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Françoise Mbango veut partir. L`athlète aurait décidé de changer de nationalité. (26.03.2004)
camlions a décidé de vous présenter cet article dans cette section football du site car nous jugeons très important que vous soyez informé sur le changement imminent de nationalité de Francoise Mbango et de ses raisons.
Bertille M. Bikoun
Selon des sources dignes de foi, la vice championne du monde du triple saut féminin, Françoise Mbango aurait décidé de ne plus courir sous les couleurs de son pays d`origine, le Cameroun. Une décision qui surviendrait après les déboires que les athlètes camerounais ont connus il y a quelques semaines à Budapest où ils prenaient part aux championnats du monde d`athlétisme en salle. Déboires qui seraient la goutte d`eau qui a fait déborder le vase. Lors de cette compétition internationale, Mbango et les autres athlètes s`étaient retrouvés abandonnés à eux-mêmes dans la capitale roumaine. Aucun dirigeant de la Fédération camerounaise d`athlétisme (Fca, son président, Augustin Edjoa, déclare qu`il "avait été coincé au Cameroun pour défaut de visa"). Encore moins un cadre du ministère de la Jeunesse des Sports. Une attitude dont les responsables du mouvement sportif camerounais semblent devenir coutumiers.
Seulement, à quelques mois de l`ouverture des Jeux Olympiques qui auront lieu en août prochain à Athènes, cela fait un peu désordre, estime l`athlète. " Ce d`autant plus que quand ils voient comment est-ce que leurs concurrents sont pris en charge, nos athlètes sont inquiets ", confesse le secrétaire général adjoint de la Fca. Toutes choses qui ont remis à jour la menace de Mbango de ne plus porter les couleurs de son pays d`origine. Toutefois, au lendemain de la clôture des Championnats d`athlétisme en salle, elle est venue au Cameroun où elle a rencontré le ministre de la Jeunesse et des Sports, afin de lui faire part, de sa déception quant au traitement des athlètes camerounais; demander que le tir soit rectifié en mettant à leur disposition un minimum de moyens. Et, que si l`Etat Camerounais ne se sent pas en mesure de les soutenir, il faut qu`on la libère, rapporte le Sga de la Fca.
Pressions
Face à la menace à peine voilée de Mbango, Bidoung Mkpatt serait resté impassible. Il n`aurait rien fait pour essayer de dissuader l`athlète à qui il a signifié que ce n`était pas à lui de la libérer, mais plutôt à son président de fédération. Une attitude qui aurait choqué Mbango, qui a décidé de passer à l`acte. Mais sur les conseils de Roger Milla, qu`elle avait au préalable rencontré, Mbango a demandé une audience à l`épouse du chef de l`Etat afin de la prévenir. On se souvient qu`en avril 2002, lorsque Chantal Biya avait reçu les athlètes en compagnie des Lions indomptables, quadruples champions d`Afrique, elle avait pris
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sur elle l`engagement d`avoir une oreille attentive sur la condition des athlètes camerounais de la diaspora. N`ayant pu rencontrer Mme Biya, Mbango s`est adressée à certaines responsables du Cerac (Cercle des amis du Cameroun) dont elle a été faite ambassadrice en 2003. En France, où nous avons essayé plus d`une fois de la joindre, sa soeur cadette avec qui elle réside nous a fait savoir que la vice-championne du monde du triple saut "est en ce moment en Finlande. Elle n`a pas encore de contact là-bas". Mbango s`est rapprochée du Finlandais avec qui elle a préparé les championnat du monde de plein air d`août dernier, lorsque son entraîneur de nationalité française l`avait lâchée à quelques jours de ce rendez-vous mondial. Cet abandon faisait partie de la pression que les Français exerçaient sur la Camerounaise.
Leur but était de la faire craquer, afin de l`amener à changer de nationalité. Bien qu`elle ait refusé de céder, Mbango avait avoué "se sentir seule dans cette bataille, sans le soutien des responsables sportifs camerounais [qui] ne prennent pas en considération l`athlétisme et le travail abattu par [ses] ambassadeurs tout autant que ceux du football ". Une attitude qui, selon Mbango, expose les talents camerounais à la recherche du gain.
L`annonce de la décision de Françoise Mbango de changer de nationalité ne surprend pas plus d`un dans les milieux de l`athlétisme. Même si d`aucuns la considèrent simplement comme une "menace". Ici, comme dans d`autres milieux dits de " sports mineurs ", on estime que les athlètes dépensent plus qu`ils ne reçoivent en retour. "Si Mbango passait à l`acte, ce serait une grande perte pour le sport camerounais.
Mais ce serait davantage la conséquence de la mauvaise politique du Cameroun en matière de sport", lance un responsable de la Fca. Au ministère de la Jeunesse et des Sports, le directeur des Sports, Robert Ndzana, que nous avons contacté, nous a déclaré : "Je n`ai pas encore l`information. J`attends de recevoir une correspondance officielle ".
Toujours est-il que si Mbango mettait réellement en exécution sa " menace ", la procédure ne pourrait aboutir avant 2006. D`après les règlements de la Fédération internationale d`athlétisme (Iaaf) en la matière, l`athlète qui voudrait changer de nationalité devrait observer deux années sabbatiques, sans porter les couleurs de son pays d`origine. Pour ce qui est de cette saison, Mbango a pris part au championnats du monde en salle pour le compte de son pays. Son désir de voir flotter le drapeau du Cameroun sur la première marche d`un podium lors d`une compétition majeure ne s`est toujours pas réalisé. Serait-ce en août prochain aux J.O. à Athènes, auxquels elle entend prendre part ?
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