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Jean – Paul Akono : Entretien : “ Les Lions ont les atouts pour réaliser l’exploit ” (03.01.2008)
Désigné par le ministre des Sports et de l’éducation physique (avec Martin Ndtoungou Mpilé, l’entraîneur des Lions Espoirs) pour superviser les matches des adversaires du Cameroun lors de cette Can 2008, l’entraîneur des Lions militaires scrute les chances du Cameroun à la Can 2008.
L’encadrement technique des Lions Indomptables a rendu publique lundi dernier une liste de 28 joueurs présélectionnés dans le cadre de la Can Ghana 2008. Quelle lecture faites-vous de l’effectif provisoirement retenu ?
Ce n’est pas dans mes habitudes de faire un commentaire sur les choix effectués par des collègues. Néanmoins, je constate que l’équipe n’a pas été chamboulée, on retrouve certes des vieux briscards tels que Song Bahanag, Idriss Carlos Kameni, Gérémi Njitap, Samuel Eto’o Fils, Joseph Désiré Job, etc., qui sont des joueurs de métier, rompus aux joutes internationales et bénéficiant d’une expérience conséquente. Naturellement, cette ossature est complétée par des joueurs jeunes – je ne dis pas de jeunes joueurs, la nuance est importante – qui frappent aux portes de la sélection nationale. Avec le travail de la préparation, même si le temps de cette préparation, (10 jours de mise au vert, Ndlr) me semble très juste alors même que l’équipe n’a pu disputer un nombre de matches acceptable à cause d’une certaine perturbation – étant donné que la plupart des joueurs retenus sont compétitifs au sein de leurs clubs respectifs – l’entraîneur trouvera une solution et retiendra finalement les 23 joueurs susceptibles de porter les ambitions du pays, sur le triple plan physique, technique et tactique.
Malgré l’apparition de ces quelques nouveaux noms, le staff technique a visiblement choisi la stabilité en faisant confiance aux joueurs de métier (retour des joueurs tels Joël Epallé, Bill Tchato, Joseph Désiré Job, etc.). Comment appréciez-vous ce dosage? Auriez-vous fait les mêmes choix ?
Oui, sans doute dans le même contexte qui est aujourd’hui celui de Otto Pfister, je crois qu’il n’y a pas dix mille solutions. Il s’est rabattu sur des joueurs d’expérience, avec un apport de joueurs jeunes, enthousiastes, parce qu’il privilégie les résultats. Mais la fédération aurait pu tout aussi lui assigner un objectif à moyen terme à l’instar de la Can et la coupe du monde 2010. Dans ce cas, le staff technique, libéré des contraintes liées à l’immédiateté des résultats se serait concentré à bâtir une équipe conquérante dans la perspective de ces deux échéances. Voilà l`alternative qui s’offrait aux entraîneurs. Or, je crois savoir qu’on a assigné à Otto Pfister l’obligation de faire un résultat très honorable au Ghana. Ce qui, en termes clairs, signifie accéder à la plus haute marche du podium ou à tout le moins dépasser le stade des quarts de finale…
Justement, au double regard des adversaires du premier tour et ceux, potentiels de tours suivants, et du programme de préparation concocté, pensez-vous que les joueurs retenus aient les qualités pour aller au bout de cette ambition ?
Le Cameroun est une grande nation de football respectée partout dans le monde. Or, la génération actuelle reste sur trois grosses déceptions majeures qui semblent avoir porté un coup à son prestige : les sorties peu glorieuses lors des deux dernières éditions de la Can (2004 et 2006) et l’échec de la qualification à la coupe du monde 2006, le premier depuis 1990. Il me semble que de ce point de vue, le succès au Ghana constitue une motivation suffisante. De plus, aller dans les campagnes de 2010 (Can et coupe du monde) avec ce titre en poche pourrait avoir un effet très bénéfique dans la prestation des gars. Si tel est l’état d’esprit des joueurs à la veille de cette 26ème Can, le Cameroun avec tous ces talents conserve toutes ses chances de triompher. Les Lions Indomptables ont tous les atouts d’une équipe
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équilibrée capable d’exploit avec des vieux routiers expérimentés et de jeunes talents qui ont de l’envie de contester la place des premiers et l’implication des pouvoirs publics. Si le mental suit, il n’y a aucune raison que le Cameroun n’arrive pas en tête. Seul bémol, il faudrait que l’environnement de la sélection nationale soit serein. Par exemple, que ce que nous entendons ces jours-ci à l’instar des lettres de la Fifa à la Fécafoot soit stoppée ou alors que ses commanditaires au Cameroun arrêtent le travail de sape. L’équipe nationale n’a pas besoin de tous ces bruits en ce moment délicat.
