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ISSA HAMZA UN LION DANS L’UNIVERS DU NOBLE ART (12.12.2007)
A tous ceux, qui s’évertuent à se faire l’écho de cette pensée aussi réductrice qu’hâtive, qui consiste à associer réussite sportive au Cameroun avec football, Issa Hamza, boxeur de son état, apporte un cinglant et irréfutable démenti à cette réalité biaisée et illégitimement fondée.
Depuis 2002, date de son arrivée en France, le sportif natif de Douala, licencié désormais à l’A.B.C de Calais, club de boxe réputée du nord de la France, a pu faire apprécier ses qualités pugilistiques à chacune de ses apparitions sur les rings de l’hexagone.
Aujourd’hui, âgé de 29 ans, et à force de courage et de détermination dans son labeur, l’ancien pensionnaire du boxing club de Douala, goutte enfin à cette reconnaissance du milieu et cueille les fruits d’une réussite survenue sur le tard.
Comment as-tu découvert la boxe au Cameroun ?
Très jeune. Tout a commencé suite à une petite bagarre de rue entre camarades. Ce jour là, j’ai été battu. Alors cherchant le meilleur moyen de pouvoir prendre ma revanche, j’ai décidé d’apprendre la boxe. Je suis allé trouver un type de mon quartier qui connaissait bien ce sport et qui l’enseignait. Il m’a d’abord chassé pour me dissuader de choisir cette discipline, mais devant mon insistance et ma détermination, il a fini par céder et m’accepter dans son club. C’est là, que j’ai fait mes premiers pas.
Décris-nous ton parcours au pays ?
En fait, une fois que j’ai enfilé les gants je ne les ai jamais plus enlevés. La boxe est devenue pour moi comme une évidence. J’ai appris les bases de mon sport au Cameroun. Très vite mes entraîneurs ont décelé chez moi des qualités indéniables. J’ai intégré le meilleur club de la ville, puis par la suite, les différentes sélections nationales pour défendre les couleurs du pays un peu partout sur le continent africain. J’ai participé à de nombreuses compétitions internationales : Championnats d’Afrique, Jeux de la Francophonie, Jeux du Commonwealth. J’ai découvert beaucoup de pays, je conserve aujourd’hui de ses expériences enrichissantes des souvenirs inoubliables.
Et l’aventure française ?
En 1998, j’étais déjà venu en France effectuer un stage de 3 mois à l’INSEP. Et puis, en 2002, suite à un tournoi au Kazakhstan avec l’équipe nationale, je décide de rester à Paris. J’intègre le club de Choisy le Roi situé en périphérie de la capitale, et dans la foulée je passe pro. Et là, je découvre un autre monde.
C’est-à-dire ?
Ca n’a plus rien à voir. Entre le monde sportif amateur et le milieu du professionnalisme, il y a un décalage énorme. Cette réalité est d’autant plus perceptible si tu viens du continent africain. Il a fallu s’adapter à tout : aux conditions d’entraînement beaucoup plus rigoureuses, à l’hygiène de vie davantage exigeante. Enfin et surtout, il a fallu se battre au propre comme au figuré, sur et en dehors du ring, pour me faire une place. Ici on ne te fait pas de cadeau. Bref, j’avais l’impression de recommencer mon apprentissage de la boxe.
Aujourd’hui tu as posé tes valises à Calais..
Courant 2005, je suis venu dans cette ville pour 5 jours en tant que sparring- partner du Champion du monde de l’époque qui réside ici. L’ambiance, les conditions d’entraînement, le sérieux et le professionnalisme des dirigeants que j’ai côtoyés m’on séduit. J’ai pensé que c’était le bon moment pour moi de donner un nouvel élan à ma carrière, une nouvelle orientation, afin de franchir un cap supplémentaire.
Et quel cap, puisqu’un an
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plus tard, tu deviens Champion Intercontinental des poids Welters. Que symbolise pour toi ce titre ?
Beaucoup de choses. D’abord, la satisfaction du travail accompli. Sur le ring tu ne peux pas tricher, c’est une surface de vérité. Cette ceinture représente des heures et des heures d’entraînements, d’exercices répétés des centaines et des centaines de fois, des litres de sueur. Si je suis parvenu à conquérir ce titre, c’est grâce à ma persévérance et à ma volonté. Mes premières années de professionnalisme n’ont pas été simples, je n’ai jamais bénéficié d’aucune protection, ni de traitement de faveur. Si je me suis imposé dans ce milieu, c’est grâce à mon travail et à mes qualités de boxeur. J’ai connu des périodes et des moments très difficiles, qui m‘ont beaucoup appris, m’ont permis de me forger un mental à toute épreuve. Enfin et surtout, je n’ai jamais douté de moi, ni perdu espoir car j’ai la foi, et je sais que Dieu est grand.
Comment te prépares-tu, en règle générale ?
Lorsque je suis en phase de préparation de pré-combat, je monte en puissance et en intensité au fil des séances d’entraînement. Je travaille en technique, résistance physique et tactique de combat. En règle générale je ne me préoccupe jamais de mes adversaires. Ce n’est pas une marque d’autosuffisance, je respecte tout le monde sur le ring, mais je me concentre avant tout sur ma boxe. J’estime que si je fais ce qu’il faut, si je consens aux efforts nécessaires, alors je peux affronter n’importe qui. Les gens ont tendance à oublier qu’un combat se gagne autant par la puissance physique, l’agilité technique, que par les ressources mentales. Il ne suffit pas de frapper fort, encore faut-il savoir à quel moment et comment.
Quel sont tes futurs objectifs ?
Je viens de conserver pour la deuxième fois ma ceinture intercontinentale, ce qui prouve que ma place à ce niveau n’est pas usurpée. Conserver ce titre était pour moi capital. La condition sine qua non en vue de pouvoir obtenir une chance mondiale. Aujourd’hui l’optique de disputer un titre mondial, s’avère être pour moi une progression logique dans ma carrière sportive. Ce combat serait pour moi une aventure exceptionnelle et un formidable challenge. Devenir le premier Champion du Monde Camerounais de la discipline me remplirait de joie et de fierté. Mais pour l’instant je savoure l’instant présent et remercie Dieu chaque jour et m’en remet à sa volonté.
Et l’après boxe alors, tu l’envisages comment ?
Là c’est encore plus loin (rires). Je n’ai que 29 ans et j’estime encore avoir quelques belles années devant moi. Enfin j’ose l’espérer. Je ne suis ni usé ni blasé de mon sport. Je me rends toujours à la salle avec la même envie et le même plaisir, alors je ne me suis pas encore penché sur un éventuel projet de reconversion. Cela dit, le fait de pouvoir faire profiter aux jeunes de mon expérience et de mon vécu pourrait s’avérer être une piste intéressante à exploiter. Transmette son savoir aux plus jeunes, les guider, les conseiller, sont des valeurs et des actes très enrichissants et extrêmement valorisants. A ce sujet, je garde d’ailleurs de très bons contacts avec mes entraîneurs au Cameroun, que j’informe régulièrement de l’évolution de mon parcours en Europe. Je leurs dois bien ça, c’est eux qui sont à l’origine de ma carrière. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient.
ATANGO.
http://www.songo.org/article.php?sid=442&&thold=0
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