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Issa Hayatou : On revisera le contrat des droits télé (17.01.2006)
Le président de la Confédération africaine de football (Caf) parle, à la veille de l`ouverture de la Can 2006 vendredi prochain en Egypte.
Propos recueillis par Emmanuel Gustave Samnick
Comment se porte le football africain à la veille de la 25ème Coupe d`Afrique des nations?
Ce que je peux vous dire en gros, c`est que notre football se porte bien. C`est la veillée d`armes en ce moment dans les équipes nationales qualifiées à cette Can. Quand on parle de veillée d`armes, on peut penser qu`il y a des problèmes. Mais s`il y a quelques problèmes, ceux-ci sont simplement inhérents à toute organisation de cette envergure. Je puis vous affirmer que du côté de la confédération comme du côté du comité d`organisation égyptien, tout baigne dans l`huile. Il y a une heure et demie (Ndlr: jeudi 13 janvier dans l`après-midi), j`ai eu un coup de fil du secrétaire général de la Caf qui m`a rendu compte de l`évolution positive des préparatifs.
Au niveau des 16 équipes qualifiées également, je suis au courant que toutes sont à pied d`oeuvre pour peaufiner leur préparation, afin d`arriver en bonne forme à la compétition. Je peux donc vous dire que, présentement, nous n`avons pas d`inquiétude. Nous espérons simplement que cette bonne ambiance qui prévaut aujourd`hui va demeurer jusqu`au coup d`envoi et pendant toute la compétition. On m`a assuré que tous les stades sont fins prêts et que les rénovations, qui y avaient été engagées par le gouvernement égyptien, ont été menées à leur terme. Les hôtels qui vont accueillir les délégations sont également prêts. Bref, tout se passe bien.
Il y avait tout de même des incertitudes quant à la participation de certains joueurs importants...
Vous savez, nous, nous avons fait notre travail. La Can se déroule pendant ce que la Fifa a désigné une période protégée. A partir de là, les clubs utilisateurs des joueurs sont tenus de les libérer deux semaines avant la compétition. Sauf si la fédération nationale n`a pas sélectionné le joueur ou si elle s`est entendue avec le club pour que le joueur soit libéré à une autre date, un joueur retenu dans la sélection de son pays est tenu de répondre présent. S`il refuse de rejoindre son équipe nationale pour se consacrer à son club, il sera suspendu même dans son club pendant le déroulement de la compétition de sélections qu`il aura boycottée. Donc, en ce qui nous concerne à la Confédération africaine de football, le travail a été fait administrativement et politiquement au niveau de la Fifa pour qu`il ne se pose plus le problème de libération des joueurs évoluant à l`étranger.
Encore qu`il y a eu plus de peur que de mal, dans les velléités de désertion de certains joueurs. Ces joueurs, pour la plupart, ont décliné les exigences de leurs clubs et veulent absolument défendre les couleurs de leurs pays, se souvenant sans doute que c`est grâce à ces pays qu`ils sont ce qu`ils sont.
Eto`o va venir, Drogba va venir, tout le monde sera là, en dehors des blessés bien sûr...
Conséquence, plusieurs télévisions du monde s`intéressent à la Can. Mais qu`en sera-t-il des télévisions nationales africaines qui ont du mal à acquérir les droits de retransmission apparemment trop chers?
Nous avons assisté, impuissants, à ce litige. On était de bonne foi quand on a cédé ces droits à Sportifve qui, à son tour, les a cédés à LC2 pour ce qui est de la zone Afrique. Nous avons appris que LC2 exigeait entre 500 et 800 millions de Fcfa aux chaînes de télévision africaines pour retransmettre la Can. En ce moment, nous ne pouvons que négocier, et c`est ce qui a été fait. Mais à l`avenir, nous tiendrons compte de cela: avant de céder les droits à une société donnée, nous poserons des exigences pour que l`acquéreur des droits sache qu`il y a des télévisions africaines qui ne peuvent pas faire certains
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sacrifices et que les Africains ont le droit de regarder leur Coupe d`Afrique des nations. Le contrat actuel courant jusqu`à la Can 2008, nous ne pouvions que négocier avec le détenteur des droits afin que le maximum de télévisions africaines puissent retransmettre cette compétition. Mais après 2008, au moment de signer un nouveau contrat, soyez rassuré que nous veillerons que les désagréments vécus cette année ne se reproduisent plus.
