonkep. Comme on le dit dans les chaumières, la jachère vient d’être terminée. Joseph Omog devra désormais s’occuper d’un club de D1. En oubliant les primes et les beaux voyages qu’offraient les multiples déplacements des Lions indomptables. En Afrique, en Europe ou en Asie. Mais, selon lui, la reconversion est un phénomène normal : " C’est des expériences. Ça ne doit pas surprendre un homme. Je suis parti de l’équipe nationale pour Fovu club de Baham. C’est deux mondes différents. Dans les Lions, les joueurs viennent de plusieurs équipes de haut niveau. Alors que, ici, vous devez préparer la vôtre sur toute la saison ", poursuit-il. Il ajoute : " A Fovu, j’ai trouvé une équipe préparée par quelqu’un d’autre. Après, on apporte sa touche sur la formation dans la cohésion de jeu ".
Fovu de Baham
Depuis qu’il séjourne dans l’équipe des " Grottes sacrées ", le coach Omog, 56 ans, n’affiche pas un triste bilan. Il a été, avec Fovu, malheureux finaliste de la coupe de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (Uniffac), en 2006. En championnat national de première division, Fovu a occupé la quatrième place cette saison. Ce qui lui ouvre la voie à la coupe de l’Uniffac. Un quatrième rang qu’il a également occupé à la fin du championnat, en 2005. Et puis, il y a eu cette autre finale perdue, dimanche dernier. Cette fois-ci, il s’agissait de la Coupe du Cameroun, où Fovu voulait faire entendre sa voix, comme ce fut le cas en 2001. le rêve ne s’est pas réalisé. Malgré l’optimisme qu’affichait le coach à la veille : " Je pense que nous avons un niveau qui nous permet de gagner cette coupe. Nous serons frustrés si on la perd ", avouait Joseph Marius Omog.
Ce denier n’était cependant pas à son premier essai, en finale de Coupe du Cameroun. Comme joueur de Dragon de Yaoundé, il a remporté Dame coupe en 1982. Un exploit qu’il n’a pas pu rééditer avec Océan de Kribi dont il était l’entraîneur. Clubs, équipe nationale, joueur ou entraîneur, Joseph Omog a presque toujours flirté avec les milieux du foot.
Un parcours quelque peu réussi pour quelqu’un de très ouvert et courtois, qui avait dès son enfance, rêvé de glaner des lauriers sur le plan sportif. Titulaire d’un baccalauréat série D en 1975, M. Omog est reçu, la même année, au concours d’entrée à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) à Yaoundé. Il en sort, trois années plus tard, professeur certifié d’Education physique et sportive (Eps), option football. Parallèlement, il évoluera comme joueur au sein de plusieurs équipes et dispensera des cours d’Eps dans un bon nombre d’établissements scolaires, avant d’être admis en stage, à l’Institut supérieur des sports de Leipzig, en Allemagne, pour une période de trois ans. Il rentre au Cameroun, titulaire d’un diplôme de haut niveau. Parmi les stagiaires de cette année-là, on reconnaît le ministre de la Jeunesse, Adoum Garoua, et nombre d’entraîneurs de football, Ndtoungou Mpilé, Emmanuel Ambané, Pierre Ndjili Ndengué, etc. Joseph Omog peut parler du foot une journée entière. Sans répit. Dès qu’on évoque le sujet, son visage s’illumine et son esprit s’inonde de souvenirs. Après cet autre challenge manqué en finale de la coupe du Cameroun, rien n’indique qu’il prendra sa retraite bientôt. A 56 ans.
Repères
-31 décembre 1950 : Naissance à Yaoundé
-1975 : titulaire Baccalauréat série D (collège évangélique Libamba) et entrée à l’Injs
-1975/1982 : joueur Dragon de Yaoundé
-1979 : professeur certifié d’Eps
-1979/83 : enseignant d’Eps lycée bilingue de Yaoundé
-1983/86 : enseignant Institut des statistiques
-1986 : stage à Leipzig
-1989 : retour au Cameroun et affectation à l’université de Yaoundé
-1990/96 : coach Tkc de Yaoundé, puis Océan de Kribi
-1996/01 : directeur technique centre de formation Espoir Suisse à Yaoundé
- 2001/2003 : entraîneur national adjoint Lions indomptables
-juillet 2005 : entraîneur principal Fovu de Baham
-Marié et père de quatre enfants
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