|
|
L’entre-jeu : Après le foot… le néant (11.04.2008)
Le football tient sa popularité de ce que sa pratique est d’une impressionnante densité, agressive à la limite. Celle-ci conjugue avec l’adhésion d’une frange considérable du public, lequel lui voue une fidélité quasi-obsessionnelle et ce grâce à une politique sportive qui ne laisse pas de place à l’impasse : coupe du monde, coupe des nations, des confédérations, de clubs champions zonaux (Afrique, Europe, Amérique, Asie, Océanie) s’alternent et s’enchaînent dans le temps.
Depuis son invention par les Anglais – mais la paternité est aussi revendiquée par les Chinois – le football a su se donner des moyens pour produire des hommes dont la renommée, – pour ne pas dire les noms – est entrée dans la légende éternelle. Pelé, Beckenbauer, Maradona, Cruiff, Garrincha, Tokoto, Salif Keita, Milla, Yachine, Nkono, Weah, Fontaine, Eto’o, jaillis des entrailles du ballon rond, ont largement contribué (grâce à leur talent exceptionnel qui a enflammé les arènes et enthousiasmé le grand public), à incruster, dans les esprits, la renommée du football. Mais quelle que puisse être l’image qu’il véhicule aujourd’hui à travers le monde, la fulgurante percée du football n’obstrue pas l’émergence des autres sports ailleurs comme c’est le cas en Afrique (?) et singulièrement au Cameroun. Au contraire. Des grands noms se succèdent sur les podiums et maintiennent haut le flambeau de la boxe, du cyclisme, de l’athlétisme, que les Casius Clé, Eddy Mex ou Raymond Poulidor, Saïd Aouita ou Kiptchoké Keino ont allumé sur les rings, les routes et les pistes du monde. Au Cameroun, l’espoir de voir les successeurs des Bessala et Emébé, Kono et Evouna, Bitanga et Issa Hayatou – pour ne prendre que ces exemples en boxe, cyclisme et athlétisme – s’amenuise chaque jour davantage. Lorsqu’on sait que la toute première médaille du Cameroun au plan mondial l’a été en boxe. Un certain Joseph Bessala est alors vice-champion du monde olympique aux J.O. de Mexico en 1968. Jean-Marie Emébé lui emboîte le pas et combat pour le titre mondial quelques années après ; c’est il y a une vingtaine d’années aux Etats-Unis. L’on est pris d’étonnement, de désolation, de voir l’état de dénuement dans lequel
|
se trouve le “noble art” au Cameroun aujourd’hui. L’indifférence et la politique de l’absentéisme, voire de dirigisme des autorités sportives ont eu raison des efforts de quelques mécènes à l’instar du pharmacien Martin Kuissu dont on a connu la détermination et l’engagement pour la cause de la boxe. Mais il n’y a pas que la boxe ; il y a tous les autres sports qui souffrent, comme qui dirait, d’ostracisme. pour cause de… football. Au Cameroun, l’autorité sportive aujourd’hui ne pense et n’agit que pour le football. Prononcez “sport” au ministère de tutelle et l’écho vous retournera presqu’indifféremment… football. L’on ne ménage aucun effort ici pour montrer l’intérêt soutenu manifesté pour le football. Combien de fois les équipes nationales de basket-ball, de hand-ball, de volley-ball ont-elles été menacées de forfait pour aller défendre les couleurs du pays à l’extérieur ? Il n’y a d’argent que pour le foot. Et si par extraordinaire on leur trouve quelques broutilles après maints recours du reste, c’est à peine pour le titre de transport, les primes se réduisant en peau de chagrin. Il nous souvient qu’une équipe nationale d’un sport dit mineur, par manque d’argent, aurait pris le risque incalculé de voyager par voie maritime (…) pour une compétition au Nigeria.
Plus près dans le temps, l’équipe nationale du beach soccer (c’est quoi ça ?) a participé, au mois de mars dernier, en Afrique du Sud, au tournoi éliminatoire zone Afrique, qualificatif pour la coupe du monde. Le compte était bon pour que l’équipe camerounaise ne soit pas du rendez-vous. Pas plus d’ailleurs que le fait était complètement ignoré par la tutelle. Cinq jours de préparation au terroir – contre deux à trois mois de mise au vert à l’étranger pour les autres protagonistes (Egypte, Cap-Vert, Sénégal, Côte d’Ivoire), ont suffi pour que l’équipe du Cameroun s’impose à l’issue du premier tour, puisque première de sa poule au finish. Une qualification qui était pourtant compromise si la Fifa n’avait fait montre de générosité en octroyant aux Camerounais abandonnés à eux-mêmes les titres de voyage et d’hébergement. Sans commentaire.
Par Par Germain Koumyo Ekwè
|
|
|
|
|
|
Hits: 5256 | lemessager.net
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|