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Ils ont entrainés les Lions Indomptables (21.08.2006)
Zutick Branco
Travailleur non récompensé.
Premier coach a avoir qualifié les Lions indomptables à une phase finale de coupe du monde en 1982, Zutic Branco, le patron de la sélection camerounaise de l`époque, ne conduira néanmoins pas "son" équipe en Espagne. Le technicien yougoslave, après l`élimination du Cameroun, dès le premier tour à la Can, "Libye 1982", a été évincé de la tête des Lions, au profit d`un entraîneur de "haut niveau", le Français Jean Vincent. Pourtant, les Lions indomptables, sans avoir développé un football particulièrement reluisant, sont rentrés invaincus de Libye. Faisant partie de la lignée des entraîneurs yougoslaves (Vladimir Beira, Ridanovic) qui sont se sont succédé aux commandes des Lions, Zudic Branco est de ceux qui ont contribué à sortir le football camerounais de sa torpeur. Après dix années de disette, c`est en partie grâce à lui et surtout à la génération de surdoués (Milla, N`kono, Abéga...) qu`il encadre que le Cameroun va renouer avec les joutes continentales en 1982.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Henri Depireux
Le Belge trop pressé
Il nous amèna Mboma mais s`empêtra dans un conflit avec ses employeurs qui le perdit.
Si un adulte pouvait pleurer après avoir perdu un poste, Henri Depireux l`aurait certainement fait en 1997, quand le ministre de la Jeunesse et des Sports Samuel Makong Wehiong "prend acte" de sa démission. Le clash intervient parès plusieurs mois de brouille entre le technicien belge et son employeur, l`ambassadeur de Belgique au Cameroun, M. Vanderhust, n`hésitant pas à se mêler à la danse. Depireux n`avait cessé de se plaindre des conditions de travail lamentables. Il ignorait que c`est la règle au pays des Lions indomptables et que ses menaces de démission ne pouvaient émouvoir aucun décideur. Comme il l`avouera plus tard, il aimait trop cette équipe pour vouloir la quitter. Il fut sans doute pris à son piège du chantage. "C`est le rêve de tout entraîneur d`aller à la Coupe du monde. Malheureusement on m`a frustré de cette joie", confiait-il récemment sur le site camfoot.com. Il accuse aussi ses adjoints camerounais de lui avoir fait des crocs-en-jambe.
Pourtant sur le plan sportif, tout allait presque bien. La qualification à la Can et au Mondial 98 était quasiment dans la poche. Et Henri Depireux eut le mérite de faire confiance à Patrick Mboma, qui s`illustrait depuis quelques années dans le championnat de France mais n`avait toujours pas revêtu le maillot du Cameroun. Après avoir été écarté injustement et sans élégance de la liste du Cameroun à la World Cup 94, on pensait même qu`on ne verrait plus cet attaquant technique et veloce au sein des Lions indomptables.
Depireux, ancien entraîneur de Red Star et de Metz en France, avait été recommandé au ministre Bipoun Woum par l`ambassadeur du Cameroun en Belgique, Isabelle Bassong. Depuis son départ du Cameroun, il n`avait plus entraîné une sélection, jusqu`à sa nomination ce mois pour succéder à Claude Le Roy à la tête des Simbas de Rdc.
Hervé Charles Malkal
Rade Ognanovic
Premier vainqueur de la Can
Le dernier des techniciens venus de l`ex Yougoslavie restera comme l`homme d`Abidjan 84.
Il avait presque succédé à son compatriote Zutic Branco, écarté après la brillante qualification à la Coupe du monde 1982 au profit du Français Jean Vincent, venu juste pour une pige de trois mois. Comme tous les autres techniciens yougoslaves arrivés au Cameroun (en dehors de Vladimir Beara), il n`était pas précédé d`un curriculum vitae impressionnant. Mais il laissera sa marque, en toute discrétion.
