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A la conquête de la 5e couronne : L’Egypte s’en remet à ses dieux (12.01.2006)
Les Pharaons sont à la conquête de leur cinquième couronne continentale. Mais ils devront d’abord vaincre et convaincre les 70 millions d’Egyptiens environ qui constituent leurs premiers adversaires ; avant d’espérer briser le mythe ivoirien.
Comme tous les deux ans, l’élite du football africain est conviée à la grande messe de la discipline qui se tiendra cette année en Egypte du 20 janvier au 10 février 2006. Les Pharaons d’Egypte rêvent revêtir la prestigieuse couronne continentale qui leur échappe depuis 1998. L’envie et le défi sont grands. L’équipe nationale qui a à cœur de sauver une année marquée par son élimination du mondial allemand, ne manque pas d’atouts. Les coéquipiers du vieux Hossam Hossan n’ont jamais été aussi mordants que quand ils évoluent à domicile. Grâce non seulement à un jeu certes moins ensorcelant qui n’enflamme presque pas mais somme toute efficace, ils seront poussés par leur public qui sait si souvent se constituer en douzième joueur.
En plus, la sélection égyptienne a en son sein des joueurs de métier, à l’instar de Ahmed Mido (7 buts en première division anglaise cette saison), l’enfant prodigue du pays prêté à Tottenham par As Roma, qui a roulé sa bosse à l’Olympique de Marseille et à Ajax d’Amtersdam. Les stars égyptiennes de la diaspora ne sont pas aussi nombreuses que celles du Cameroun ou du Nigeria ; à cause de la politique d’exportation des talents bien maîtrisée. Les Egyptiens, pétris de leur orgueil national, adorent voir leurs étoiles du ballon rond éclairer le ciel du Caire où trônent comme des monuments, Al Ahly et Zamalek. La liste des joueurs égyptiens rendue publique par l’entraîneur sélectionneur Hassan Shehata ne comporte que 4 professionnels. Comme dans son antiquité avec ses dieux du soleil, de la guerre, de la récolte, etc., l’Egypte a toujours eu ses dieux du football. Mahmoud El Khatib, Magdy Abdelghani, les frères Youssef, Mahmoud El Gohari, Ramzy, El Khas…y font figure de héros.
Cette autarcie à l’égyptienne constitue l’une des forces des Pharaons. Elle a si souvent joué de sales tours aux entraîneurs et aux joueurs adverses qui peinent chaque fois à maîtriser cette mitrailleuse. La stratégie leur réussit bien au regard de nombreux lauriers engrangés. Quatre trophées continentaux sur dix neuf participations à la phase finale de coupe d’Afrique des nations, une flopée de coupes africaines de clubs, une dizaine de podiums depuis la création de la Can et deux participations en phase finale de la coupe du monde (1934 et
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1990).
Tout peut arriver
Malgré le fort potentiel humain et un palmarès quelque peu élogieux, l’Egypte devra vaincre et convaincre dans le groupe A qui n’est certes pas le plus relevé, et, où trois équipes (les Eléphants de Côte d’Ivoire, les Pharaons d’Egypte et les Lions d’Atlas du Maroc), peuvent prétendre chacune, aller au deuxième tour. Ajoutez à ce trio une jeune et ambitieuse équipe, les Verts de Libye qui éprouveront sans doute de grandes difficultés dans cette poule où les coups de théâtre et les rebondissements seront sûrement légion. Si les Lions de l’Atlas, leur grand voisin du Maroc développent un football presque identique, les Eléphants de la Côte d’Ivoire restent la bête noire des Pharaons d’Egypte. La bande à Didier Drogba a littéralement humilié les Egyptiens lors des éliminatoires couplés Can/Mondial 2006 tant au Caire (1-2) qu’à Abidjan (2-0). La rencontre Egypte-Côte d’Ivoire du 28 janvier - le dernier du groupe - placé sous le signe de la revanche chez les Pharaons, promet des étincelles dans l’air. Les 70 millions d’Egyptiens environ qui seront très exigeants envers leur équipe, constitueront le premier véritable adversaire des Pharaons. Une première victoire en match d’ouverture le 20 janvier contre la Libye, malmenée en aller et retour lors des éliminatoires Can/Mondial 2006 au Caire (4-1) et à Tripoli (1-2), pourrait les mettre en confiance, mais ne suffira pas pour rassurer tout le peuple de la victoire finale.
Pour mériter sa cinquième couronne cette année, l’Egypte doit batailler dur. Il lui faudra réussir l’exploit de briser le signe indien qui habite les Ivoiriens, déterminés qu’ils sont à prouver au monde entier qu’ils méritent leur place en Allemagne. Ils restent également convaincus que le trophée continental resserrera des liens de paix et de la réconciliation dans une Côte d’Ivoire meurtrie par une crise qui n’en finit pas depuis décembre 2000.
Toutefois, l’Egypte qui part avec les pronostics de favori, est un moteur diesel qui monte en puissance à mesure que la compétition avance. Un premier faux pas ne sera donc pas synonyme d’apocalypse pour les Egyptiens qui joueront sous haute pression. Le retour en sélection du goaléador Hossam Hassan à côté du gaucher Ahmed Mido est un atout supplémentaire et un motif d’espoir pour les Pharaons qui se sont préparés en conséquence. Ils viennent de survoler le tournoi qu’ils ont récemment organisé au Caire dans le cadre de la préparation de la Can 2006.
Par Noé Ndjebet Massoussi
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