Selon vous les ambitions du Cameroun au regard de la moyenne d’âge des joueurs appelés aujourd’hui devraient-elles concerner la Can ghanéenne ou au contraire la coupe du monde 2010 ?
Qu’on le dise ou non, la coupe du monde est une compétition capitale. Deux ans nous séparent de cette échéance. Certains des joueurs sont au bout du rouleau, on ne peut pas dire le contraire. Plusieurs parmi eux ne pourront plus tenir les engagements sportifs qu’exige la prochaine coupe du monde. Ça m’étonnerait, en tout cas ce serait exceptionnel. Donc je crois que Otto Pfister doit dès maintenant commencer à injecter des nouveaux talents dans le bain, et honnêtement, je pense que c’est ce qu’il a fait, même si tout cela demeure un peu timide, il faut le reconnaître. Car, c’est effectivement sur ces joueurs jeunes qu’il pourra bâtir les Lions Indomptables de 2010. Il faudrait par ailleurs que la véritable préparation pour cette échéance débute après la Can. Tout le monde en parle comme si nous y étions déjà alors qu’il faut d’abord franchir l’obstacle de la qualification, ce qui, je puis vous le garantir, n’est pas un acquis. Pour réussir la relève, Otto Pfister doit faire preuve de beaucoup de courage et de volonté. Ce n’est pas facile quand on sait les batailles d’intérêts qu’il y a autour de cette équipe.
En parlant de ces batailles, il y a eu cette vraie fausse ( ?) affaire de changement de capitaine. Vous qui avez été entraîneur des Lions Indomptables, comment s’opère le choix du capitaine et pensez-vous qu’il est temps que Song Bahanag passe la main à Eto’o Fils considéré aujourd’hui comme le leader de demain dans cette équipe du Cameroun ?
Il faut savoir qu’un capitaine, c’est le relais de l’entraîneur sur le terrain. C’est donc quelqu’un qui doit faire l’unanimité, dont on ne doit pas douter des compétences ou des performances. Song Bahanag assure ce rôle depuis une décennie avec réussite. Cela dit, la coupe du monde c’est dans deux ans. Certains joueurs actuels s’épuisent avec une pratique régulière au plus haut niveau. Revenant au cas spécifique que vous avez évoqué, il faut savoir que Samuel est déjà l’un des vices capitaines. Je pense que le ministre des Sports et de l’éducation physique a été très clair à ce sujet. Il n’y a jamais eu un problème de capitanat entre les deux joueurs. Et il l’a dit, il ne lui appartient pas de nommer le capitaine. Cette prérogative revient à l’entraîneur. L’un des critères réside sur l’influence du joueur sur le groupe et sa compréhension de son rôle. Cette question, me semble-t-il, ne constitue pas une priorité pour le moment. Ce genre de spéculations pourrait avoir un impact négatif décisif sur l’harmonie du groupe…
Mais selon des informations crédibles, c’est monsieur Otto Pfister lui-même qui aurait manifesté son envie de confier le brassard à Samuel Eto’o lors du regroupement de Nuremberg en novembre dernier...
Je n’ai lu nulle part une déclaration de Otto Pfister dans ce sens. Peut-être qu’il le fera. Mais d’ici à là, je crois savoir qu’il compte aussi bien sur l’un que l’autre des deux joueurs. Pour le moment, le capitanat de Song Bahanag ne souffre d’aucune faillite, ni contestation.
Par Entretien avec Frédéric BOUNGOU
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