C`est donc Rade Ognanovic qui conduit les Lions indomptables à leur première victoire en finale de la Can, en mars 1984 à Abidjan. Une victoire nette sur le Nigeria (3-1), alors que les choses avaient mal commencé avec une défaite contre l`Egypte (0-1). Les victoires contre le Togo (4-1) et la Côte d`Ivoire (2-0) en matches de poule, ont ensuite donné une idée du riche potentiel de cette équipe. La demi-finale fut une épreuve de nerfs remportée aux tirs au but face à l`Agerie.
La génération des Lions indomptables était certes bourrée de talents, mais on doit à leur entraîneur une stratégie basée sur l`offensive, avec des latéraux qui montaient dans les couloirs. On lui doit aussi la confiance faite à de jeunes joueurs : Djonkep et Ebongue, héros de la Coupe du monde juniors en 1981, étaient titulaires en finale de la Can 84, et Eyobo et Songo`o étaient sur le banc. Bien plus, Ognanovic a su sortir de l`emprise des clubs de Yaoundé; c`est comme cela qu`il misa sur Isaac Sinkot de Dynamo de Douala pour le poste de latéral gauche, au détriment de Mbassi, dès le match décisif du premier tour contre le pays hôte.
Les résultats et la qualité de jeu de son équipe n`avaient pourtant pas suffi pour que le gouvernement camerounais garde Rade Ognanovic. En 1985, on alla chercher Claude Le Roy, ouvrant une nouvelle filière française et tournant définitivement le dos à la filière yougoslave.
E. G. S.
Jean Paul Akono
Plombé par son arrivée inopportune
Rentré auréolé d`une médaille d`or aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, le président de la République aurait suggéré, lors du dîner offert aux Lions espoirs, de récompenser Jean Paul Akono. Alors que l`occasion ne s`y prêtait pas, Bidoung Mpkatt, le ministre de la Jeunesse et des sports de l`époque, va propulser le héros de Sydney à la tête de l`équipe senior des Lions indomptables. Nommé en 2001 aux commandes des Lions indomptables en pleine campagne de la coupe du monde Corée-Japon 2002, au moment où l`équipe semble si bien fonctionner avec Pierre Lechantre, Jean Paul Akono, du fait de la baisse subite du régime des Lions, va subir de la part du public et de la presse une pression énorme.
Après la maigre victoire face à la Libye à Yaoundé (1-0) et surtout du fait de la défaite du Cameroun en terre angolaise (0-2), Jean Paul Akono sera poussé à la démission, par celui là même qui l`avait intronisé à la tête des Lions quelques mois plus tôt. L`ancien défenseur central du Canon de Yaoundé, après un séjour comme sélectionneur du Tchad, entraîne en ce moment Apr (l`équipe des forces armées rwandaises). Jean Paul Akono qui a effectué ses débuts comme entraîneur sur le banc de touche de Soleil de Yaoundé est un professeur d`éducation physique et sportive, diplômé de l`Injs, option football. Après des résultats probants à la tête du Canon et du Tonnerre de Yaoundé, il est appellé pour la première fois dans le staff technique des Lions indomptables, comme deuxième adjoint, lors de la Can," Burkina -Faso 1998 ".
Emile Zola Ndé Tchoussi
Jean Vincent (Mars-Juin 1982)
Le mercenaire frileux
Il a cantonné en défense la seule équipe des Lions qui avait une vocation offensive.
Sur le perron du palais présidentiel, alors situé en plein centre ville de Yaoundé (aujourd`hui musée national, une médaille bien accrochée sur son survêtement, Jean Vincent reconnaissait volontiers que les Lions auraient pu mieux faire à la coupe du monde où leur parcours venait de s`achever. Il y avait pourtant des raisons d`être fier de cette formation qui rentrait certes au premier tour, mais sans avoir perdu le moindre match et qui, on le saura plus tard, avait fait match nul contre le futur vainqueur de la coupe du monde, l`Italie.
