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Fédérations sportives: Chacun s’assoit, Dieu le pousse (25.02.2005)
Junior Binyam
Le ministère des Sports ne finance plus, hypothéquant certaines compétitions.
Ouf ! Demain sera lancé à Waza dans l’Extrême Nord le Tour cycliste du Cameroun. Quelques étapes ont été annulées et un recadrage budgétaire effectué, la participation du ministère n’ayant pas été ce qu’attendait les organisateurs. Mais l’essentiel est sauf.
Dimanche, comme depuis 1996 et sa réhabilitation, l’ascension du Mont-Cameroun baptisée "course de l’espoir" aura lieu. S’il ne tenait qu’aux responsables de la fédération camerounaise d’athlétisme, cette compétition qu’abrite la ville Buéa n’aurait pu se tenir. "Nous n’étions pas prêts financièrement. Le ministère des Sports nous a déclaré qu’il n’avait pas les moyens de financer comme par le passé. Comme on s’était habitué à la fédération à ce que les fonds viennent du ministère en charge des Sports de l’époque, on se demandait tout naturellement pourquoi travailler, alors que c’est le ministère qui va encore gérer", déclarait dans les colonnes de Mutations lundi dernier, Ange Sama, le président de la Fécathlétisme, pour justifier le report sine die de la course le 20 février dernier.
Le désengagement du ministère des Sports et de l’Education physique du financement des fédérations sportives rentre dans les faits. Tant pis pour ceux qui garderont la mentalité d’assisté qui a perduré avec le régime d’une tutelle omniprésente. Philippe Mbarga Mboa est décidé à restituer l’autonomie aux fédérations. Ce qui sous-entend que ces dernières devront s’autofinancer. Même si des points d’interrogations demeurent. "Il faut bien qu’on nous précise ce qu’il faudra faire quand il y a une compétition internationale", argue Ange Sama. Puisqu’il est de notoriété que les équipes nationales, notamment celle de football, sont la propriété de l’Etat.
Fortunes diverses
En attendant, pour les compétitions nationales d’athlétisme, c’est la navigation à vue, le règne de la débrouillardise. La recherche des sponsors s’organise. Les journées de championnat organisées jusqu’alors, l’ont été grâce à la mansuétude des mécènes dont l’engagement est motivé en général par une proximité avec le président. L’exécutif installé le 10 janvier fonctionne sans un budget puisque le conseil d’administration censé le voter ne s’est toujours pas réuni. A la Fécavolley, tout tient à une équation personnelle de Louis Majorée Timba, le président. Puisque ici, il n’y a pas de partenaires traditionnels du genre Mtn, Orange, Pmuc ou les Brasseries du Cameroun comme dans le cas de la Fécafoot et qui, à coup
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de centaines de millions, subventionnent. Sur les moyens et les modes de financement, le secrétaire général, Blaise Reniof Mayam, vous aiguillonne vers le président en ces termes : "il faut le voir.
C’est lui qui sait comment il fait. Il est mieux placé pour vous expliquer.". Toujours est-il que depuis quelques années, cette fédération est celle qui commence en premier sa saison, respecte son chronogramme et parvient à assurer une présence des clubs lors des compétitions continentales. Les équipes nationales, même à la nage, finissent toujours par honorer les rendez-vous continentaux, l’implication du ministère ne se faisant ressentir qu’au moment des lauriers. Dans cet océan de déficience, l’ambition de certains laisse perplexe. Pour l’ouverture de la saison en boxe samedi 19 février au palais des Congrès de Yaoundé, Jean-Marie Akono Ze, le nouveau président de la fédération, affirme avoir dépensé 4,8 millions de francs Cfa. En plus des primes, qui n’étaient pas faméliques comme celles (1500F) accordées aux athlètes à Ebolowa, la Fécaboxe a procédé à la distribution des équipements aux pugilistes.
Dans son programme d’action, la construction d’une nouvelle salle de combat pour remplacer le mythique camp de l’unité. Les sources de financement pour ces grandes ambitions : les sponsors et un carnet d’adresses à même de permettre de multiples partenariats outre-atlantique. Des "petites" et jeunes fédérations comme celle de karting intriguent autant qu’elles fascinent. Les sponsors se bousculent à la moindre course. Quel que soit le lieu de son organisation (Yaoundé, Douala, Kribi). Pendant que dans des disciplines comme le basket, le handball on a du mal, à cause des tensions de trésorerie, à boucler une saison. L’intérêt des expatriés pour ce sport automobile n’y est pas étranger.
En 2005, l’histoire retiendra que c’est la fédération de tennis de table qui, à Libreville lors de la Coupe d’Afrique des nations qui a enregistré 10 pays participants, a offert au Cameroun sa 1ère médaille de l’année, avec l’or remporté par Victorine Fomum.
En messieurs, Bengono Viang s’en est tiré avec une médaille de bronze. Des résultats préparés dans la sérénité à Yaoundé sous l’encadrement des responsables fédéraux emmenés par Alfred Bagueka Assobo, le président. A aucun moment n’a plané une hypothèque sur ce voyage. Et on n’a point entendu de cri de détresse en direction de la tutelle. Sans cautionner ce qui apparaît à bien des égards comme la démission de l’Etat, les présidents des fédérations nouvellement élus devraient s’en inspirer.
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