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Stade défectueux : La Fifa tire les oreilles au Cameroun (09.02.2005)
Une délégation conjointe Fifa / Caf a visité les installations du stade. C’était le 7 février 2005. Elle a sommé les autorités camerounaises de s’arrimer aux normes modernes de confort et de sécurité.
Ils étaient quatre : Walter Gagg, directeur des stades et sécurité de la Fifa, Bolaji Ojo Oba, officier de sécurité de la Fifa, Jean Manga Onguene, chef du bureau développement de la Fifa en Afrique centrale et de l’Ouest et Adnan El Guindy, directeur des compétitions et sécurité de la Caf. Ils avaient une même mission : évaluer l’état des installations du stade omnisports de Yaoundé. C’est à la suite des rencontres de la phase aller des éliminatoires couplées Can – Coupe du monde 2006, que les différents commissaires des rencontres ont adressé des rapports décriant l’état des installations et le climat d’insécurité pendant les rencontres.
Tous ou presque ont décrié l’état des vestiaires qui ne répondent plus aux normes modernes, tout comme les gradins sont loin d’être les meilleurs endroits de sécurité. Pis, aujourd’hui, ce qui tenait lieu de toilettes a foutu le camp. Pas d’infirmerie, pas de salle d’eau, pas de salle anti-dopage. A cela on ajoute la non matérialisation des places dans les gradins. Les différents responsables de la Fifa ont indiqué leur désir de voir réduits au maximum, les risques d’incidents. Puisqu’ils ont “ constaté plusieurs choses qui ne nous plaisaient pas. Nous avons trouvé différents objets dangereux : cailloux, bâtons… ”. Pour cela ils ont décidé que “ pour les prochains matches, il faudrait que ce stade soit nettoyé ”. La commission a aussi sommé les autorités camerounaises d’être en conformité avant la rencontre qui opposera, le 27 mars prochain, le Cameroun au Soudan. Déjà, le 17 mars, soit dix jours avant ce match, une équipe des responsables des deux structures viendra visiter les installations. Visite qui devra déterminer la tenue de cette rencontre.
La libération ?
Ce n’est pas la première fois que le Cameroun est interpellé pour revoir ses installations. Et chaque fois, les différents responsables locaux ont trompé le public et les instances internationales du football. En 1999, alors que les Lions Indomptables accueillaient les Blacks Stars du Ghana, une panne d’électricité s’était produite. Interrompant ainsi la rencontre. Le Cameroun s’était fait tirer les oreilles. La rencontre, reprogrammée, avait eu lieu au stade omnisports de Douala qui lui-même ne correspond pas aux normes. Le ministre de la Jeunesse et des sports de l’époque, Joseph Owona avait fait faire
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des travaux sur l’aire de jeu et quelques installations pour un montant de plus de 400 millions de francs cfa. Le ministre Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt qui l’a remplacé a suivi le même chemin. Sans un résultat viable. Car l’entrepreneur qui a gagné le marché a tout fait, sauf le bon travail. Et comme si cela était une mode, le ministre Etame Massoma a confié les travaux de réfection des vestiaires à une entreprise allemande. Pour un coût total de 86 millions de francs Cfa. Lesquels tardent à commencer. Pourtant en son temps, l’on annonçait la célérité dans leur réalisation. Il y a un moment, une polémique a été soulevée au sujet de ce stade. Les rumeurs, non démenties, laissaient entendre qu’un international camerounais avait donné, comme contribution personnelle, 80 millions de francs Cfa à un ministre pour la réfection de ce stade. Lequel ministre en avait fait…bon usage.
Dans la convention Minjes/Fécafoot, signée en 2000, il est prévu un prélèvement des fonds pour la construction ou la gestion des infrastructures sportives. Et pour le cas d’espèce, des stades de football. Mais on ne se souvient pas un seul instant que cet argent a servi à quelque chose. Ni la Fécafoot, ni le ministère des Sports, personne n’a jugé bon de rendre compte à qui que se soit. Pourtant, on connaît la grande parade exhibée pour des réalisations même les plus petites. C’est dire que ce volet n’est pas le plus important à leurs yeux. Nombre d’observateurs pensent que l’intervention des instances internationales permettra enfin la mise sur pied des infrastructures fiables au Cameroun. Cette mission qui est arrivée au Cameroun dimanche dernier, a commencé par la Rdc le 4 février, se poursuivra au Mali le 17 février et prendra fin le 19 février au Sénégal. C’est donc une visite africaine des infrastructures non adaptées aux normes modernes.
C’est à la faveur de la 8ème Coupe d’Afrique des nations (Can) qui s’est jouée au Cameroun en 1972 que le stade omnisports de Yaoundé a été construit. Dans la précipitation, les travaux n’ont pas été achevés. Et ce, jusqu’à ce jour. Même au niveau de la loge présidentielle, on observe des défaillances. Il y a 5 ans, le ministre Bidoung Mkpatt avait émis le vœu de privatiser la gestion des stades au Cameroun. Ce qui, disait-on, allait accroître les recettes, et permettre un meilleur traitement des joueurs et leurs encadreurs. Mais l’affaire a été classée. On espère que cette commission permettra enfin aux autorités camerounaises de se pencher véritablement sur ce volet.
Par SANDEAU NLOMTITI
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