Mais ce qu`on retiendra le plus de Jean Vincent, c`est qu`il avait débarqué quelques mois auparavant de Nantes en France, comme un véritable mercenaire. Les Lions venaient d`être éliminés dès le premier tour de la Can et le Cameroun semblait avoir peur de sa première participation à une phase finale de coupe du monde. Avec des joueurs comme Milla, Bahoken, Nguéa, Tokoto, Abéga, Mbida et autres, Jean Vincent allait réussir à présenter un " 5-4-1 " qui étonna le monde entier, avec des consignes strictes pour la moitié des joueurs de ne jamais traverser le milieu du terrain.
Le monde entier admira une équipe robuste et athlétique, mais bridée dans son imagination par un entraîneur qui était venu pour ne pas perdre. Il n`essaya pas de rester au Cameroun après cette aventure, et repartit en France avec Louis Paul Mfede, qu`il fit passer professionnel à Rennes.
A.B.B.
Claude Leroy
Le conseiller désavoué
Deux fois entraîneur des Lions Indomptables, il devra attendre une autre occasion.
C`est à l`âge de 36 ans que le Français atterrit à la tête des Lions Indomptables en 1985. Lesquels Lions viennent d`être éliminés de la course à la coupe du monde mexicaine de 1986 par les Zambiens. Pendant trois ans, Claude Marie Leroy enregistre des résultats positifs : une coupe afro-asiatique en 1985 face à l`Arabie Saoudite, avec l`émergence de François Omam Biyick et André Kana Biyick, une malheureuse finale de la Coupe d`Afrique des nations (Can) en Egypte en 1986 et une Can remportée au Maroc deux ans plus tard.. Il revient en 1998 pour conduire les lions à la coupe du Monde en France, où il ne passa pas le premier tour, aussi bien en raison de ses choix tactiques que pour cause d`arbitrage.Actuellement consultant à la chaîne de télévision française Canal+Horizons, Claude Leroy a aussi entraîné l`équipe nationale de la République démocratique du Congo.
Conseiller sportif du président de la République du Cameroun, il était l`un des candidats au poste d`entraîneur des Lions Indomptables. Malheureusement, sa candidature a été rejetée parce qu`il aurait demandé un salaire mensuel de 20 millions Fcfa, selon certaines sources. Et pourtant, les spécialistes disent de lui qu`il est " quelqu`un qui connaît bien le pays des Lions Indomptables, quelqu`un que personne de tous les rapaces qui rôdent autour de la sélection de l`entraîneur ne peut influencer, quelqu`un qui peut aller dénicher des jeunes talents dans l`arrière-pays à tout moment, un type qui peut se passer d`un Samuel Eto`o Fils en méforme et qui se moque des influences des politiques sur ses sélections ".
J.B.A.
Winfried Schäfer (2001-2004)
Sorti par la petite porte
La défaite de trop face à l`Allemagne (3-0) a scellé son sort à la tête des Lions.
Le contrat de Winfried Schäfer devait s`achever en 2006. Mais le sélectionneur allemand du Cameroun n`aura pas l`opportunité de mener son œuvre à terme. En trois années passées au Cameroun, son bilan est plutôt mitigé. Ses détracteurs vont jusqu`à minimiser le trophée de la Coupe d`Afrique des nations (Can 2002) gagné, selon eux, grâce au travail abattu en amont par son prédécesseur, Pierre Lechantre. Tout comme le remarquable parcours du Cameroun à la coupe des confédérations en 2003, où les Lions perdent en finale (1-0) face à la France. Dès 2004, lorsqu`il a fallu donner une nouvelle allure à l`équipe, Winfried Schäfer va, en effet, butter sur plusieurs obstacles.
A la Can tunisienne de 2004, par exemple, le Cameroun a quitté la compétition par la petite porte, éliminé en quarts de finale par un Nigeria revanchard. Puis les mauvais résultats se sont accumulés. Mais Winfried Schäfer semblait paradoxalement bénéficier du soutien de la Fédération camerounaise de football. La phase de qualification à la Can 2006 et au mondial allemand de la même année sera pourtant fatale pour le sélectionneur. Au terme d`une série de matches en demi-teinte, le Cameroun doit affronter l`Allemagne, le pays de Schäfer, en match amical le 17 novembre 2004 à Leipzig. Ce dernier est loin de s`imaginer que ce match sans enjeu est son dernier avec le Cameroun. Le score final est en effet sans appel : les Lions sont battus, 3-0. Une défaite de trop. Le verdict tombe peu après la conférence de presse suivant le match. Dans les vestiaires, devant les joueurs et les journalistes, Schäfer apprend son éviction pour "faute lourde et absence de résultats".
