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Une dissidence de plus à la Fécafoot (26.05.2006)
Un groupe de membres a adressé un mémorandum à la Fifa pour réclamer le départ d’Iya Mohammed.
On reparle de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Et pour la énième fois, c’est à la rubrique des faits divers que l’instance en charge du football camerounais se distingue. En tout cas, hier en fin de matinée, on a appris qu’un groupe de membres de la Fédération a envoyé un mémorandum à la fédération internationale de football association (FIFA). L’annonce a été faite au cours d’un point de presse organisé par un des signataires, Antoine Essomba Eyenga, personnage bien connu du football camerounais, par ailleurs, membre du comité exécutif de la fédération. C’est du reste en cette qualité qu’il a pris la parole pour se désolidariser de l’action du président actuel de Fécafoot, Iya Mohammed. Toujours aussi expansif et pas du tout avare en formules-choc, Essomba Eyenga a présenté un tableau apocalyptique du football, dont une grande partie des responsabilités est imputable à l’équipe dirigeante actuelle. Et d’après lui, la situation est devenue insupportable, d’où la nécessité de passer à l’action.
Dans une correspondance adressée au secrétaire général de la FIFA le 19 mai dernier, et dont copie a été présentée à la presse, les signataires du mémorandum font état d’un grand malaise qui règne au sein de la fédération. Celui-ci se matérialise par une violation récurrente des textes de l’institution, l’arbitraire des décisions prises, les guerres de leadership, l’opacité de la gestion administrative et financière par certains membres, la distraction des fonds, la corruption etc.
Par ailleurs, il apparaît que certaines décisions récemment prises par le président de la Fécafoot ont suscité des incompréhensions qui mettent l’ordre public en péril. C’est le cas de l’exclusion de certains membres de la ligue provinciale de la Fécafoot du Littoral qui ne cesse de faire des vagues. Et à ce jour, toutes les compétitions de football ont même été purement et simplement suspendues jusqu’à nouvel avis sur l’étendue de la province.
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Faceà ces dysfonctionnements qui durent depuis un certain temps déjà, une quinzaine de membres dont la plupart requièrent pour l’instant l’anonymat ont décidé de crever l’abcès. Ainsi, ils ont décidé de crier haro sur la gestion d’Iya Mohammed, dont ils se désolidarisent. Ils préconisent par ailleurs, de mettre à l’ordre du jour la problématique d’une réflexion et d’une réforme en profondeur du football camerounais, au terme d’une large consultation nationale. Pour gérer les affaires courantes, en cas de démission d’Iya Mohamed, les signataires du mémorandum, proposent la mise en place d’une structure provisoire pour une durée maximale de six mois afin de partir sur de nouvelles bases.
Le coup de gueule d’Essomba Eyenga fait suite à la sortie de Louis Marie Ondoua, un autre membre du comité exécutif qui a également présenté il y a peu, un sombre tableau du football national. Face à cette récurrence des critiques, une certaine opinion pense qu’il est peut-être déjà temps pour Iya Mohammed et ses affidés de se remettre en question. Mais les " dissidents " n’y croient pas et demandent tout simplement son départ. Ils ont également interpellé le gouvernement camerounais, pour que celui-ci intervienne devant la mort annoncée du football camerounais. Essomba Eyenga a ainsi relevé le rôle du service public du sport, et notamment du football au Cameroun. Dès lors, les autorités publiques ne sauraient rester indifférentes face à ce qui s’apparente à une mort programmée de la Fécafoot. Toujours est-il qu’une réunion du comité exécutif de la fédération est annoncée lundi prochain à Yaoundé et on attend la riposte d’Iya Mohammed et ses fidèles. Mais d’ores et déjà, les signataires du mémorandum promettent de ne pas lui laisser de répit. Une bataille de tranchées s’annonce donc, en attendant l’arbitrage de la FIFA. A moins que l’Etat camerounais ne prenne les devants. Et il serait bien temps car le désarroi du public est de plus en plus grand. La crédibilité du Cameroun à l’extérieur est quant à elle sérieusement écornée par ces incessantes querelles de personnes.
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