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Ndoki Mukete, Sga de la Fécafoot: “La culpabilité est collective” (11.05.2004)
Entretien mené par
Sandeau NLOMTITI et
Jean François CHANNON
Le Secrétaire général adjoint de la fédération camerounaise de football (Fécafoot), Essoka Ndoki Mukete, a accordé un entretien au journal Le Messager. Il revient sur la dernière actualité brûlante à la Fécafoot.
Quelle réaction avez-vous par rapport à la situation actuelle à la Fécafoot?
En tant qu’individu, c’est une réaction de grande surprise parce que certains Camerounais n’arrivent pas à comprendre qui gère quoi dans le milieu du football. Je suis aussi étonné que les Camerounais, au lieu de lutter comme une seule force, en profitent pour s’attaquer à des individus.
Concrètement, pourquoi n’avez-vous pas utilisé les maillots légaux à la Can après l’interpellation de la Caf et de la Fifa ?
La fédération ne pouvait pas donner ce qu’elle n’avait pas. Je suis surpris d’apprendre qu’à Tunis il y avait d’autres maillots.
Pourtant les joueurs le reconnaissent.
Ce n’est pas vrai. Parce que la distribution clientéliste et abusive des maillots ne permettait pas d’avoir des réserves. Voilà ce que je peux dire.
De votre point de vue, qui est coupable ?
Pour situer les responsabilités et dire qui a tort, il faut savoir que l’équipe nationale appartient à l’Etat qui, par l’intervention du Minjes, la gère. L’implication de la fédération est légère. Même pour ce qui est du matériel. A titre d’exemple, c’est le Minjes qui reçoit, garde et gère les équipements.
Mais, franchement, la culpabilité est collective, à partir de la convention que la Fécafoot a signée avec le Minjes. C’était au moins le devoir de la fédération de veiller sur la qualité et la quantité du matériel livré par Puma. Et si elle a laissé toute la confiance au Minjes, elle doit assumer aujourd’hui, en partie, ces reproches.
Qui devait, au niveau de la Fécafoot, veiller à la conformité des équipements ?
Jusque-là, la Fécafoot n’a pas d’intendant. Mais le président pouvait en désigner un. Là aussi, c’est un peu compliqué. L’équipe nationale n’appartient pas à la fédération. Il y avait eu un blocus quelque part. Surtout que tous les dirigeants, à quelque niveau que ce soit, sont nommés par le Minjes.
Ne pensez-vous pas que cette sanction est arrivée à cause des copinages entre le Minjes et la Fécafoot ?
L’équipe nationale est le seul parti politique auquel tous les Camerounais adhèrent sans considération de tribu. Ainsi, il fallait favoriser une bonne relation entre le Minjes, qui en assure la tutelle et la Fécafoot.
Le premier vice-président de la Fécafoot a écrit à la Fifa, se désolidarisant d’une bonne franche de l’équipe actuelle. Comment réagissez-vous ?
Pour nous, c’est malhonnête de la part de monsieur Penne Robert qui devait reconnaître les textes de la fédération. Ceux-ci disent que c’est le président de la Fécafoot qui doit prendre contact avec la Fifa (article 22).
Il est donc le seul à traiter avec la Fifa. Est-ce que le président de la Fécafoot a délégué ses pouvoirs à son premier vice-président pour qu’il saisisse la Fifa ?
Aussi, on peut constater que sa signature n’engage que lui-même, en tant qu’individu, puisque les délégués de la ligue provinciale de l’Est l’on désavoué à travers une lettre signée le 28 avril 2004. Les neuf autres membres se sont
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désolidarisés de son acte.
Les Camerounais pensent que la position de M. Penne est courageuse…
Certaines parties de sa lettre sont contradictoires, lorsqu’il dit que certaines parties de nos textes ont été conçues dans le but d’assurer la réélection des membres de l’exécutif actuel. L’assemblée générale extraordinaire du 29 avril 2003 qui a adopté les textes en vigueur a vu le même premier vice-président participer à toutes les délibérations. Et en tant que ancien député, c’est un devoir pour lui d’assurer le rôle de la démocratie de la majorité, si à l’époque il était contre. En comparant les textes, ceux de 1999 et 2003, la composition de l’assemblée générale reste la même : 169 membres. Je ne vois pas là où le bureau actuel a triché.
Quelle est la démarche qui a été entreprise par la Fécafoot afin que la Fifa revienne sur ses sanctions sportives ?
La fédération a considéré que la sanction de retrait des six points compromet l’avenir des footballeurs camerounais. La Fécafoot a donc saisi la Fifa afin que l’avenir des joueurs ne soit pas ébranlé.
Sur le plan financier, si on doit payer une amende, Puma, par son représentant, a accepté de payer cette amende. J’étais embarrassé de suivre à travers les médias que c’est l’argent de l’Etat qui sera déboursé. Ce n’est pas exact. Depuis que ce bureau a été mis en place, l’Etat n’a jamais subventionné la Fécafoot. S’il y a une compétition, c’est le Minjes qui gère l’argent que l’Etat met à la disposition du football. C’est au contraire la Fécafoot qui donne de l’argent au trésor public.
Comment perçoit-on au niveau de la Fécafoot, la révision des textes demandée par le président de la République ?
C’est vraiment intéressant d’en parler. Le Cameroun est un Etat de droit. La Fécafoot dont la compétence couvre l’étendue du territoire camerounais est régie par la loi N° 96-09 du 05 août 1996 fixant la charte des activités sportives au Cameroun. Dans l’article 19, il est écrit: “chaque fédération sportive civile détermine librement ses statuts et règles de fonctionnement, en tenant compte des lois et règlements olympiques ainsi que des règlements des organismes sportifs internationaux auxquels elle est affiliée en ce qui concerne les normes techniques”.
L’article 17 des statuts de la Fifa n’accepte pas l’ingérence et l’immixtion. On se trouve donc devant la loi.
Honnêtement, peut-on remettre en question le rôle de l’Assemblée nationale qui a voté la charte des sports ? Là est toute la question. Je voudrais dire que la charte des sports n’a pas vu jusqu’à ce jour, le décret d’application.
Il y a eu faute de la part de certains membres de la Fécafoot. Ne pensez-vous pas que l’équipe actuelle par honnêteté devrait se remettre en question ou alors démissionner ?
Je ne peux pas mesurer les actes d’un ou de deux membres du bureau. Si les rumeurs qui courent confirment que certains membres du bureau sont coupables, il apparaît nécessaire de les mettre de côté pour laisser la Fécafoot travailler. L’article 21 alinéa 5 des statuts de la Fécafoot indique que “chaque membre du bureau exécutif est personnellement responsable devant le conseil d’administration, des actes posés par lui dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, sans préjudice de sa responsabilité pénale devant les juridictions de l’ordre judiciaire”.
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