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Motivation : La prime est-elle hors-jeu ? (16.01.2008)
Les joueurs affirment que l`argent offert par le gouvernement est un élément d`émulation secondaire.
Bertille Missi Bikoun
A quatre jours du début de la 26e édition de la Coupe d`Afrique des nations (Can) de football Ghana 2008, les 23 Camerounais retenus par Otto Pfister pour participer à cette compétition se disent hyper motivés. La raison principale de cet engouement est avant tout professionnel. Et l`argent alors ? La prime ne constitue t-elle pas une motivation supplémentaire ? La plupart des joueurs avec qui nous avons échangé sur la question durant le stage de Ouagadougou répondent par la négative. C`est le cas du jeune Alexandre Song Billong, qui disputera sa première Can au Ghana. Modeste Mbami partage également l`avis du défenseur des Gunners. En effet, le Marseillais "ne croit pas" que la prime constitue une motivation. "C`est vrai que dans les années antérieures, quand j`intégrais l`équipe nationale, il y a avait beaucoup de joueurs amateurs (quatre, cinq voir six), pour qui c`était assez difficile. Donc, l`argent comptait quand même.
Aujourd`hui, rien n`est plus important que défendre les couleurs du pays. Et que comme je l`ai dit, nous avons vraiment envie de gagner cette coupe d`Afrique", déclare le milieu défensif des Lions indomptables. Non pas que Modeste Mbami soit plein aux as. "C`est vrai que l`argent aide, mais ce n`est pas tout. Il y a tout un peuple qui attend de nous que nous redevenions numéro un d`Afrique. Notre objectif, aujourd`hui, est d`aller au bout. C`est vrai que tout ce qui vient à côté, est à prendre. Mais nous n`allons pas [au Ghana] avec l`idée que s`il n`y a pas d`argent, on ne va pas faire la Can ", argue t-il. Ces déclarations du joueur tranchent pourtant avec une réputation que traîne l`équipe nationale du Cameroun, celle d`une sélection à problèmes. Le plus courant est celui des primes. Lequel problème a presque toujours déteint sur son image et ses performances. Les partisans de cette thèse ont eu du grain à moudre en fin d`année dernière, à la faveur des deux dernières sorties internationales des Lions indomptables, pour des matches amicaux internationaux au Japon et en Galice. Au cours de ces deux sorties successives, les matches ont commencé avec des
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retards parce que les joueurs revendiquaient leurs primes de matches.
"C`est la manière dont on nous traite qui fait souvent problème", déclare à ce sujet André Bikey Amougou pour qui également, la prime est un élément secondaire de motivation. D`après le défenseur de Reading, "Si au départ, on commence à nous dire qu`il y aura match à telle période (puisque les matches se négocient longtemps à l`avance), et que, à cette rencontre là, il n`y aura pas de cachets ; qu`il faut que tout le monde supporte, à ce moment on saura qu`on vient jouer gratis, on vient jouer pour notre pays", dit-il. "Mais c`est inadmissible qu`on nous dise que pour ce match il y aura un cachet de tel montant et, qu`à notre arrivée, nous ne le trouvons pas. Qu`on nous raconte autre chose. Là, c`est nous prendre pour des insensés. Et c`est çà qui fait souvent problème", ajoute t-il. Pour la Can à venir, les joueurs affirment que le sujet n`a pas encore été abordé. Et que : "On ne vient pas au Cameroun jouer parce qu`on veut de l`argent… On vient au Cameroun parce que nous savons tout d`abord que c`est notre pays et, nous sommes fiers d`être Camerounais", affirme par exemple Bikey Amougou.
Si la question des primes est un sujet sensible, et que l`on se veut discret sur la question à la direction administrative des équipes nationales, un responsable nous rassure toutefois que les joueurs ont reçu leurs primes olympiques, d`une valeur de 500.000 Fcfa.
Quand à la suite, c`est encore une série d`interrogations qui devraient trouver réponses au plus tard ce matin. C`est que, comme nous l`explique André Nguidjol, le montant de la prime de participation offerte aux joueurs est arrêté à la discrétion du chef du gouvernement. Le quotidien Le Jour parlait dans son édition d`hier d`une enveloppe de 20 millions par joueur. Un chiffre que M. Nguidjol ne confirme pas. Entre 2002 et 2006, cette prime s`élevait à 15 millions ; contre 7,5 millions à la Can de 2000. "Pour la Can 2008, l`on a arrêté un système de prime par objectif : prime du premier tour, des quarts de finale, des demi-finales et de la finale", poursuit André Nguidjol, qui ne donne cependant pas les montants arrêtés, que le quotidien Le Jour chiffre à 73 millions de Fcfa en cas de victoire finale.
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