On reproche à l`Allemand, son "manque de pertinence dans la vision du jeu", ainsi que son "manque d`autorité sur les joueurs". En plus, en refusant de résider sur le territoire camerounais comme le lui exigeaient les autorités en charge du football, l`Allemand aurait fait preuve, selon eux, d`"insubordination".
E. D
Jules Nyongha
L`intérimaire de service
Après la débâcle des Lions indomptables à la "World Cup 94" aux Etats Unis, Henri Michel, le sélectionneur français des Lions en terre américaine, a pris la clé des champs. Un vide qui va propulser au devant de la scène un de ses adjoints, Jules Nyonga. Intérimaire au départ, il sera confirmé par la suite à son poste. Jules Nyonga est un entraîneur instructeur de football de l`école allemande (1988) et depuis la venue de Claude Leroy en 1985, après avoir été adjoint chez les juniors en 1983, il a toujours été dans le staff technique des Lions indomptables.
Sur la route qui conduit le Camerounais à la 19è Can, les Lions indomptables seront victimes des récurrents problèmes d`intendance. Après un parcours chaotique, sauvé par le désistement du Lesotho à l`avant dernière journée des matches de poule, le Cameroun parviendra néanmoins à se qualifier pour la Can 1996 en Afrique du Sud. Pour la première fois dans l`histoire de son football, la sélection camerounaise est conduite à une phase finale de Can, par un coach local. Au pays de Nelson Mandela, les Lions, mal préparés et peu inspirés, se feront éliminer dès le premier tour. Chose assez rare dans l`administration camerounaise, Jules Nyonga, l`un des principaux responsables de l`échec des Lions, va démissionner de son poste. Il
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réapparaîtra deux années plus tard sous le règne de Claude Leroy en coupe du monde " France 1998 ", comme adjoint. Un poste de second que le retraité de la fonction publique camerounaise (il a 60 ans) continuera à assumer au côté du nouveau patron des Lions, Arie Haas.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Jean Manga Onguéné
L`éternel second
L`ancienne " tête d`or " a passé 12 ans au sein de l`encadrement technique des Lions Indomptables.
Combien se souviennent de Jean Manga Onguéné comme entraîneur des Lions Indomptables ? Très peu. L`actuel chef du projet Goal de la Fédération internationale de football association (Fifa), zone Afrique centrale, est très connu pour ses prouesses au Canon de Yaoundé dans les années 70 et 80. Il a même été consacré Ballon d`or africain en 1980, après quatre titres continentaux avec le célèbre club de Nkol-Ndongo : trois coupes d`Afrique des clubs champions et une coupe des vainqueurs de coupe. Sans oublier les nombreux titres nationaux.
Et pourtant, le natif de Yaoundé, à 60 ans révolus, a passé 12 ans dans l`encadrement technique de l`équipe nationale. Il arrive sur le banc de touche des Lions Indomptables en 1989, après une formation en France. Vainqueur de la Can junior en 1992 au Nigeria, il a fait de nombreux allers et retours entre les sièges de coach principal et coach adjoint des Lions Indomptables, sans véritablement faire l`unanimité dans l`opinion camerounaise. Il a même plusieurs fois occupé le poste d`entraîneur principal de cette équipe, comme à la coupe d`Afrique des nations 1998 au Burkina-Faso, après le départ du Belge Henri Depireux. Le 20 septembre, 2001, le ministre de la jeunesse et des sports de l`époque, Bidoung Mpkatt, met fin à son séjour sur le banc des Lions Indomptables. Une certaine opinion pense que le technicien camerounais devait son ascension à son statut de gendre de l`ancien Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, par ailleurs Trésorier général du parti au pouvoir, Emah Basile. Blessé lors du stage bloqué pour la coupe du monde espagnole en 1982, Jean "Moni " a bénéficié d`une bourse de l`Etat camerounais, qui lui a permis de recevoir une formation d`entraîneur de football en France.
