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Affaire Dynamo : L’Upécisation de “ Peuple ” en marche (01.09.2006)
La scission au sein du club de Nkongmondo prend de plus en plus une proportion dramatique. Les différentes parties se rejettent la responsabilité de cette situation. La ligue provinciale est incompétente.
La scène était presque pathétique le 12 août dernier. Sur l`aire de jeu du stade Camrail à Douala, une dizaine d`individus font irruption sur l`aire de jeu et empêchent le déroulement du match que s`apprêtait à livrer Dynamo de Douala. Les supporters, dirigés par un handicapé sur son tricycle, ne veulent pas s`identifier. Ils s`expriment juste pour expliquer leurs motivations. "L`équipe qui se trouve sur le terrain n`est pas la Dynamo légitime", argue l`un d`eux. "Nous ne voulons pas de cette équipe", renchérissent les autres. Ce n`est d`ailleurs pas un cas unique. Une semaine plus tard, le match Dynamo - Ouragan de Loum est interrompu à quelques minutes de la fin par le sous-préfet de la localité. Ces deux exemples témoignent du malaise qui existe depuis plus de deux mois au sein de l’un des clubs mythiques de la capitale économique. Son avenir en deuxième division pourrait être hypothéqué. Pourtant, plusieurs concertations ont déjà eu lieu pour résoudre le litige.
Qu`est-ce qui bloque ?
Tout semble partir de la suspension d`Hervé Emmanuel Nkom par la ligue provinciale de football (Lpf) du Littoral. Le président de Dynamo avait écopé d’un an et demi de mise à l’écart suite à l`affaire qui opposait son club à Astres lors des barrages de 2004. "Cette suspension avait refroidi les ardeurs du président", explique Jean Marie Baonè, le premier vice-président de Dynamo - tendance Nkom. Selon lui, "certaines personnes ont voulu profiter de la situation pour prendre les commandes du club." Mais, si dans le camp Malabo Bernard on est d`accord sur le principe du début de la crise actuelle, les motifs sont présentés de manière différente. "L`équipe s`était retrouvée orpheline et il fallait sauver les meubles", explique Alain-Janvier Nyemb, le secrétaire général de Dynamo-tendance Malabo. Selon ses déclarations, le collectif des comités de soutien du club (dont il était l`un des vices présidents à l`époque) avait tenu plusieurs réunions pour prendre en charge l`équipe. L`homme affirme d`ailleurs que Jean Marie Baonè y participait activement.
Pendant plusieurs mois, le club de Nkongmondo a navigué à vue. Et au fil du temps, la nécessité de tenir une assemblée générale du club s’est ressenti. Des concertations ont eu lieu à cet effet. Le 24 mai 2006, le vice-président Baonè préside une réunion avec les présidents des comités de soutien. La date du 17 juin est retenue pour organiser une assemblée générale, ainsi que l’atteste le procès verbal. Mais, jusqu`au 8 juin, aucune convocation de ladite Ag n`est rendue publique. On connaît la suite : deux assemblées générales sont organisées. La première, extraordinaire constitutive, élit le 8 juillet un bureau ayant à sa tête Malabo Bernard. La seconde se tient le 29 juillet et reconduit Hervé Emmanuel Nkom à la tête du club. La division est consommée. Depuis, les deux parties campent sur leurs positions respectives.
Et la ligue provinciale dans tout ça…
Pendant ce temps, les joueurs ne peuvent pas s`exprimer sur le terrain. Les interruptions des matches se succèdent. La ligue provinciale de football décide de ne plus programmer Dynamo, en attendant que la crise se résolve. Cette décision fait dire à Jean-Marie Baonè que Dynamo est victime d`une machination. "Il y a une main basse de certaines personnes de la ligue dans cette histoire", avance-t-il. Alain Janvier Nyemb affirme de
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son côté que "la ligue provinciale a montré ses limites dans la gestion de la crise." L`une des rares concertations orchestrées par la Lpf était une réunion tripartite tenue au début du mois d`août. Au cours de la rencontre, il est suggéré que le camp Nkom s`associe au camp Malabo en lui adjoignant deux responsables et huit joueurs. Ce qui n`a pas été fait. L`explication de ce refus : "nous avons été bernés à cette réunion", sérine Jean-marie Baonè. Il s`attendait au retrait des licences des joueurs, comme le lui aurait expliqué M. Tombi A Roko, le 1er vice-président de la Lpf. Les deux parties se disent d`ailleurs désabusées de la gestion du problème par la ligue provinciale. Certains responsables de la Ligue se défilent. Joint au téléphone par Le Messager, Maurice Timényi attribue la responsabilité de l` "Affaire Dynamo" à ses dirigeants. "C`est un problème interne à Dynamo et c`est à ses dirigeants de s`entendre", se contente de répondre le secrétaire général adjoint de la ligue.
Le bureau exécutif de la Fécafoot a été saisi pour départager les deux parties. Réuni le week-end dernier, il aurait décidé de mettre sur pied une commission pour se pencher sur la crise, selon certaines sources. En attendant, le club ne joue plus depuis la troisième journée. Et la saison risque bien de ne pas se terminer pour ses joueurs.
Ces textes qui confortent la crise
L`un des points soulevés par Jean-Marie Baonè dans cet imbroglio est que Bernard Malabo étant l`un des vices - présidents du collectif des comités de soutien, ne peut prétendre à la gestion de l`équipe. En face, la réponse est nette. "Ceux qui prétendent cela ne connaissent pas les statuts du club", s`insurge en effet Janvier Nyemb. Il a tôt fait de brandir l`article 15 c. Celui-ci stipule qu` "en cas de nécessité, (l`assemblée générale du club) peut se réunir en session extraordinaire sur convocation du président général ou des 2/3 des membres statutaires actifs." Or, en son article 12, le même statut reconnaît le collectif des comités de soutien comme membre statutaire de la Dynamo. Huit comités de soutien, sur les onze que compte le club, avaient signé la convocation de l’assemblée générale extraordinaire tenue le 8 juillet dernier.
Mais la bataille juridique ne s`arrête pas à ce niveau. Dans une correspondance datée du 7 août dernier, la direction générale de Dynamo - tendance Nkom a saisi la Fécafoot afin de régler le litige. Dans cette correspondance, le camp Hervé Emmanuel Nkom réclame l`arbitrage de la fédération. "L`affiliation a été octroyée à des personnes qui n`ont pas mandat de la recevoir, en l`occurrence le camp Malabo", accuse la correspondance. L`accusation s`appuie notamment sur les textes généraux de la Fécafoot. Ceux-ci stipulent, en l`article 19 alinéa 4 que : "les clubs doivent déclarer à la Fécafoot, parmi les membres licenciés, ceux habilités à correspondre avec la fédération et à signer tout document au nom du club…" Or, pour ce qui est de l`affiliation, elle avait été faite avant l’assemblée générale extraordinaire constitutive du 8 juillet. Malabo Bernard et sa troupe avaient déjà reçu un récépissé d`affiliation de Dynamo. A cette époque-là, ils n`avaient en effet pas qualité à affilier l`équipe. Pourquoi et comment cette affiliation a-t-elle été négociée ? Seul l`avenir pourra certainement apporter une réponse claire à la question.
Ce dont on peut être certain, c`est qu`il faudra déterminer, des statuts de la Fécafoot ou de ceux de Dynamo club de Douala, lesquels sont au-dessus des autres.
Par Alain NOAH AWANA (Stagiaire)
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