Vous avez souvent évoqué le souci de développer les infrastructures en Afrique pour justifier la fréquence biennale de la Can, laquelle suscite moult critiques hors du continent. Maintenez-vous cette position?
Absolument! C`est pour l`intérêt de l`Afrique. Ceux qui veulent que la Can se joue tous les quatre ans ont leur intérêt. Il s`agit essentiellement des clubs professionnels qui ne veulent pas se séparer de leurs joueurs pendant les compétitions en Europe. Nous les comprenons et nous sommes heureux que des joueurs africains évoluent dans ces clubs; c`est une excellente chose. Mais qu`ils comprennent que ces joueurs ont aussi besoin de défendre les couleurs de leurs pays.
Nous avons toujours expliqué et je le redis ici: l`Afrique est en retard par rapport aux autres continents et ne peut se mettre, en l`état actuel des choses, d`organiser sa coupe des nations en quatre ans. Même l`Egypte qui est très développée en matière d`infrastructures de sport a fait des investissements colossaux pour accueillir la Can 2006. Les Egyptiens ont refait le stade du Caire, ils ont construit un stade de 80.000 places à Alexandrie qui n`est malheureusement pas prêt pour être utilisé pendant cette Can, mais ils ont refait les deux autres stades d`Alexandrie et ceux d`Ismaïli et de Port Saïd. Au Cameroun, ne l`oublions pas, c`est grâce à la Can 1972 qu`on a eu les deux stades de Yaoundé et de Douala. Partout, c`est comme ça: au Burkina Faso, au Ghana, au Mali, en Tunisie...
L`intérêt du continent africain est donc que la Can se déroule tous les deux ans. Je suis étonné d`entendre certains Africains défendre la position des clubs européens! Nous ne sommes pas l`Europe, qui possède des stades à tous les coins de chaque ville. Tel n`est pas le cas en Afrique où les Etats ne se sentent contraints de construire des infrastructures que quand ils ont la charge d`organiser la Can. Et vous pouvez comprendre que l`engouement croissant de plusieurs pays à accueillir cette compétition n`est pas fortuit.
La cérémonie du Ballon d`or africain 2005, initialement programmée le 9 janvier 2006, a été reportée. Pour quand?
Nous avons été désolés, nous aussi, quand le sponsor de cet événement, la société nigériane Globacom, nous a saisi pour dire qu`au moment où elle nous proposait la date du 9 janvier, on n`avait pas prévu qu`elle coïnciderait avec la Fête du mouton qui est un événement grandiose au Nigeria impliquant toutes les autorités du pays. La seule exigence que la Caf avait, c`était de tenir la cérémonie avant le 10 janvier, pour que l`événement qui consacre le meilleur footballeur africain 2005 ne s`étire pas trop loin l`année suivante. Le 9 janvier proposé par Globacom étant donc dans ce créneau, nous l`avons accepté.
C`est à dix jours de l`événement que notre partenaire nous saisit pour dire qu`il ne savait pas qu`il y a la Fête du mouton. Nous l`avons à nouveau accepté comme ça, mais la mort dans l`âme. Notre partenaire nous demande de trouver une nouvelle date, ce que nous essayerons de faire lors de la réunion du bureau exécutif de la Caf qui se tient le 16 janvier au Caire. Mais je dis tout de suite que ce sera difficile, puisque les championnats sont répartis et les équipes nationales sont en train de mettre les bouchées doubles pour préparer la Coupe du monde. Néanmoins, on essaiera de trouver un jour dans ce calendrier désormais très chargé.
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