.B.A.
Valeri Nepomniachi (1988 - 1990)
Le tacticien soviétique
Il a offert au football camerounais le palmarès le plus élogieux de son histoire.
Officiellement, il ne parlait pas français. Dans les coulisses cependant, les anciens joueurs racontent qu`il en bafouillait quelques mots "lorsque cela l`arrangeait", et faisait semblant de ne rien piger de ce qui se disait autour de lui. Héritier de l`équipe nationale de football du Cameroun en 1988, quelque temps après la performance réussie par le Français Claude Leroy à la Coupe d`Afrique des nations (Can) 98 remportée par le Cameroun, Valeri Nepomniachi n`a pourtant pas connu que de bons moments à la tête des Lions indomptables. En mars 1990, par exemple, le Cameroun perd son second match consécutif face au Sénégal (0-2), après la défaite concédée face à la Zambie au premier tour de la Can. Champions d`Afrique en titre et qualifiés pour la coupe du monde de la même année, les Lions sont éliminés sans avoir eu le temps de rugir.
S`ensuivra une crise qui verra le rappel du "retraité" Roger Milla au sein du groupe, et la nomination d`un comité d`encadreurs techniques conduit néanmoins par Valeri Nepomniachi, pour la préparation de la coupe du monde italienne. Alors que tout le monde jetait le technicien soviétique en pâture après cette Can, ce dernier réalisera l`une des plus belles performances du football africain quelques mois plus tard, en qualifiant le Cameroun aux quarts de finale de la Coupe du Monde ! Les Lions indomptables sont pourtant placés dans un groupe redoutable, avec l`Argentine, championne du monde en titre, l`Urss, et la Roumanie. Les Camerounais gardent de lui l`image d`un homme très discret, fin tacticien du football. Toutefois, la défaite des Lions (6-1) face aux Russes en 1990 lui a attiré quelques soupçons de déloyauté. Le contrat de Valeri Nepomniachi a pris fin en janvier 1991, lorsqu`il a été remplacé par le Français Philippe Redon.
E. D.
Philippe Redon
Un jeunot trop tendre
Quand il débarque à la tête des Lions, ils sont déjà nombreux à se faire du souci quant à la capacité de Philippe Redon à imposer son autorité dans une équipe vieillissante et dans laquelle nombre de cadres peuvent revendiquer le même âge que le coach qui a l`époque a 41 ans. Fort de son expérience acquise lors de ses passages à Créteil (1988-1989) et à Lens (1989-1990), Philippe Redon démarre son aventure en territoire camerounais en 1991.
Les Lions indomptables vont se qualifier pour la Can 1992. Au Sénégal, après un premier tour sans faute, le Cameroun écarte le pays hôte en quart de finale. Mais, les Lions indomptables se feront éliminer par la Côte d`Ivoire, après une éprouvante séance de tirs aux buts. Du coup, Philippe Redon, qui est également titulaire d`un diplôme de pharmacien, ira vendre son talent ailleurs. Après un passage en Egypte, en Arabie Saoudite et au Libéria, Philippe Redon occupe en ce moment le poste d`entraîneur adjoint à Rennes. N`hésitant pas à l`occasion, à officier comme consultant au sein du groupe Cfi.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Vladimir Beara
Gardien du temple
"Vladimir le grand" est celui qui a inauguré l`ère des Yougoslaves à la tête des Lions. Arrivé au Cameroun à 45 ans (il est le né 8 novembre 1928) en 1973, le dauphin de Lev Yachine dans les années 50 et 60 est de l`avis de tous, l`homme à qui le Cameroun doit sa tradition de grands gardiens de buts. C`est au contact de ce Croate d`origine qui a gardé les buts de la Yougoslavie pendant trois coupes du monde (1950, 1954, 1958) que Thomas Nkono, Joseph Antoine Bell et autres vont développer le potentiel naturel qu`ils avaient. Arrivé au lendemain du désastre de la Can 1972, il a travaillé à exorciser les vieux démons et a engagé le chantier de la reconstruction d`une équipe nationale en accompagnant les entraîneurs locaux des équipes majeures (Canon, Tonnerre, Union) vers leurs succès continentaux. C`est Beara, qui quittera le Cameroun en 1976, qui lance la jeune génération constituée par les Ndoumbe Lea, Grégoire Mbida, Emana "Marco", Manga Onguené…)
J.B.
