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Pierre Kapténé : Président de Coton sport de Garoua - “ Le niveau global du football camerounais est en cause ” (22.10.2007)
Après l’euphorie du cinquième sacre en championnat national, le président des cotonniers revient sur les acquis et défis du meilleur club camerounais de l’heure.
Quel est votre sentiment après ce nouveau sacre de Coton sport de Garoua ?
C’est un sentiment de satisfaction. Parce que cette année, le championnat a été assez rude. Vers la fin de la saison, il y a eu cette course - poursuite entre Union de Douala et nous. Cela montre que cette saison a été disputée. La satisfaction n’est que plus grande.
A votre avis, est ce que les autres équipes, notamment Union de Douala, ont été plus fortes cette saison ou c’est Coton sport qui a été moins performant ?
Peut - être les deux à la fois. C’est vrai que nous n’avons pas pu prendre le large rapidement, comme lors des années antérieures. Je pense que les changements opérés au niveau de notre encadrement technique y sont pour quelque chose. Nous avons eu un nouvel entraîneur qui découvrait son effectif. La phase aller a été une espèce de chantier pour lui. Ce n’est qu’à la phase retour qu’il a pu identifier son équipe majeure. Il faut également reconnaître que les autres équipes en compétition se sont mieux préparées. L’Union de Douala a par exemple capitalisé son expérience continentale de la saison précédente pour mieux évoluer. Mount Cameroon de Buéa a également confirmé le bien qu’on pense de lui. De manière générale, les clubs de tête du classement ont amplement mérité leur rang.
Durant l’intersaison, des critiques se sont répandues ici à Garoua sur la qualité du jeu produit par Coton sport. Est ce que votre équipe n’a pas finalement évolué dans une gamme qu’on ne lui connaissait pas ?
Les gens émettront toujours leurs avis. La vie est ainsi faite. Nous avons toujours engagé des entraîneurs bien outillés. Cela a produit de bons résultats sur le terrain. S’agissant de la qualité de l’effectif, nous n’avons pas eu de gros départs comme précédemment. Il y a eu deux (2) ou trois (3) tentatives de départ. Les joueurs en question sont revenus peu après parce que l’aventure professionnelle n’a pas bien marché.
Des questions se posent également par rapport à cette tendance prononcée à faire appel à des compétences extérieures alors que d’aucuns souhaiteraient que la pépinière du club soit valorisée…
Cette pépinière existe bel et bien et elle commence à injecter des éléments dans l’équipe fanion. Cette année, nous avons surclassé six (6) joueurs de la structure juniors. Les années d’avant, c’était un ou deux joueurs. Certains sont prêtés dans des équipes du septentrion comme Université de Ngaoundéré et Espérance de Guider. Il y a donc une structure de préparation de la relève. Toutefois, nous pensons que nous ne pouvons pas jouer les premiers rôles si nous ne faisons pas appel à d’autres joueurs. Nous sommes partisans d’un dosage entre la fraîcheur des jeunes et l’expérience des joueurs aguerris. A l’évidence, nous pensons que c’est sur le plan continental que nous avons des choses à refaire. Mais sur la scène locale, l’effectif dont nous disposons peut nous permettre de tenir notre rang.
Un mot sur cette affaire de corruption qui ternit la fin de cette saison ?
Nous sommes partie prenante. A cet égard, il est difficile que nous portions un jugement froid sur cette situation. D’aucuns ont cru devoir affirmer – à tort – que c’était des manipulations pour avantager Coton Sport de Garoua. En tout état de cause, on a puni ce qui a été identifié comme corruption. Nous nous en tenons à ce que nous avons appris dans la presse. Pour le
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reste, nous pensons qu’on ne peut pas bâtir quelque chose de durable sur des pratiques aussi répréhensibles. Il faut sanctionner afin que cela serve d’exemple aux autres qui seraient tentés de faire la même chose.
Revenons à Coton sport. Au fil des saisons, votre équipe brille par des performances décevantes sur la scène continentale. Cette saison, vous n’avez pas failli à la … tradition. Qu’est-ce qui explique cela ?
C’est le niveau global du football camerounais qui est en cause. On nous dit que par le passé, il y avait l’Union, le Canon, le Tonnerre… je dis, ces clubs existent encore. Depuis 1981, toutes les équipes camerounaises, y compris Coton, courent après un trophée continental sans y parvenir. Nous avons accédé en division d’élite en 1993. Donc, à mon avis, c’est un mal général dont souffre le football camerounais. Les gens sont moins indulgents vis-à-vis de nous parce que nous sommes réguliers au sommet. Mais je dis que la solution doit venir du rehaussement de notre championnat national de première division.
N’est t-on pas tout de même en droit d’affirmer que Coton met plus d’accent sur le championnat national que sur les coupes africaines ?
Ce sont nos moyens qui nous permettent de dominer sur la scène locale. Sur le plan international, ces moyens deviennent infimes. De tous les clubs maghrébins qui jouent les premiers rôles sur la scène continentale, aucun n’a un budget de moins de quatre (4) milliards de Fcfa. Coton sport, dans les meilleures années, a un budget de 400 millions de Fcfa. Soit dix (10) fois moins. Donc, on ne peut pas compétir à armes égales avec ces équipes-là. On ne doit pas tout réduire à l’argent. Mais, un joueur recruté à 3 millions de Fcfa ne peut pas rivaliser avec celui recruté à 300 millions de Fcfa.
La finale de la Coupe du Cameroun va vous opposer dans les prochains jours à Astres de Douala. Comme entrevoyez vous cette échéance ?
Ce fera une finale tranquille autant pour nous que pour notre adversaire. Elle ne conditionne pas une qualification à une compétition continentale pour Coton et pour Astres. On peut donc être sûr que l’enjeu ne va pas tuer le jeu. La victoire ne sera qu’une cerise sur le gâteau de la saison. Il reste maintenant à espérer que les vingt-deux (22) acteurs vont produire du beau football sur la pelouse.
Le fait que la date de cet événement soit tout le temps un mystère ne constitue-t-il pas un handicap pour vous ?
C’est vrai que cela peut être un facteur négatif pour la qualité du spectacle. Car vous savez que tout sport fonctionne sur des repères. Une date est un repère important. Maintenant, comment se fera la préparation dans cette incertitude. Si vous mettez les joueurs au repos et que deux semaines après il faille les rappeler d’urgence, il va de soi que la prestation ne sera pas la même que si vous avez eu le temps de vous préparer normalement.
Une idée tout au moins sur la date de reprise des entraînements ?
Nous reprenons les entraînements au mois de novembre en prévision du démarrage de la nouvelle saison. La finale sera programmée et nous espérons que nos joueurs seront en jambes.
Quelles sont les ambitions de Coton sport de Garoua pour la saison qui débute en principe le mois prochain ?
Le premier défi est de réussir une bonne prestation sur le plan africain. Le second est d’assurer une place africaine sur le plan local. Cela veut dire qu’on doit être champion ou vice champion et vainqueur de la Coupe du Cameroun.
Par Entretien avec Georges Alain BOYOMO A Garoua
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