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Jean Patrice Ndaki Mboulet :« On n’a pas eu de primes de qualification» (07.10.2010)
Meilleur joueur du premier tour, l’ancien sociétaire de Port Autonome de Douala parle de sa carrière, des contraintes et attentes des volleyeurs et des championnats du monde.
Quelle lecture faites-vous de la prestation du Cameroun à cette 17è édition du championnat du monde de volley-ball ?
La dernière fois où le Cameroun a été présent à cette fête mondiale, cela remonte à 1990. Après une si longue période d’absence, notre prestation est plus qu’honorable. Même si ce soir (Ndlr : samedi) on ne peut qu’avoir de nombreux regrets de n’avoir pas pu concrétiser la victoire d’hier contre les Usa. D’un autre côté, perdre au deuxième tour 3-2 contre le champion olympique et avoir des regrets, c’est le signe que les ambitions du volley-ball camerounais sur la scène mondiale ont été revues à la hausse.
Pour ces championnats du monde, qu’est-ce qui peut rendre compte de votre détermination ?
Les raisons sont multiples. D’abord, c’est un honneur et un plaisir pour moi de représenter mon pays. Si c’est la principale motivation, il ne demeure pas moins que c’est mon travail. Mieux, je veux me vendre et gagner ma vie. Toutes ces raisons et bien d’autres justifient que je m’applique pleinement lorsque j’ai l’honneur d’être sollicité pour défendre les couleurs de mon pays.
Abbas El Hadj, le capitaine, n’a pas joué. On annonce sa retraite prochaine. Vous a-t-il été facile de prendre les commandes comme nouveau capitaine ?
Après le stage et la compétition qu’on a faits, j’aimerais que nous apportions beaucoup plus de professionnalisme. C’est-à-dire que nous avons choisis le volley-ball comme métier. Et lorsque nous allons nous retrouver à chaque fois en sélection, nous allons nous donner à 110%. Mais en retour, nous attendons de recevoir la considération due à notre engagement et à notre patriotisme. Le stage commence par l’idée que le joueur a de son vol, son hébergement etc. Les footballeurs connaissent leur plan de vol, l’hôtel où ils seront logés et leurs primes. Il ne faut pas que je dise à mes amis que je perçois moins d’euro au titre des frais de transport pour le taxi. Cela doit finir. Je dois vous dire qu’il y’en certains joueurs qui gagnent plus que cela. Comme je le disais plus haut, il y’aura toujours un prestige de jouer en sélection. Que cela devienne aussi une manne financière par ce que l’on vient aussi pour gagner de l’argent. C’est d’abord notre métier. Il y’a des montants que même lorsqu’on les présente à un joueur, ça peut changer quelque chose dans la tête. J’ai discuté avec les tchèques et les brésiliens dont certains jouent au Japon comme moi (9 et 12), histoire non pas de me mettre à leur niveau mais de voir l’impact que cela peut avoir, on est à des années lumière de ce qu’ils gagnent et de ce qu’ils ont en ligne de mire en cas de victoire. Au premier tour, les brésiliens qui ont plus de chances de passer le premier tour que nous sont à 10.000 Euros chacun. Chaque italien a perçu 10.000 euros au titre de prime de participation à la compétition. Les tchèques avaient chacun 15.000 Euros comme prime de participation. Les camerounais ont reçus 3000 euros, 1500 euros par match gagné, 7,5 euros par jour au titre de primes olympiques. On n’a pas eu de
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primes de qualification qui était l’objectif. Nous ne demandons pas qu’on nous remette les mêmes primes qu’aux footballeurs. Mais nous voulons sentir qu’on a de la considération pour nous.
Peut-on dire que le sport est une vocation dans votre famille ?
Si on peut le dire. Et je vois aussi dans votre question une façon de vouloir parler de mon frère qui n’a pas été à cette compétition. Ce n’est que partie remise. Pour revenir à mon cas, je dois vous dire ma carrière a été une petite chance grâce à une aîné. En effet, j’ai été volleyeur confirmé en 1999 avec Port Autonome de Douala (Pad). C’est parti sur un coup de fil de Gérard Sadey à l’ancien entraîneur du PAD, Ligog. Je suis parti de Kribi pour Douala. Ça a été le début de l’aventure. En 2002, j’évolue à Frejus volley-ball en France. Puis, je vais à Montpellier université en 2003-2005. L’As Cannes m’accueille en 2005-2006. Je participe à ma première coupe d’Europe. La même année je suis finaliste de la coupe de France. Pour la saison 2006-2007, j’évolue dans St Brieuc. Il convient de souligner que, en 2002, lorsque j’arrive en France, je joue au poste attaquant central (bloqueur central). En 2006-2007, je change de position pour jouer en pointe. J’ai été meilleur marqueur et meilleur attaquant du championnat de France. De 2007 à ce jour je joue à Nippon Steel Sakai Blazers où je suis encore sous contrat jusqu’en 2011. Avec cette équipe, j’ai joué et perdu trois finales. La première année, j’ai joué la finale de la coupe de l’empereur. L’année dernière et cette année, j’ai perdu la finale du championnat. Avec l’équipe nationale, j’ai remporté la Can en 2001 au Nigeria. Deux fois médaillé de bronze de la Can en 2003 et 2009. En 2001 et en 2003, il a été le meilleur bloqueur africain. En 2009, j’ai été meilleur attaquant lors de la Can. Des statistiques des championnats du monde, il ressort que je suis le meilleur marqueur du premier tour.
Selon certaines sources, vous auriez été contacté pour jouer en Europe. Vous auriez décliné l’offre. Qu’en est-il ?
Mon agent m’a appelé pour me dire qu’il avait des contacts d’Italie et de la Pologne. L’éducation que j’ai, une parole donnée vaut de l’or. Mon contrat comme je vous l’ai dit, arrive à expiration l’année prochaine. Et puis, le salaire de cette année est correct. C’est mon meilleur salaire depuis que je joue.
L’année dernière, au Palais des sports à Yaoundé, votre qualification pour ces championnats du monde a suscité des vocations. Cette compétition le fera encore plus. Qu’est ce que le public camerounais peut attendre encore de vous ?
Tant que je peux jouer, je vais continuer à apporter le meilleur de moi-même pour l’évolution du volley-ball camerounais. J’ai été très ému en voyant le volley-ball remplir le palais des sports. Certes les 5000 places n’ont rien à voir avec les 12.000 spectateurs et les quatre chaînes de télévisions qui retransmettent en direct mes matches de championnat au Japon. Mon agent m’a appelé pour me dire qu’il avait des contacts d’Italie et de la Pologne.
Propos recueillis par François Xavier Eya, avec la collaboration de Sandeau Nlomtiti
Écrit par Propos recueillis par François Xavier Eya
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