Henri Michel
Une girouette aux states
Après la qualification assurée par Léonard Nseke et compagnie, le gouvernement camerounais a cru bon de recruter un entraîneur plus "expérimenté". C`est ainsi que Henry Michel (59ans), atterrit au Cameroun. Bien qu`au chômage au moment où il est recruté par les autorités sportives camerounaises, via un réseau d`activistes (Alain Noah et Nestor Andzé), c`est avec des préjugés assez favorables que le technicien français débarque. Médaillé d`or aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 avec les espoirs français, Henri Michel force le respect. Mais, comme un mercenaire, l`ancien entraîneur de Nantes signe son contrat à seulement quatre mois de la coupe du monde.
En route pour l`expédition américaine, après une préparation laborieuse, l`ancien capitaine de l`équipe de France que l`on disait doté d`une forte personnalité s`est laissé influencer dans ses choix en modifiant sa première liste. Jean-Jacques Missé Missé et Patrick M`boma sont remplacés par Victor Ndip Akem et Louis Paul Mfédé. Avec deux défaites et un nul, les Lions, minés par des problèmes de primes, rentrent dans leur tanière la queue basse. Henry Michel, ne fera pas le voyage retour pour le Cameroun. Ses rapports avec ce pays se limiteront à des joutes au niveau de la Fifa pour le paiement des arriérées de salaires qui ne lui ont pas été versée par le Cameroun.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Pierre Lechantre (1999 - 2001)
Un laurier et des tonnes de regrets
Malgré de bons résultats, le technicien français a été viré comme un malpropre.
Après la prestation foireuse du Cameroun à la coupe du monde France 98, Claude Leroy, alors sélectionneur des Lions Indomptables, a préparé le terrain à son successeur. L`arrivée de Pierre Lechantre au Cameroun, en 1999, avait en effet été négociée par son prédécesseur de compatriote. Ancien international espoir français, Pierre Lechantre débutait ainsi sa première expérience africaine en tant que sélectionneur. En très peu de temps, il réussira pourtant à former une solide équipe nationale de football du Cameroun. Avec les Lions indomptables, il a remporté, dans des conditions particulièrement difficiles, la Coupe d`Afrique des nations 2000 face au pays organisateur, le Nigeria. Pour plus d`un observateur, le jeu chatoyant des Camerounais, qu`ils avaient perdu depuis la Can 1988 au Maroc, est revenu avec ce technicien français.
Ce qui a d`ailleurs permis au Cameroun de titiller les Bleus (champions du monde en titre), le 4 octobre 2000 au Stade de France (1-1). Pendant le règne de Pierre Lechantre, les Lions indomptables sont entrés dans la cour des grands, cités parmi les 10 meilleures équipes du monde !
Le Français quittera pourtant la tête des Lions en juin 2001. Une injustice, de l`avis de nombreux Camerounais, pour celui qui fut élu meilleur entraîneur d`Afrique 2000-2001 par la Confédération africaine de football (Caf), grâce à son travail. Dans son testament d`adieu au peuple camerounais, Pierre Lechantre disait avoir quitté le Cameroun "sans vagues et sans amertume". Malgré les circonstances troubles de son départ, ce dernier, qui est allé ensuite offrir ses services au Qatar puis au Mali, n`a pas caché son intérêt à revenir au pays des Lions indomptables. Depuis lors, les supporters du Cameroun pensent à lui chaque fois qu`il faut renouveler l`équipe dirigeante des Lions. Mais, le Français aurait affirmé que son retour au Cameroun doit être conditionné par l`association de la Fédération française de Football aux négociations.
