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Joseph S. Blatter, président de la Fifa : “ Il faut faire confiance aux Africains ” (29.01.2009)
Nous sommes à 500 jours du coup d’envoi de la coupe du monde de la Fifa, Afrique du Sud 2010. En quoi ce tournoi sera-t-il différent de tous ceux qui l’ont précédé ?
Ce sera la première fois que la coupe du monde de la Fifa aura lieu en terre africaine. Le football africain a offert au monde tant de joueurs de grand talent. Il nous a donné des entraîneurs, des clubs et des équipes nationales inoubliables. Il n’était donc que justice qu’un jour, l’Afrique puisse enfin accueillir la coupe du monde. L’heure de l’Afrique est venue. Je suis très heureux à l’idée que la coupe du monde débute dans 500 jours en Afrique du Sud. Nous allons assister à un moment historique. A titre personnel, je vais avoir la chance de voir mon rêve se réaliser. C’est un projet auquel je pense depuis 1976, lorsque j’ai commencé ma carrière à la Fifa en tant que responsable du développement. A l’époque, je me suis rendu à Addis-Abeba [Ethiopie] et j’ai alors compris ce que le football représentait pour l’Afrique.
Selon vous, quel est le défi le plus important que devra relever l’Afrique du Sud dans l’organisation de la prochaine coupe du monde de la Fifa ?
Pour les organisateurs, le défi consiste à offrir au monde la coupe du monde de la Fifa et de la présenter sous son meilleur jour. Ils y arriveront, j’en suis convaincu. Quand on voit toutes les mesures prises en termes de travaux publics, d’infrastructures techniques et logistiques, de transport, d’accueil, d’hébergement, etc., on se rend compte que ce pays est très bien organisé. Oui, l’Afrique du Sud est un pays très organisé ! Les Sud-africains ont dû attendre 1994 pour bénéficier des mêmes droits civiques et politiques que les autres démocraties. C’est une république encore jeune, mais déjà très organisée. C’est la raison pour laquelle je crois que l’Afrique du Sud n’aura aucun mal à faire de cette coupe du monde un succès. Mais cette coupe du monde de la Fifa n’est pas réservée à l’Afrique du Sud ; c’est une coupe du monde africaine ! Comme l’avait dit [Thabo] Mbeki, l’ancien Président sud-africain : «Nous devrons organiser une coupe du monde africaine».
Pensez-vous que la crise économique internationale puisse avoir des répercussions sur l’organisation de la coupe du monde de la Fifa ?
Non, la crise n’aura aucun impact, car la coupe du monde de la Fifa aura lieu quoi qu’il arrive. Les financements ont été établis, discutés et approuvés. Naturellement, le retour sur investissement ne sera peut-être pas aussi spectaculaire qu’en 2006, mais le monde a bien changé depuis. Pour la Fifa, le plus important n’est pas de gagner beaucoup d’argent grâce à l’Afrique. Ce qui compte, c’est que les Africains aient plaisir à organiser leur propre Coupe du Monde. Et c’est ce qui va se passer ! Beaucoup d’anciens grands joueurs comme Pelé, [Michel] Platini, [Johan] Cruyff ou [Franz] Beckenbauer insistent souvent sur la notion de jeu. En football, les affaires passent après le plaisir. La
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Fifa n’est pas une entreprise mais la famille qui regroupe l’ensemble des Fédérations.
La Fifa a également vocation à participer à la construction d’un avenir meilleur. Cette philosophie commence à porter ses fruits à travers différents projets, notamment en Afrique. Aujourd’hui, quelle est la mission de la Fifa ?
Le football est plus populaire que jamais dans le monde. A travers le football, nous sommes en mesure de toucher près d’un milliard de personnes aux quatre coins de la planète. Le football donne des émotions, de l’espoir ; il rassemble les gens. Le football ne se résume pas à taper dans un ballon, il permet également de construire un monde meilleur. C’est une éducation. C’est une école de la vie, basée sur la discipline et le respect. En jouant au football, vous ne deviendrez peut-être pas une star internationale, mais vous deviendrez une meilleure personne.
Quel héritage la Fifa veut-elle laisser à l’Afrique ?
Notre héritage sera double. Le premier ira à l’Afrique du Sud. Pendant le tournoi, la sécurité sera une préoccupation constante, comme lors des Jeux Olympiques ou d’autres grands événements sportifs. Nous espérons que la sécurité continuera d’être assurée après la coupe du monde. Ce serait un bel héritage. Le second concerne l’ensemble du football africain. Nous voulons que toute l’Afrique soit fière de ce qui a été accompli et que les Africains puissent dire : «Nous avons organisé le plus grand événement sportif de la planète, la coupe du monde de la Fifa !»
Dans ce contexte, quel rôle jouera le programme «Gagner en Afrique avec l’Afrique» ?
Nous pouvons créer des conditions favorables au développement du football en Afrique, mais les Africains eux-mêmes doivent saisir cette occasion de développer le jeu à leur manière. Chacun doit faire sa part de travail. La Fifa a beaucoup à offrir. Nous pouvons organiser des séminaires et beaucoup d’autres choses, mais le travail de fond doit être fait par les Fédérations nationales. Elles le feront, j’en suis certain. Elles l’ont fait dans le passé et elles le feront encore à l’avenir. J’espère sincèrement qu’une équipe africaine atteindra les demi-finales de la coupe du monde de la Fifa 2010, mais cela ne sera pas chose facile. La concurrence des équipes européennes, sud-américaines et asiatiques est plus forte que jamais. A elles deux, l’Europe et l’Amérique du Sud représentent la moitié des participants. Mathématiquement, ces deux Confédérations ont donc plus de chances d’être représentées en demi-finales.
Souhaitez-vous ajouter une dernière chose ?
Oui. Il faut faire confiance aux Africains pour l’organisation de cette compétition. Si nous sommes confiants, ils croiront en eux. S’ils croient en eux, ils seront encore meilleurs à l’avenir, non seulement en tant que footballeurs, mais aussi en tant qu’organisateurs. C’est ce que je leur souhaite en tant que président de la Fifa.
Par Source : Fifa.com
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