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Claude Deschaseaux: J`ai été choqué par l’amateurisme (14.03.2005)
Propos recueillis par Priscille G. Mouadougou
Le commissaire de l`Union cycliste internationale (Uci) relève les nombreux manquements du 3e tour cycliste international du Cameroun.
Avez-vous rencontré des difficultés pour accomplir vos tâches de commissaire de l`Uci?
Certainement. La plupart des difficultés étaient liées aux manquements de l`organisation. Sur le plan administratif, aucune salle n`a été aménagée pour une permanence digne de ce nom. Il s`agit d`une salle dans laquelle on peut accueillir les équipes, et aussi contrôler les licences. Une partie étant réservée à la presse. Les journalistes peuvent recevoir des informations particulières, le livre de route, la listes des partants, etc. Beaucoup de choses ont été faites à la sauvette, dans le hall de l`hôtel où nous étions logés. Sur la compétition en elle-même, malgré certaines lacunes, nous avons pu travailler dans les normes acceptables. La communication n`a pas marché. J`ai cru comprendre qu`il y a eu une commission de la communication, je pense qu`il faut les virer. Car la communication était très mauvaise. Tant pour les équipes que pour les journalistes. La remise des résultats a toujours été assez laborieuse. Les équipes ont toujours eu du mal à savoir ce qu`ils feraient le lendemain. Les gens attendent une, deux heures dans le hall pour savoir si ils vont avoir une chambre ou pas. Toutes ces choses se préparent suffisamment tôt.
Quel regard portez-vous sur ce 3e Tour cycliste international du Cameroun?
C`est un regard mitigé. La course en elle-même s`est effectuée dans la régularité. Mais, tout l`environnement n`était pas bon. Il y a eu trop de problèmes. Trop de retards et de manquements. Aucune étape n`est partie à l`heure. Il y a toujours eu des polémiques sur les problèmes de chauffeurs, sur les véhicules manquants, etc. Ce sont des choses qui ne sont pas bonnes pour une épreuve de ce niveau-là. En plus, le livre de route m`a été remis le jour de la dernière étape à Ebolowa. C`est une anomalie criarde. Lors de la réunion que j`ai tenue, la veille du démarrage du Tour, le président de la fédération camerounaise de cyclisme, Claude Bernard Messy n`était pas présent. Encore moins un responsable élu de cette instance sportive.
Qu`est-ce qui vous aura le plus marqué dans cette course?
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Les Camerounais sont heureux de vivre, certainement que le président de la fédération appartient à cette catégorie. Ils ne sont jamais pressés et ne savent pas ce que c`est que le respect des horaires. Mais comme la course cycliste est une imbrication de différents éléments, si quelqu`un manque, on ne peut rien faire. Impossible de donner le départ. A Ebolowa par exemple, deux équipes manquaient à l`appel. Cela veut dire que les présents à l`heure sont obligés de les attendre. Des petites choses qui m`ont chagriné au début. C`est vrai qu`à la fin, on finit pas s`y habituer. L`énervement, la colère que j`avais les premiers jours se sont estompés. Je n`ai pas pour autant accepté le problème, mais je me suis dit qu`il ne faut pas se battre contre des moulins à vent. J`ai aussi constaté que le public a réussi à transmettre son enthousiasme aux coureurs. Il était massé le long du parcours.
Un grand nombre de transbordements constituerait-il un handicap au bon déroulement d`une course? Tel qu`ils sont organisés, les transbordements seront toujours un handicap. Assis dans les bus, les cyclistes ne sont pas en compétition. Cette pratique a été combattue en Europe. Ils occasionnent des fatigues inutiles. Je pense que les organisateurs du Tour cycliste international du Cameroun doivent, dans la mesure du possible, limiter le nombre de transferts. Ils ne doivent pas vouloir visiter les 10 provinces en une année. Ils peuvent porter leur choix sur 5 ou 6. Le Tour de France procède de cette manière. Des éditions évitent complètement l`Ouest et d`autres l`Est.
Que souhaiteriez-vous voir améliorer dans le tour du Cameroun?
Si les organisateurs veulent rester dans le contexte africain, ils doivent opter pour des choses simples. Mettre à la disposition des équipes le minimum et certainement pas le luxe. Une préparation plus pointue serait déjà bien. Bien définir un parcours. Ne pas changer du jour au lendemain les étapes de la compétition. Même si un certain nombre de changements sont de ma responsabilité, parce qu`il y avait trop de transferts. S`être assuré que, dans les villes étapes, il est possible de loger les gens. Avoir réglé le problème des véhicules, ce serait déjà beaucoup simplifié, en les confiant aux équipes qui deviennent autonomes. On est sûr que les gens seront à l`heure et les équipes se prendront en charge.
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