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Jeux olympiques 2004: Le prix de l’incohérence (30.03.2004)
Le challenge était risqué, la bataille serrée, il fallait être fanatique pour croire que les Lions espoirs auraient la tache facile face aux Aigles du Mali. Chercher un point à l’extérieur n’est pas la chose la plus aisée pour quiconque. Le pire, c’est que, avec une équipe instable et sans fondements véritables, il ne fallait pas attendre grand chose de cette confrontation précédée d’intrigues volontairement créées et entretenues par les cadres de la cellule de gestion provisoire des équipes nationales.
Il y a d’abord eu ce faux problème de rançonnement des joueurs amplifié par ceux qui ont des comptes à régler à Jean Paul Akono. Ensuite, il y a eu celui de la mission de Robert Ndzana, une fausse mission en Europe boudée par André Nguidjol et quelques cadres de la Fécafoot qui estimaient, à raison, que les éliminatoires des J.O. ne figurant pas dans le calendrier de la Fifa, il fallait engager un autre type de diplomatie. Robert Ndzana s’était entêté en se rendant en Europe, il n’a pas réussi à obtenir la libération des Joueurs sollicités. Des sources dans les capitales européennes ayant même indiqué que la délégation conduite par Robert Ndzana, composée de Robert Corfou et Jean René Atangana Mballa, a frisé le ridicule en Europe en brisant les règles élémentaires du protocole. Sans rendez-vous préalable, c’est aux stades d’entraînement qu’ils rencontraient les entraîneurs pour négocier la libération de tel ou tel joueur. C’est donc dans une ambiance d’hésitation totale et d’incertitude sur l’arrivée des joueurs professionnels que la rencontre contre le Mail s’est préparée. Certains joueurs professionnels comme Idriss Carlos Kameni n’ont rejoint le groupe pratiquement que pour le départ, tout comme Valéry Mezague arrivé jeudi, la veille du départ pour Bamako. Comment, dans ces conditions, les Lions pouvaient-ils réellement espérer quelque chose?
La dure leçon malienne.
Les Lions Indomptables espoirs, soulignons le, se sont inutilement compliqués la tache en réalisant un match nul contre la Rdc à Yaoundé. A quoi a servi le parcours sans défaite des Lions espoirs depuis le début des éliminatoires pour perdre le match qu’il ne fallait pas perdre? La défaite face au Mali n’est que l’aboutissement d’un flottement observé depuis la phase aller. Pratiquement assurés de se qualifier pour Athènes 2004, on a cru bon d’injecter dans le groupe, des Joueurs sans véritable talent, dans le but de les insérer dans un groupe qui s’était pratiquement déjà formé.
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L’ossature des Lions espoirs des Jeux africains d’Abuja a été désorganisée, ce qui a eu pour principal corollaire les mauvais résultats de la phase retour. Mais, il ne faudrait pas tout mettre sur le dos de Jean Paul Akono, qui ne gérait que les joueurs mis à sa disposition, même si on peut au passage lui faire le reproche d’avoir tourné à un moment son regard vers les joueurs professionnels, dont la libération est d’habitude très hypothétique. Ce qui a aussi perturbé, quoiqu’on dise la stabilité du groupe. A ce niveau, Jean Paul Akono qui est un entraîneur dont les qualités sont connues de tous, aurait dû réaliser que modifier une équipe de manière permanente n’était pas de nature à assurer la cohésion du groupe. Face au Mali, dimanche dernier, Jean Paul Akono a cru bon de privilégier l’expérience, ce qui l’a poussé, par exemple, à remplacer Tignyemb par Kameni, Job Iyock et un autre au milieu de terrain par Essola et Mezague qui n’ont même pas eu le temps nécessaire de s’entraîner ensemble. Ceux qui ont passé des jours ensemble, à Ombé, étaient sur le banc de touche. Un choix suicidaire pour Jean Paul Akono qui a payé cash. C’est donc le prix des incertitudes, des hésitations et l’absence d’une équipe cohérente des Lions Espoirs basée sur un effectif.
Le coup de grâce.
Le problème que pose l`élimination des Lions espoirs pour Athènes 2004, hier à Bamako, n’est pas celui de la médaille d’or qu’on ne pourra plus défendre, le Cameroun n`étant pas le premier dans ce cas. C’est que cette élimination survient au lendemain d’une élimination plus cruelle et jusqu’ici indélébile à la CAN 2004 en Tunisie. Tout se passe comme si le football camerounais était en train de perdre la face sur la scène Internationale. Deux éliminations successives en l’espace de deux mois, c’est un peu trop pour un football qui a dominé la scène africaine pendant plusieurs années. Il faut une véritable introspection, pour éviter le pire qui se dessine à l’horizon. Il ne reste plus que les éliminatoires de la coupe du monde 2006 pour consoler les millions de spectateurs qui digéreront, avec une certaine difficulté, l`élimination des Lions espoirs qui avaient éclaboussé Sydney 2000. Et c’est justement la campagne australienne qui avait trompé sur la relève, l’équipe médaillée d’or étant composée à 95% de joueurs de l`équipe senior.
L’heure de la relève consciente et sans folklore, du style Robert Corfou, a sonné.
A quelque chose…
© Martin Camus Mimb, La Nouvelle Expression
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