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Foot academy center dans le social : La réinsertion des jeunes par le football (30.11.2005)
Face à la démission des pouvoirs publics et des dirigeants du sport-roi camerounais, des particuliers créent des structures d’encadrement des jeunes désireux de devenir footballeurs.
Stade de Moukwellè derrière l’entreprise Fermencam vers le village Boadibo après Bonaberi. En cette matinée de samedi, des dizaines de jeunes, sous la supervision de l’ancien international Michaël Mpey Nkemeto (ex-joueur de Pwd de Kumba dans les années 70 et 80, plusieurs fois sélectionné en équipe provinciale du Sud-Ouest et pré-sélectionné en équipe nationale de football), effectuent des exercices. A quelques mètres d’eux, derrière les buts côté droit, une dizaine de jeunes gardiens de buts, tout autour de l’ex-portier Victor Panguy (gardien de buts de Bamboutos de Mbouda dans les années 70 et 80), s’active physiquement. Après ces exercices physiques, les deux entraîneurs organisent des travaux en ateliers pour ces jeunes venus de divers horizons et dont l’objectif principal est de faire une carrière de footballeur. Ces travaux en ateliers s’achèvent après une trentaine de minutes et cèdent la place à un petit match de quarante minutes. Deux camps sont formés et, de temps en temps, les entraîneurs arrêtent le jeu pour faire quelques précisions et des remplacements. Cette séance d’entraînement s’achève par quelques tours du stade.
Ces jeunes dont les entraînements sont suivis chaque mercredi après midi, samedi et dimanche dans la matinée par de nombreux curieux de Boadibo et ses environs, font partie d’un centre de formation en football dénommé “ Foot academy center ” (Fac), créé par Evariste Tindo, pour des jeunes en situation difficile et autres désireux de devenir footballeurs. Affilié à plusieurs tournois de football des jeunes nationaux et internationaux, ce centre dont le siège se trouve au lieu dit “ quatre étages ” à Bonaberi est agrée (agrément n 0183/cab/mjs/cmr du 23-11-2003) par le ministère camerounais des Sports. Il accueille des jeunes d’au moins six ans. “ Notre principale mission, au-delà de la transformation de nos stagiaires en footballeurs de haut niveau et de la formation des jeunes à la relève des équipes nationales de football du Cameroun toutes catégories confondues, est de guider les jeunes que nous recevons, pour nos deux régimes externe et interne, dans leur accomplissement humain ”, révèle le promoteur Evariste Tindo. Pour atteindre cet objectif noble, Fac s’est non seulement attaché les services de quelques experts du football, mais aussi de quelques sociologues et psychologues qui encadrent certains de leurs stagiaires dont le football pourrait être l’unique planche de salut.
Quatre tournois
internationaux en vue
A l’instar de plusieurs autres centre de formation de football du Cameroun, Fac prendra part au prochain tournoi international de football des jeunes de Limbe dans la province du Sud-Ouest. Organisé par Maurice Timeni, chroniqueur sportif à la Cameroon radio and television (Crtv) et secrétaire général adjoint de la ligue provinciale de football du Littoral, ce tournoi international prévu du 16 au 24 décembre prochain dans la cité balnéaire de la province du Sud-Ouest sera à sa troisième édition cette année. “ Avec le travail que nous avons abattu dans le cadre de la préparation de ce
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tournoi international de Limbe, axé sur des stages de mise à niveau, de recyclage, de mise en forme et de perfectionnement, nous avons l’ambition d’y jouer les premiers rôles ”, confie l’entraîneur principal chargé des joueurs de champs, Michaël Mpey Nkemeto. Après ce tournoi international de Limbe, Evariste Tindo et ses protégés prendront part au tournoi international des jeunes de moins de 17 ans de la ville de Rome en Italie en mars 2006 et à celui des moins de 20 ans de Helsinki la capitale de la Finlande, en juillet 2006. Pour le quatrième tournoi international en vue, celui qui sera organisé vers la fin du troisième trimestre de l’année 2006 au Nigeria, le promoteur de Fac dit que ce n’est qu’en début d’année prochaine qu’il confirmera ou pas leur participation.
La politique première de recrutement à Fac fait penser à l’Ecole de football des brasseries du Cameroun (Efbc) et à la Kadji sports academy (Ksa) dans leurs débuts. Seuls les meilleurs, dénichés dans diverses villes du pays par les prospecteurs de ce centre aidant à la réinsertion des jeunes par le football. Toutefois, de nombreux jeunes, désireux de devenir footballeurs, qui se présentent au siège de Fac situé à Bonaberi, y déposent des dossiers qui sont étudiés pour voir s’ils peuvent ou non être retenus. “ Nous entretenons des rapports très étroits avec le centre de formation Issa Hayatou International football academy et le club de football Espoir d’Obala, dans le cadre du développement des liens sportifs et amicaux. Nous avons aussi des contrats de collaboration avec des établissements scolaires en vue de la formation scolaire de nombre de nos stagiaires désœuvrés, que nous hébergeons et nourrissons, pour qu’ils deviennent des hommes ”, révèle Evariste Tindo qui, par ailleurs, “ déplore le comportement de nombreux dirigeants du football et de certains clubs camerounais qui ne comprennent pas encore les enjeux d’une collaboration en vue d’être utile à la concrétisation de l’œuvre sociale et bénévole de Fac ”.
Enfin, il faut le dire, la multitude des centres de formation privés (payant ou non) en football pour jeunes à travers le pays n’est rien d’autre qu’une preuve que les pouvoirs publics et même les dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ne font rien pour cette catégorie. Au Cameroun, seules les victoires qui, depuis bientôt une quinzaine d’années, ne sont pas du tout préparées, comptent. Il y a belle lurette que l’on ne parle plus de sélections provinciales de telle ou telle catégorie en football. A quoi servent donc les entraîneurs provinciaux nommés dans les dix provinces du pays ? Et la direction technique nationale ? Interrogés par Le Messager, nombre d’entraîneurs provinciaux, à la suite de la direction technique nationale, dénoncent le manque de moyens qui les empêchent de faire leur travail de détection et de formation. Tant des jeunes footballeurs que des éducateurs et instructeurs de football au Cameroun. Une initiative comme celle de Fac, qui consiste à s’occuper bénévolement des jeunes désœuvrés en vue de leur réinsertion sociale par le biais du football, mérite d’être encouragée. Seulement, il faudrait que cela dure et, qu’au fil des temps, cet objectif social ne soit pas détourné.
Par Honoré FOIMOUKOM
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