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Augustin Edjoa : Un Camerounais doit être médaillé aux Jo en 2004. (31.12.2003)
Propos recueillis par B.M.B.
C`est le principal défi que se fixe le président de la Fédération camerounaise d’athlétisme pour la nouvelle saison.
2003 a été une année plutôt fastidieuse pour la Fédération camerounaise d`athlétisme (Fca)…
A la Fédération camerounaise d`athlétisme, nous avons eu un programme très vaste et quelque peu fastidieux dans la mesure où, avec un programme vaste et peu de moyens, on n`a l`impression à un moment donné, de prêcher dans le désert. Pour le président de la fédération que je suis, nous avons essayé de remplir notre contrat. D`abord à l`intérieur, c`est-à-dire au Cameroun, les évènements qui avaient été programmés au niveau de la fédération pour la plupart, se sont déroulés. Même si nous n`avons pas pu, à la dernière minute, organiser les championnats nationaux. Du moment où le stade Ahmadou Ahidjo avait été fermé alors que nous comptions y organiser cette compétition. D`autant plus qu`en dehors de celui de Garoua, le stade Ahmadou Ahidjo est le seul qui possède un revêtement normal pour une grande compétition comme les championnats nationaux. Et cette compétition devait nous conduire vers les championnats du monde. Nous ne pouvions donc pas faire autrement que de programmer les championnats nationaux qu`à Yaoundé.
S`agissant de l`extérieur, nous avons participé aux championnats du monde en salle à Birmingham avec les résultats que tout le monde connaît. A savoir quatre participants et deux vice champions du monde : Joseph BatangDon et Françoise Mbango. Par la suite, nous nous sommes présentés à Paris pour le grand rendez-vous mondial des championnats du monde à l`aire libre. Et là aussi, Mbango a réédité l`exploit qu`elle avait réalisé deux ans plus tôt à Edmonton (Canada) : vice-championne du monde du triple saut avec une amélioration toutefois de sa performance qui va au-delà désormais des 15m. Ces championnats ont d`ailleurs clos notre saison 2002-2003. Le bilan est plutôt mitigé. Les gens s`attendait à ce que nous ayons de meilleurs résultats ; à savoir que Mbango devienne véritablement championne du monde et que BatangDon se classe parmi les cinq meilleurs du monde, pour ne compter que sur ces deux athlètes. Léonie Mani ayant été suspendue entre temps pour dopage. Cette histoire a été la tâche noire dans notre calendrier.
A quand le retour des athlètes camerounais sur les pistes ?
Nous avons commencé la nouvelle année comme toujours avec le semi-marathon international de Yaoundé qui s`est déroulé dans de très bonnes conditions. Nous sommes encore au début de la saison. Après cet événement, il fallait attendre le semi-marathon du Ngondo qui n`a, malheureusement pas eu lieu, pour des raisons qui ne dépendent pas de nous. A l`heure où je vous parle, nous allons participer, avec nos athlètes des universités, à ce que nous avons dénommé le " Challenge inter-universitaire " qui va se dérouler au stade La Concorde de l`Université de Yaoundé I. Ce sera là l`occasion pour toutes les universités, de montrer ce dont elles sont capables avant les jeux de la Fenasup qui auront lieu en avril 2004 à Soa.
Et le calendrier de la nouvelle saison ...
Sinon le programme de l`année 2003-2004 a été arrêté. Il est vaste, aussi bien à l`intérieur qu`à l`extérieur. Je voudrais dire surtout en ce qui concerne les compétitions à l`intérieur qu`il y a une nouvelle compétition qui va naître. C`est une sorte de Golden league que j`ai mis sur pied avec le concours de l`Ucb. C`est une série de cinq évènements. Pourquoi ce chiffre ? Parce que Ucb veut fêter, cette année, les cinq ans de sa bière de prestige. C`est pour cela que dans un premier temps, il est question de faire courir cet évènement dans cinq villes du Cameroun. Nous souhaitons pérenniser ce projet et que d`année en année, nous ajouterons une ville chaque fois jusqu`à couvrir toutes les dix provinces du Cameroun.
