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Encadrement technique : Questions autour de l’appel à candidatures de la Fécafoot (26.07.2007)
Le portrait robot du patron du banc de touche de la sélection nationale fanion dessiné par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) suscite des suspicions.
“ Un appel à candidatures pour quoi faire ? ”. La question de cet observateur averti du ballon rond ne manque pas de pertinence, au vu du portrait robot esquissé par la Fécafoot. Il tient en cinq petits critères. Pour prétendre au patronat du banc de touche des Lions Indomptables, les candidats doivent “ être titulaires d’un diplôme d’entraîneur de football ; avoir une bonne expérience internationale ; être disposé à résider au Cameroun de façon permanente pendant la durée du contrat ; avoir une bonne capacité d’adaptation et une aptitude au travail en équipe ; enfin avoir la maîtrise du français ou de l’anglais ”. En plus de ces critères, les postulants doivent fournir un curriculum vitae détaillé, une lettre de motivation et un projet de plan de travail triennal (2007-2010). Lancé le 17 juillet dernier, le concours de la Fécafoot survient après l’impasse du premier processus, invalidé en mai dernier, par le ministre des Sports et de l’éducation physique, Thierry Augustin Edjoa.
La nouvelle copie de la Fécafoot permet-elle d’envisager un aboutissement plus heureux ? Certains en doutent. La procédure choisie est l’objet de nombreuses critiques. C’est le sens de la question posée à l’entame de cet article. “ C’est une spécificité toute camerounaise. C’est le seul pays au monde où on a recours à un appel à candidature pour recruter un entraîneur, explique notre spécialiste. Ailleurs, on définit simplement le profil et on contacte le ou les techniciens qui le remplissent ”, fait remarquer un observateur émérite. L’avantage avec cette méthode réside sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement d’un choix, mais d’un engagement mutuel. “ Or, dans le cas d’espèce, c’est cet engagement que la Fécafoot refuse de prendre, de peur d’être comptable du bilan de son technicien, croit savoir notre source. Dans la mesure où ces responsables pourront toujours proclamer, en cas d’échec, que l’entraîneur retenu l’a été sur la base d’un processus ouvert ”.
Humiliation ou piège
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Au-delà de cette lecture que d’aucuns pourraient trouver partielle ou subjective, les critères édictés prêtent à confusion. Aucune précision n’est faite sur le niveau du diplôme requis alors qu’il en existe plusieurs. L’un vaut-il les autres ? Le deuxième critère “ avoir une bonne expérience internationale ” n’est pas plus explicite. Cette expérience internationale concerne-t-elle exclusivement les sélections nationales ou s’étend-elle aussi aux clubs ? A titre d’illustration, Jean Paul Akono (ex-entraîneur des Lions Indomptables et des Saos du Tchad et Emmanuel Kundé (coach de l’Association sportive Bitam au Gabon) ou encore Paul Bahoken (entraîneur d’un club amateur en France) peuvent-ils être mis dans le même panier ? Sur un autre plan, pour un appel de ce type, la procédure de dépôt des dossiers de candidature soulève des craintes. La pratique veut qu’on le fasse contre récépissé en bonne et due forme.
Cette possibilité a été superbement ignorée par les responsables de l’appel. Les candidats sont en effet appelés à envoyer leurs dossiers “ uniquement ” à une adresse électronique (coach@fecafoot.org) spécialement ouverte à cet effet. D’où l’inquiétude manifestée par quelques-uns. “ Comment pourrons-nous prouver, le cas échéant, que nous avons bien postulé ? ”, se demandent-ils. “ La Fécafoot pourra toujours arguer que nous n’avons pas fait acte de candidature ”, expliquent d’autres, prévenants. Cette réserve est d’autant plus pertinente que l’appel à candidatures stipule que “ les dossiers reçus avant le lancement du présent appel à candidatures ne seront pas pris en considération ”. Cette disposition est jugée suspecte car elle n’offre pas de bonnes garanties de transparence selon quelques observateurs. D’autres y voient une tentative d’humiliation de certains entraîneurs nationaux (dont Bell) ayant déjà fait acte de candidatures. Une façon subtile de les écarter, sachant qu’ils ne se plieront certainement pas à ce (mauvais) jeu en somme. Se laisseront-ils prendre à ce piège grossier ? Ils disposent encore de onze jours jusqu’à la date butoir, fixé au 6 août prochain, par la Fécafoot, pour se décider.
Par Frédéric BOUNGOU
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