E.D.
Léonard Nseke
Base d`un quarté gagnant
Lorsqu`en 1993 Jules Nyongha, démissionne de la tête des Lions indomptables parce qu`il manque du minimum pour mener à bien sa tâche et que pendant le même temps sa famille subit des pressions et menaces, Bernard Massoua II va sortir de sa préretraite Leonard Nseke, officiellement entraîneur provincial pour le Littoral. Il le nomme à la tête d`un groupe de quatre techniciens, les autres étant Michel Kaham, Jean Pierre Sadi et Albert Nguidjol. Le quartet a deux matchs au couteau pour assurer une qualification des Lions à la world cup 94. D`abord une victoire impérative à Conakry face à la Guinée pour garder espoir. Avec l`appui de quelques professionnels qui malgré de nombreux arriérés consentiront à payer leurs billets d`avion, le Cameroun s`impose 2-1.
Le 10 octobre 1993, Leonard Nseke sort son sombrero pour la réception du Zimbabwe à Yaoundé. Une victoire et le Cameroun est aux Etats-Unis. En présence du chef de l`Etat, Omam Biyick par deux fois et Maboang Kessack marque pour le Cameroun qui encaisse un seul but. Les quatre sapeurs pompiers dans l`austérité ont réussi leur mission. Léonard Nseke entraîneur adjoint des Lions dans les années 70 ne conduira pas l`équipe à la Coupe du monde. "Le comble c`est que ma prime de qualification c`est quelqu`un d`autre qui l`avait touché et il a construit sa maison avec", déclare amer celui qui en tant que joueur a fait ses classes dans Etoile de Mbanga et Diamant de Yaoundé et a été capitaine de l`équipe nationale de l`équipe du Cameroun de football.
E. D.
Artur Jorge (Dec 2004- mars 2006)
A un poteau du miracle
Le Portugais recruté pour qualifier les Lions Indomptables pour la coupe du monde passe à côté d`un exploit.
Lorsque le Portugais est nommé le 10 janvier 2005 à la tête des Lions Indomptables, il a pour mission de les qualifier pour la coupe du monde Allemagne 2006. L`oiseau rare vient remplacer l`Allemand Winfried Schaefer, limogé pour absence de résultats. Les Lions Indomptables ont six points de moins que les Ivoiriens, leaders du groupe. Le "magicien du foot", 61 ans, affiche des états de service impressionnants : 3 fois champion du Portugal, 1 fois vainqueur de la coupe d`Europe des Clubs Champions, 2 fois champion de France, 2 fois demi finaliste de la coupe de l`union européenne de football association. Il a, part ailleurs, été élu meilleur entraîneur d`Arabie Saoudite en 2001, remporté un titre de champion d`Arabie saoudite en 2002 et décrocher une Super Coupe de Russie en 2004.
Le maçon fait ses preuves au pied du mur. Le Cameroun écrase tout sur son passage. Les Eléphants tombent à Abidjan par 2-3. Les Lions Indomptables renversent la vapeur en prenant la tête du groupe. Mais, ils doivent à tout prix gagner face à l`Egypte pour se qualifier. La mission impossible a lieu au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo. Le Cameroun fait un nul contre l`Egypte (1-1) et la Côte-d`Ivoire se qualifie. Le 8 octobre est une journée noire pour le football camerounais. Artur Jorge n`aura pas été le messie. Mais, le Portugais reste, avec de nouvelles missions : " assurer la préparation des Lions indomptables pour la Can-2006 ".
Artur Jorge conduit les Lions en Egypte en janvier et février 2006. Sans grand succès. Ils sont éliminés aux quarts de finale par les Ivoiriens aux tirs aux buts. Entre temps, Artur Jorge réclame des mois de salaire. Signe des temps. Le mercredi 8 mars 2006, Artur Jorge Texeira faxe sa lettre de démission au Minsep.
Justin Blaise Akono
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