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Tous les Lions ne sont pas morts . (13.02.2004)
Emmanuel Gustave Samnick, à Tunis
L’image de cette pancarte brandie par un supporter camerounais dans les gradins du stade de France, en finale de la Coupe des confédérations 2003, en hommage à Marc Vivien Foé qui venait de trépasser brutalement trois jours plutôt au centre du stade Gerland à Lyon, est encore vivace dans nos esprits : "Un lion ne meurt jamais, il dort". Ceux (les Lions) de l’Atlas, quoi qu’il advienne demain en finale de la Can 2004 qu’ils jouent contre le pays organisateur, sont donc sortis du long sommeil dans lequel ils étaient plongés depuis 28 ans et cette unique victoire à la Can remportée en Ethiopie en 1976 par la bande à Faras. Les Marocains sortirent vainqueurs d’une nouvelle formule expérimentée cette année là par la Caf, et plus jamais remise en vigueur : après le premier tour disputé en deux poules de quatre équipes, une poule finale (sorte de play-off) a regroupé les deux premiers de chaque poule et c’est le premier au classement de cette poule finale qui a été déclaré vainqueur de la Can. Lors du dernier match décisif contre la Guinée, le Maroc n’avait besoin que d’un point pour garder la tête du classement, point qu’il obtint en égalisant à …cinq minutes de la fin du match.
La formule ‘’poule finale’’ n’a pas prospéré auprès de la Caf, mais les Marocains semblent encore, cette année, avoir la même veine de cette époque là, comme en témoigne ce retournement de situation incroyable en quart de finale contre l’Algérie : les Fennecs ont ouvert le score à la 86ème minute, sur leur seule occasion du match. Tout le monde voyait le hold-up parfait, et certains confrères, qui venaient de vivre l’élimination du Sénégal et du Cameroun, avaient tôt fait de faire remarquer que "tous les Lions sont tombés". Erreur ! Car, si les Lions de la Teranga et les Lions indomptables ont achevé leur parcours au stade des quarts de finale, les Lions de l’Atlas, eux, ont réussi le miracle
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d’égaliser dans les arrêts de jeu, et de battre nettement leur adversaire du jour lors des prolongations. Sur ce coup là, les Lions de l’Atlas n’ont pas du tout dormi…
Le football est parfois injuste, mais nous étions nombreux à être heureux de constater que les dieux du ballon rond n’ont pas abandonné la meilleure équipe du jour, celle qui méritait le plus d’avoir le gain de la partie. Ce retournement de situation héroïque en quart de finale est peut-être le signe que l’année 2004 sera marocaine. La facilité et le métier avec lesquels cette équipe a ensuite balayé le Mali en demi-finale confirme qu’elle est vraisemblablement sur la voie royale, et tient désormais son statut de favori inimaginable avant le début de la compétition. Dans un document publié à cette période là, nos confrères de Radio France internationale (Rfi), faisant le pronostic sur l’équipe du Maroc, écrivaient : "Voilà maintenant bien longtemps qu’on ne l’a plus vu élever son jeu en phase finale d’une Can. A force d’attendre, on finit par ne plus espérer". C’est vrai que la génération dorée du milieu des années 80, avec Badou Zaki, Timoumi, Aziz Bouderbala, Dolmi, n’a rien gagné, même pas une demi-finale de la Can, malgré la première qualification en huitième de finale d’une Coupe du monde pour un pays africain en 1986.
Pour l’ancien gardien de buts et capitaine devenu sélectionneur, on peut dire que le préjudice est en train d’être réparé. Mais, attention, en face, d’autres dormeurs se sont réveillés et sont, eux aussi, en pleine réussite. En égalisant mercredi à huit minutes de la fin et en gagnant l’épreuve des tirs au but contre les Super Eagles du Nigeria, les Aigles de Carthage, qui n’ont jamais goûté à une victoire à la Can malgré deux finales et cinq demi-finales, prouvent qu’ils sont aussi sur une voie... présidentielle. Cela devrait donner lieu demain au stade de Radès à une très belle finale, entre deux "meurt-la-faim" de la Can.
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