En dehors de cela, nous allons participer à tous les grands rendez-vous mondiaux : les championnats du monde en salle qui auront lieu à Budapest (Hongrie) avec certainement les
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mêmes athlètes que ceux de l`année dernière. Mais il n`est pas exclu qu`un ou deux autres s`ajoutent à la délégation du Cameroun. Nous aurons bien sûr l`ascension du Mont Cameroun qui n`est plus un événement des seuls Camerounais?. Par ailleurs, le Cameroun abritera l`année prochaine, cela pour la première fois, le championnat d`Afrique des masters, ce que nous appelons couramment les vétérans.
Vous avez évoquez le cas Léonie Mani suspendu pour avoir été contrôlé positive au test de dopage. La Fca ne s`est jamais prononcée là-dessus...
Ce problème nous a beaucoup gêné. Au moment où nous sommes saisis du cas Léonie Mani, nous avons plutôt un dossier bizarre. Il s`agissait de l`analyse de deux échantillons dont l`un était positif et l`autre négatif. Compte tenu du fait qu`au Cameroun nous n`avons pas une structure capable de se prononcer sur les cas de dopage, il nous était difficile, nous, au niveau de la fédération, de ne pas baisser les bras devant la pression de l`Iaaf. On a donné deux résultats. L`Iaaf en a choisi un : celui positif. Si je m`en tiens à la réglementation, cela signifiait que Mani devait être sanctionnée par l`Iaaf. Malheureusement, il nous est difficile, à partir du Cameroun, de gérer un athlète qui réside à l`étranger. Pour le cas d`espèce, Mani réside aux États-Unis. Nous nous sommes aperçus, bien après, que malgré la suspension qui la guettait, elle a continué de prendre part aux compétitions. Cela, à l`insu de la Fca. Ce qui nous a beaucoup gêné car on pourrait croire que nous étions quelque peu complice de la situation.
A défaut d`institut de contrôle de dopage, est-ce qu`au Cameroun on informe les athlètes sur ce phénomène et ses conséquences ?
Il y a une éducation. C`est le travail des encadreurs. Ca fait partie de leur priorité. Au niveau de la fédération, nous demandons aux athlètes de veiller à ce que nous n`ayons pas de cas de dopage. Même si nous savons par ailleurs que c`est difficile de les contrôler. Lorsque qu`un athlète a fumé une herbe quelque part, ce n`est pas toujours évident de le savoir. Par ailleurs, nous essayons de voir sur le terrain, des manifestations capables de nous faire croire qu`un athlète n`a pas son allure normale. Ces quelques soupçons peuvent déjà nous amener à interpeller certains de ces athlètes. Mais, en parler est déjà quelque chose.
C`est un travail qui est fait à travers l`un des programmes du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc); et puis il y a une association de lutte contre le dopage au Cameroun. Nous appelons très souvent ces gens pour qu`ils parlent aux athlètes. C`est par exemple le cas à la veille de l`ascension du Mont Cameroun. Il faudrait aussi ajouter que l`une des difficultés que nous rencontrons est que nous n`avons pas toujours nos athlètes en main. Quand ils préparent les compétitions chez eux, comment contrôler ce qu`il mangent, les médicaments qu`ils boivent... Heureusement que nous n`avons pas encore eu un cas d`accident dû au dopage. Nous continuons à penser que nos enfants sont sains, notamment ceux qui sont à l`intérieur parce que nous sommes avec eux. Ailleurs, c`est un travail qui doit être fait là-bas, entre les athlètes et leurs encadreurs.
2003-2004 a débuté à la Fca. Sous quelle signe placez-vous cette saison ?
C`est un défi que nous nous donnons : faire mieux encore que la saison précédente. N`oubliez pas que nous avons les championnats du monde en salle. Nous avons par ailleurs les Jeux olympiques. Je crois qu`il est temps qu`un Camerounais monte sur l`une des trois marches d`un podium. Voilà notre défi.
2004 sera également une année particulière à la Fca en ce sens qu`elle est une année élective. Comptez-vous vous présenter ?
Je ne peux pas encore vous répondre. Il est trop tôt pour en parler. Même si je pense de temps en temps à ces élections. Je ne serais candidat qu`avec l`accord des athlètes, des entraîneurs et des officiels. Ce sont ceux-là, avec qui je travaille tous les jours, qui me diront si je peux encore mériter de leur confiance ou non.
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