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Union sportive de Douala : Entre le purgatoire et l’enfer (28.10.2005)
Jamais relégué en D2 depuis sa création en 1958, le club vit une psychose.
La situation de l’Union de Douala à la veille de la 34ème et dernière journée du championnat de football D1 n’est pas des plus envieuses. Les Nassaras ont absolument besoin d’une victoire pour, au mieux, être admis à jouer les inter-poules selon la nouvelle formule du championnat. En 1975 les "enfants" du président Emmanuel Ngassa Happi s’étaient retrouvés dos au mur. En remportant la rencontre contre Foudre à Akonolinga, ils avaient réussi à se maintenir en première division à l’ultime journée du championnat de cette année-là.
Cette année, l’Union de Douala sera opposée à Tonnerre Karala club de Yaoundé, une autre équipe très mal placée. Ayant perdu tout récemment un point sur son classement général, le Tkc ne jure que par une victoire pour espérer sauver sa saison. Union de Douala (40 points) et Tonnerre de Yaoundé (38 points), clubs de tradition au Cameroun, occupent respectivement la 13ème et la 14ème place non loin de la zone rouge. "Un faux pas suffit pour nous retrouver dans le gouffre… On n’en est pas là. Nous comptons lutter jusqu’au bout", déclare d’une voix tremblante Filbert Kengne, conseiller sportif des Nassaras. "Les interpoules oui, la D2…", murmure-t-il.
Depuis quelques jours, les Nassaras semblent avoir véritablement pris la mesure des conséquences d’une relégation. Roger Feutmba et ses poulains ont quitté la base Elf, où ils s’entraînent d’habitude pour regagner Ombé dans le Sud-ouest. "Face à l’enjeu, la direction du club a jugé bon de ne pas descendre à Nkapa, lieu de concentration habituel. Ici, on travaille dans le calme et la sérénité", explique Roger Feutmba au téléphone. A Douala, les concertations entre dirigeants sont à l’ordre du jour en vue de la préparation du "match de la dernière chance". "Nous avons une grosse responsabilité face à l’histoire. C’est pas entre nos mains que l’Union ira en enfer", déclare Guy Nzonkou, le gardien de buts.
Du coté des supporters, c’est le même cri de ralliement, "Kamakaï!" "L’Union traverse une
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période de crise qui impose une mobilisation jusqu’au jour du match", explique Joseph Matheu, du comité de soutien de New-Bell, quartier où l’Union voit le jour en 1958. Mercredi 26 octobre dernier, les membres de différents comités de soutien du club se sont réunis dans un hôtel à Douala. Ils ont fumé le calumet de la paix afin de combattre ensemble l’"ennemi commun", le Tonnerre de Yaoundé.
Malaise
Pour bon nombre, les mauvaises prestations des Nassaras cette saison tirent leurs origines du climat délétère au sein du club. "L’esprit Union a cessé d’exister. A l’époque, cette équipe était un exemple parfait d’intégration nationale. Aujourd’hui, le club est miné par le tribalisme. Dieu seul sait que le tribalisme est l’ennemi du progrès", pense David Mayebi, ancien capitaine, entraîneur et président de l’Union. "Bien avant la présente situation, tous nos contacts avec l’exécutif afin d’apporter notre expertise dans la bonne marche du club se sont soldés par une fin de non-recevoir", explique Pierre Bep, alias " Bep solo", ancien capitaine et président actuel de l’Association des anciens joueurs de l’Usd.
Que l’Union soit aujourd’hui en ballottage défavorable en fin de championnat surprend plus d’un. En début de saison, le club du président Michel Kamdem avait pourtant opéré les meilleurs recrutements. On peut citer Duplex Kamga, meilleur joueur de la saison 2004 ; Kouemah, meilleur buteur, et de nombreuses autres célébrités du championnat national, à savoir Ateba, Sepo, Somen a Tchoyi, Tangui… Malheureusement, après quelques journées en championnat, ils partiront à l’étranger pour des carrières professionnelles. Ces départs massifs ont affecté le club et attisé des rancœurs entre membres sur la question des retombées financières de ces départs en catimini.
Remercié, l’ancien encadrement technique va céder le siège à Roger Feutmba et Isaac Sinkot, lesquels font aujourd’hui des mains et les pieds pour sortir du gouffre le club laissé par Jean Raymond Nyami et Samuel Kouam, fondateurs en 1958 de l’Union de Douala, aujourd’huit disparus.
Dippah Kayessé
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