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Métier sportif : Etre entraîneur de volley ball au Cameroun (20.07.2006)
A la faveur du stage de formation pour les encadreurs de la base en volley-ball organisé depuis lundi 17 juillet à Yaoundé par la fédération camerounaise de volley-ball en collaboration avec la fédération internationale de volley-ball (Fivb), Le Messager choisit de présenter la trajectoire d’un entraîneur national de volley- ball.
“Nous avons choisi l’organisation de ce stage pour avoir sur le terrain un grand nombre de cadres d’éducation physique et sportive spécialisés en volley-ball. ” Les propos de Joseph Essoufou, secrétaire général de la Fécavolley, révèle l’insuffisance des cadres dans le métier d’entraîneur dans cette discipline sportive. La fédération entend donc élargir sa base d’encadreurs. En attendant d’accueillir la cuvée en formation-trente-sept participants enregistrés-, un questionnement s’impose : qui est entraîneur de volley-ball aujourd’hui au Cameroun ? Comment devient-on entraîneur de volley-ball ? Quelles sont les motivations des uns et des autres pour devenir entraîneur ?
Pour l’entraîneur national, “ c’est par conviction que je suis arrivé dans le cadre de l’entraînement. Certes, il y a quelques personnes au Cameroun et ailleurs qui ont aiguisé mon appétit d’être entraîneur. Je ne les citerai pas. ” Il pense que devenir entraîneur ne se fait pas par décret. Mayam Re-Niof Blaise, le Camerounais le plus côté sur le plan national et sur le plan international - le seul à être instructeur de la Fivb – détaille les étapes aboutissant à l’entraînement sportif en volley-ball. “ J’ai d’abord pratiqué la discipline comme joueur, aux niveaux national et international. Après ma carrière sportive, je me suis lancé comme entraîneur de club. Ensuite, je suis devenu entraîneur de l’équipe nationale féminine, puis de l’équipe nationale senior messieurs ”. Outre ces états de service impressionnants sur le terrain, Mayam Re – Niof Blaise est le premier secrétaire général élu de la Fécavolley. Parlant de son cas, l’expert Mayam Blaise dit : “ c’est en 1992 que j’ai terminé ma formation au niveau des diplômes. J’ai continué avec le perfectionnement. ” Et ce n’est qu’en 2003 qu’il est passé instructeur de la Fivb.
Pour atteindre ce rang, les candidats traversent plusieurs échelons de formation au niveau international. Les postulants doivent faire plusieurs stages de formation et de perfectionnement. Il revient par la suite à la commission technique de la Fédération internationale de volley ball (Fivb) d’avoir une idée sur les techniciens et de pouvoir les sélectionner lorsque le besoin se fait sentir.
Depuis quelque temps, la Confédération africaine de volley-ball (Cavb) a suspendu les stages de niveau II. Ils sont organisés par la Fivb, qui à son tour a annulé le niveau III Fivb des encadreurs. Ceux qui ont le niveau II avec la participation à plusieurs autres stages peuvent être proposés instructeurs. Il faut surtout qu’ils aient une référence internationale. En clair, il faut plus d’abnégation. Le chemin reste long pour les postulants. A ce jour, l’Afrique compte dix instructeurs Fivb : Mayam Re-Niof Blaise (Cameroun), Mostafa Ahchouche et Idrissi Alami Hassan (Maroc), Haceni Mohamed et
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Benamar(Algérie), Baba Sy Abdoulaye (Sénégal), Moktar (Mauritanie), Boukaf Tahar, Mselmani et Fethi El Ikouar (Tunisie) et les égyptiens Sherif Shemerly et Benamar.
Vie de l’entraîneur
“ J’ai décliné l’offre de continuer à m’occuper de l’enseignement du volley-ball dans les établissements scolaires de mon pays ”, nous a dit Mostafa Ahchouche. L’ancien international marocain confie : “ le volley-ball prend environ 80% de mon temps. Je sors le matin à 8h pour regagner ma maison généralement après 22 heures. Heureusement que les autres membres de ma famille me comprennent. ” En somme, le professionnel a pris le dessus sur le familial. Armand Nyatcho, entraîneur de l’équipe nationale masculine du Cameroun et par ailleurs enseignant à l’Injs partage les mêmes craintes. Selon lui, “ on n’a presque plus de vie familiale. La chance pour moi est que mon épouse a compris qu’elle doit me suppléer. Pendant les périodes de championnat civil, je suis occupé par l’équipe de l’Injs. Ce travail prend des mois. Ce qui ne m’empêche pas de suivre la sélection nationale. ” En somme, ce n’est pas du tout facile de vivre dans ces conditions.
De son côté, Mayam Re-Niof Blaise pense que “ c’est le sacerdoce. Entre le travail au Cameroun à tous les niveaux, ce qui est assez absorbant, et ma volonté de rester accrocher au développement du volley comme l’exige la Fivb, je trouve difficilement le temps pour la famille. ” Il se félicite que son entourage le soutienne dans ce qu’il considère comme sa vraie vie.
L’entraîneur et les autres
Les rapports entre les entraîneurs, les dirigeants et les joueurs ne sont pas souvent sans incident. Selon Armand Nyatcho “ nous avons toujours voulu être la courroie de transmission entre les joueurs et les dirigeants. Ce qui n’est pas facile. ” Ce d’autant plus que les responsables, faute de moyens ou par incompréhension, ne parviennent pas à mettre l’encadrement technique dans des conditions optimales. Les joueurs ne reçoivent pas souvent ce qui leur revient de droit.
Cette perception n’est pas partagée par Mostafa Ahchouche. Il estime que son club au Maroc lui donne les moyens nécessaires pour le plein épanouissement des athlètes. “ Nous avons un cadre paradisiaque où nous évoluons. ” Tihad Sportif de Casablanca est le club le plus titré du Maroc. Si Armand Nyatcho a souvent pensé à tout laisser, il convient de souligner qu’il est plus que jamais encouragé par les résultats obtenus sur le terrain. Il considère toujours les joueurs - malgré l’âge - comme ses enfants. “ Ce que le temps ne me permet pas de faire en famille parce que je ne suis jamais là, je l’applique avec des joueurs, compte tenu du contexte qui est le nôtre. ” L’entraîneur camerounais instructeur de la Fivb se réjouit du fait qu’ayant traversé toutes les étapes, il peut comprendre les besoins des uns et des autres. En somme, ni la différence, ni la diversité ne créent en lui un blocage dans les contacts avec ses joueurs. Ce n’est pas toujours le cas pour tout le monde. Beaucoup restent entraîneurs grâce aux émotions produites dans les aires de jeu. Mais pour combien de temps ?
Par Sandeau Nlomtiti
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