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Portugal # France : La final de Zizou (06.07.2006)
Pour son dernier match, le meneur de jeu français disputera une nouvelle finale de Coupe du monde.
Junior Binyam à Munich
Au-delà de l`enjeu que représente une demi-finale de Coupe du monde, ça aurait pu n`être qu`un match de football agréable. Du fait du bagage technique et de l`expérience des joueurs de part et d`autre. Mais, hier matin dans les colonnes du quotidien portugais Jornal de Noticias, l`ambassadeur du Portugal à Paris affirmait que "de nombreux journaux attisent un comportement non souhaitable" à l`égard de la communauté portugaise, parmi les plus importantes en France. Samedi dernier sur les Champs-Élysées, des incidents entre Français et Portugais avaient émaillé les réjouissances des deux communautés après les qualifications de la France et du Portugal pour les demi-finales, respectivement face au Brésil et à l`Angleterre.
Entre acteurs, joueurs et encadreurs notamment, même si le propos restait courtois on ne cachait pas côté portugais la détermination à prendre enfin la revanche sur cette France qu`on n`a pas battu depuis 31 ans. Et qui, en demi-finales de l`Euro en 1984 (3-2) et 2000 (2-1), avait éliminé le Portugal à chaque fois dans les dernières minutes. Pour Luis Luis Felipe Scolari, le sélectionneur portugais, "rien n`est définitif ". "Notre équipe s`est illustrée pour avoir inversé le sens des résultats qu`elle obtenait habituellement. Contre la France, elle a une nouvelle occasion de le faire. Cela faisait aussi 40 ans que nous n`avions pas battu le Brésil. Et c`est pourtant ce que nous avons fait à Porto. Ces chiffres font partie des choses dont on peut profiter pour travailler le côté psychologique avec les joueurs. La France sera toujours favorite face à nous. Mais le Portugal s`est surpassé. Il a une occasion unique de marquer l`histoire parce que ce ne sont pas toujours les favoris qui gagnent", a déclaré l`entraîneur portugais au cours d`une conférence de presse mardi dernier.
Revanche
Une rencontre avec la presse au cours de laquelle Scolari a émis plus que des réserves sur la présence de Figo lors de ce match à cause de problèmes physiques. Et pourtant il était bien là à l`entame du match le capitaine portugais comme Christiano Ronaldo qui, comme lui, ne s`est pas entraîné la veille du match avec tout le groupe. Deco revenu de suspension retrouvait sa place sur le terrain tout comme Costinha. Aucun artiste ne manquait au récital. Même si dans chacune des équipes, cinq joueurs sur les onze alignés d`entrée pouvaient manquer la finale en cas d`un deuxième carton jaune. Et pas des moindres. Henry, Vieira, Thuram, Sagnol et Ribéry côté français, Ricardo, Figo, Nuno Valente, Carvalho et Maniche pour le Portugal.
Une épée de Damoclès qui ne va pas empêcher à tous ce joueurs d`exprimer leur talent. La France frappe la 1ère dès la 40e seconde. Malouda excentré sur le côté gauche de
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lasurface portugaise croise trop son tir. Il n`y a pas de round d`observation. A la 3e minute, Christiano Ronaldo dont chacune des prises de balle est sifflée par les supporters français slalome dans un style dont il a seul la maîtrise et transmet à Deco. Ce dernier frappe, Barthez écarte le ballon du bout des gants. L`option offensive portugaise et claire. Prendre sa chance des 25 voire 30 mètres, parce qu`avec Gallas et Thuram qui ont trouvé leurs automatismes, il est presque impossible de mettre sur orbite Pauleta qui multiplie les courses sans recevoir le ballon dans la zone dangereuse. A la 8e minute, c`est Maniche qui prend sa chance de 25 mètres. Un frisson parcourt le stade mais le ballon et juste au dessus.
Zidane
Les deux équipes se présentent dans la même configuration (4-5-1) avec deux récupérateurs, deux milieux excentrés, pratiquement ailiers, très rapides, habiles dribbleurs et deux orfèvres (Deco et Zidane) pour réguler le choses. Une organisation qui amène à produire du jeu. Il y a de mouvement. Les permutations entre Ronaldo et Figo de la gauche vers la droite débutent. Les deux sont véloces en phase offensive mais montrent quelques signes d`essoufflement dans le repositionnement défensif. A la 15e minute, Figo frappe des 25 mètres, Barthez se couche bien sur le ballon. La prise de balle du portier français sera moins nette à la 35e minute sur une nouvelle frappe à distance de Maniche. Deux minutes avant Zidane avait ouvert le score sur penalty suite à une faute de Carvalho sur Thierry Henry. Avantage donc à la France même si à la pause les deux équipes sont à égalité dans la possession de balle.
La 2e mi-temps va présenter moins de situations dangereuses même si le Portugal revoit ses plans en faisant deux attaquants supplémentaires et en ne sortant qu`un seul. A la 77e minute, le Portugal passe à côté de l`égalisation avec Figo qui ne peut rabattre de la tête un coup France de Ronaldo mal repoussé par Barthez. Mais jusqu`à la fin du match l`exemplaire défense française aura tremblé. La désignation de Lilian Thuram comme homme du match n`est pas usurpée. En guise de dernier baroud dans les arrêts de jeu Figo décale Nuno Valente qui centre mais personne à la retombée d`un ballon qui se ballade non loin de la ligne de but. Abidal met en corner. Ricardo le gardien portugais monte mais ne pourra que contraindre la défense française à un nouveau corner sur un retourné.
C`est la fin du match. Zinédine Zidane pour son dernier match affrontera l`Italie avec une équipe de France au complet ou presque. Seul Louis Saha qui a reçu un 2e carton jaune après son entrée en jeu à la place de Henry manquera à l`appel. Comme Aimé Jacquet en 1998, Domenech critiqué par la presse conduit la France en finale de Coupe du monde pour la 2e fois. Le public reprend en chœur ces airs qui avaient porté la France vers la victoire finale à domicile.
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