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L’éclairage de docteur F. Nkounawa : “ Le sport est le moteur du corps humain ” (01.09.2004)
Titulaire d’un Certificat d’études spécial en médecine sportive, cet ancien pensionnaire du centre universitaire des sciences de la santé parle de la pratique du sport de maintien, des règles et précautions à observer et des dangers à éviter.
Comment définissez-vous le “ sport de maintien ” ou sport pour tous ?
On peut définir le sport de maintien comme celui que pratiquent les vétérans c’est à dire des individus qui ont atteint un certain âge. Mais cette pratique s’est aujourd’hui étendue et généralisée. Les pratiquants d’origines diverses se recrutent désormais dans toutes les générations. On y retrouve aussi bien les adultes, les jeunes et même des personnes du troisième âge. Mais l’objectif poursuivi par tous est le maintien du corps en forme et en santé au-delà de la compétition. Car, le sport est pour le corps humain ce que l’huile est pour le moteur.
Quelle est la différence fondamentale entre cette forme et le sport dit de haut niveau?
La différence fondamentale se situe au niveau des objectifs poursuivis. Le sport dit de haut niveau se caractérise par la recherche permanente de la performance, du record tandis que le sport de maintien vise tout simplement à conserver l’organisme en santé. Elle se traduit donc davantage par une certaine régularité dans la pratique et son but ultime n’est pas absolument le dépassement de soi. Le pratiquant a donc une certaine liberté et fixe à sa guise son rythme et le dosage de son effort.
La pratique du sport de maintien obéit-elle à certains critères? Y a-t-il des règles à respecter?
Absolument. Toute pratique de sport, quel qu’il soit, doit être subordonnée à un examen médical préalable. Il s’agit bien sûr de savoir si le moteur, c’est à dire l’organisme, est au point comme lorsque l’on révise sa voiture dans l’optique d’un voyage. Bref, déceler d’éventuelles insuffisances des organes vitaux (le coeur, les poumons, les reins, etc.) Ces examens médicaux doivent également permettre de savoir, au vu de ces éventuelles insuffisances, quel type de sport pratiquer en harmonie avec son état de santé global. Vous conviendrez avec moi que quelqu’un qui souffre d’une lombalgie ne saurait s ’exercer aux épreuves de sauts par exemple.
Y a-t-il un rythme approprié dans la pratique du sport de maintien?
Il est évident que seule une pratique régulière donne toute sa valeur au sport de maintien. Toutefois, celle-ci ne doit pas non plus être exagérée. S’il est aussi vrai que chacun est libre de se donner un rythme de travail et de fixer en toute liberté le dosage de ses efforts, il me semble qu’il est tout aussi important d’inscrire tout cela dans une certaine régularité. Dans cette perspective, le rythme de trois fois par semaine à raison de 1 heure par séance peut apparaître comme bon.
La pratique du sport de maintien doit-elle comporter des exercices
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spécifiques?
Il est indéniable que certains exercices figurent immanquablement au menu de toute pratique sportive indépendamment de la discipline choisie. Il en est ainsi de l’échauffement, des assouplissements etc. A coté de cela, il est nécessaire de disposer d’un matériel adapté et de maîtriser la technique appropriée. Sinon, on perd évidemment tout le bénéfice qu’on en attend.
Quels peuvent être les dangers liés à la pratique du sport de maintien?
Il existe des dangers réels. Du fait que la plupart des pratiquants ne se soumettent pas aux examens médicaux préalables. Au parcours Vita que je fréquente en tant que pratiquant, j’ai par exemple remarqué que les gens ne connaissent pas leurs capacités, donc leurs limites. Or cette connaissance est indispensable afin de pouvoir doser ses efforts. Celui-ci ne se fait pas par rapport à ses capacités ou aptitudes, mais en fonction du seuil de tolérance de son organisme qui dépend lui aussi de l’état de santé général du pratiquant.
C’est dire que les moniteurs y ont un rôle essentiel à jouer. Doivent-ils dans ce cas avoir nécessairement une formation?
C’est une vérité de Lapalisse. Le moniteur doit être un bon communicateur, un bon psychologue, maîtriser la technique, la pratique, la connaissance théorique, etc. Ces qualités lui sont indispensables pour jouer pleinement son rôle auprès de ses poulains. Il lui incombe notamment d’harmoniser, de régulariser et de sélectionner les types d’exercices en fonction des capacités de chacun. Le moniteur doit donc être capable de doser les efforts, orienter, conseiller et même éduquer. C’est le cas pour les moniteurs du parcours Vita qui sont des agents de l’Etat qui ont reçu la formation appropriée, mais cela l’est moins pour les autres qui sont souvent pour la plupart des autodidactes formés sur le tas.
Qu’est ce qui explique selon vous l’engouement observé des populations à pratiquer de plus en plus le sport de maintien?
Plusieurs facteurs sociaux peuvent être évoqués. Les gens prennent de plus en plus conscience des vertus du sport (la recherche de la forme, la lutte contre la vieillesse, etc.). L’ouverture des structures spécialisées a aussi favorisé une large pratique qui a bénéficié au passage du travail de vulgarisation de la télé. Par mimétisme, les gens ont suivi. Enfin il y a l’apport des prescriptions médicales. Il est désormais établi que le sport est un adjuvant essentiel dans le traitement de certains types de maladies.
Quels conseils pouvez-vous donner aux pratiquants du sport de maintien?
Certes, il est utile et important de faire du sport, mais il est tout aussi indispensable de faire un check-up médical pour éviter des mauvaises surprises. Car il s’agit aussi de faire le bon choix. De plus, il n’y a pas d’âge pour pratiquer le sport.
Par Entretien mené par Frédéric BOUNGOU
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