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Boxe : Bal de savates et de coups de poing . (12.03.2004)
Thiéry Gervais Gango
La 1e édition de la Coupe Emmanuel Ava Ava découvre des talents en Kick-Boxing.
Le Camp de l’Unité à Yaoundé est certainement le seul lieu public au Cameroun où le portrait du chef de l’Etat ne trône pas. Oubli volontaire peut-être. Manière probablement de rappeler que les activités sportives qui y ont trouvé une tribune d’expression sont restées des sports mineurs, contrairement à ce qu’a voulu faire croire, jusque-là, le discours officiel. Point de photo du président de la République. Mais, dans le même style, mis en exergue au milieu de la salle, le portrait de certaine majesté dont on croyait le territoire réduit à Oman, une bourgade non loin de la capitale. L’effigie de Jean-Marie Akono Ze dont le nom est inscrit sur le ring, tout autour, sur les murs, un peu partout. C’est son territoire, retient la conscience visuelle dans cet antre qui a vu défiler le gotha de la boxe camerounaise. Et dont on se demande comment il peut se trouver dans un tel état de délabrement. Sans âme. Lugubre, n’eut été ce coup de balai donné samedi 6 mars dernier par la Fédération camerounaise de Savate - Kick-Boxing. L’occasion est celle de la première édition de la Coupe Emmanuel Ava Ava, député récemment décédé. Un menu auquel a été greffé deux combats professionnels en boxe anglaise comptant pour le championnat national.
Le public est nombreux. Jeune pour la plupart. Spectateurs qui font chavirer les gradins au rythme de leur ferveur, de leurs chants de ralliement et d’un élan festif qui fait dire à un spectateur médusé qu’il ne fallait plus que des Pom-pom Girls pour atteindre le niveau du show à l’américaine. A la console, le Disc-jockey sert des succès qui achèvent d’enflammer la salle. Emmanuel Essissima, grand champion de boxe française et actuel président de la Fécasavate - Kick-Boxing monte sur le ring. Hommage est rendu à sa notoriété par le public qui applaudit à tout rompre. Puis se tait. "Merci, commence le héros, d’être venu si nombreux pour cette première édition de la Coupe Emmanuel Ava Ava. Beaucoup s’interrogent sur le message que la fédération a voulu passer en baptisant cette coupe du nom de cet homme. On le connaissait comme un bon vivant et comme un député. Nous avons décidé de lui rendre hommage quelque temps seulement après sa mort pour louer son action. Il y a quelques années, alors que je revenais au Cameroun avec une délégation de onze personnes, dont le célèbre couturier Paco Rabane, il y a eu très peu de personnes pour nous aider dans l’organisation du show que nous voulions donner.
Quelqu’un m’a demandé d’aller le rencontrer. Je ne le connaissais pas. Je suis allé. Je me suis
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présenté. J’ai posé le problème. Il a décidé de prendre en charge nos frais d’hébergement et de restauration pendant tout notre séjour. Nous avons fait ce que nous avions à faire. Au moment du retour en France, je suis allé le voir pour le remercier. Il m’a juste demandé si cela avait été. Je lui ai répondu que c’était très bien. Il m’a souhaité un bon retour en France. Il n’attendait rien en retour. Même pas qu’on le cite. Il m’a permis d’apporter mon expérience aux jeunes d’ici. Et aujourd’hui, vous aller juger de la qualité du travail. Beaucoup vont monter tout à l’heure sur le ring". Moments d’intense émotion qui précèdent les neuf combats programmés en Kick-Boxing. Il y a d’abord la présentation des tireurs. Dix-huit en Kick-Boxing et quatre en boxe française. Ils viennent de l’Ouest. Et davantage encore du Centre et du Littoral, avec l’ambition, à la fin de la soirée, de décrocher le trophée par équipe.
Hommage
Dans la catégorie coqs, Mireille Akamba (Centre) est lancée sur le ring pour porter les espoirs de sa province. A peine 14 ans, elle a déjà l’appétit des grands boxeurs. Elle attaque. Fougueuse. Portée par un public qui lui est acquis en grande partie. En face, Christelle Ndjam (Littoral) est plutôt calme mais déjà la graine des grandes promesses. Sa vigueur est franche. Sa technique de boxe est belle. Elle s’en sert pour prendre le dessus sur son adversaire. Beau combat. Seul combat féminin. Début d’une soirée qui attend avec beaucoup d’impatience le "duel" en poids légers qui va opposer Bibi Ondoua (Centre) et Njoh Longh. Lorsque le premier monte sur le ring, le public scande "Jet Lee".
Quand l’arbitre donne l’ordre de commencer la partie, la première savate vient de Longh. Riposte instantanée de Ondoua qui y met violence et furie, élégance et folie. Tout au long des deux premiers rounds, son courage est celui des félins. Il vole et survole son sujet, accule un adversaire qui, à partie de la troisième reprise, sort la tête de l’eau pour développer sa boxe, son style. Les cinq rounds de deux minutes sont vite passés. Egalité au final. La seule, puisque les sept autres combats seront sanctionnés par des victoires. La victoire des tireurs et des pugilistes. Celle de l’organisation qui a dû faire avec les moyens du bord. Celle de Yves Ava, fils de l’autre, président salué pour son engagement à la tête de la ligue provinciale de la Fécasavate dans le Centre. Yves Ava ému. Presque aussi ému que son frère aîné John qui dira "Merci", au nom de sa famille, "pour cet hommage qui ne doit pas seulement être adressé à mon père. Je veux que tous ceux qui aident au développement de cette discipline le partage avec ma famille".
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