|
|
Kamel Ben Amor : On se pose des questions sur les clubs camerounais (15.03.2007)
Le vice-président de la Fédération tunisienne de football vient de séjourner au Cameroun.
Propos recueillis par E. Gustave Samnick
Ce n’est pas la crise qui secoue la Fécafoot qui vous amène au pays des Lions indomptables…
Non, pas du tout. Je suis ici en tant que président de l’Agence technique des transports terrestres de Tunisie, qui étudie un partenariat avec les autorités camerounaises dans le domaine des transports terrestres.
Vous avez été vice-président du comité d’organisation de la Can 2004. Que reste-t-il de cet événement, au-delà de la victoire des Aigles de Carthage?
Cette victoire est déjà elle-même historique, puisque c’était la première fois que la Tunisie remportait la Coupe d’Afrique des nations. Mais dans l’ensemble, la Can 2004 a laissé un souvenir impérissable en Tunisie. Il y a eu un sans-faute dans l’organisation.
Sur un plan personnel, ce fut une belle expérience dans l’organisation d’un grand événement international. C’est d’ailleurs en souvenir de cette expérience que j’ai été élu vice-président de la fédération dès l’assemblée générale suivante en août 2006, même si j’avais déjà occupé les fonctions de trésorier général de la Fédération tunisienne de football (FTF) de 1989 à 1994.
Que connaissez-vous du football camerounais?
Est-ce qu’il y a un seul Africain qui peut dire qu’il ne connaît pas le football camerounais? A travers ses clubs dans les années 60 et 70, et son équipe nationale ces deux dernières décennies, le Cameroun a véritablement dominé et marqué son empreinte sur le football africain. C’est vrai que l’on se pose des questions sur l’absence des clubs camerounais ces derniers temps dans le palmarès des coupes africaines inter-clubs, que ce soit en Ligue des champions ou en Coupe de la Confédération.
Justement, qu’est-ce qui fait la force des clubs tunisiens qui, eux, sont en réussite à ce niveau?
Il y a une concurrence positive entre les grands clubs tels que Espérance de Tunis, Club Sfaxien, Etoile du Sahel… La Champions League a par exemple été un challenge qui a servi d’émulation à ces clubs. Et cette dynamique entre les grands clubs a entraîné les autres vers le haut :
|
on ne se bat plus pour être champion de Tunisie, mais pour remporter un trophée continental, pour avoir le meilleur centre de formation, pour attirer les meilleurs joueurs du continent dans son effectif. Bien sûr, l’Etat a aussi joué le jeu, en laissant d’abord les clubs se structurer et en les aidant ensuite dans leur démarche.
Le passage au professionnalisme est donc déterminant dans la réussite des clubs aujourd’hui?
Oui, on peut dire qu’en Tunisie il y a un comportement professionnel. On a fait des structures! Mais chez les différents acteurs du football national (public, joueurs et dirigeants), la culture professionnelle, ce n’est pas encore ça. Le professionnalisme est un processus. Nous sommes encore loin du standing des Européens qui ont de gros moyens pour faire vivre leur football de clubs.
En Tunisie il y une pyramide qui permet de contrôler la situation : un championnat d’élite à 14 clubs, un deuxième division à 14 clubs, et des championnats amateurs et des inter-ligues au niveau des provinces. A tous ces clubs, la FTF a imposé un cahier de charges notamment l’obligation d’avoir une section de jeunes.
La Coupe du monde se jouera pour la première fois en Afrique. Qu’est-ce que vous en attendez?
Sur le plan de l’organisation, je fais entièrement confiance à nos frères de la République sud-africaine : ils vont organiser un bon tournoi. Ma peur se situe au niveau du public, qui avait fait faillite pendant la Can 1996. Il faudrait une bonne communication pour faire en sorte que les stades soient pleins en Afrique du sud pendant le Mondial 2010.
Sur le plan sportif, je suis un peu sceptique sur les performances des six pays qui vont représenter l’Afrique. A part peut-être l’Egypte en ce moment, on ne voit plus de grosses écuries comme le Cameroun de 1990 ou le Nigeria de 1994. On a vu qu’en 2006, la participation des équipes africaines à la Coupe du monde n’a pas été particulièrement séduisante.
Il reste à espérer que d’ici 2010, les choses changent positivement, que naissent de nouveau talents et que les ténors se préparent avec plus de sérieux et de rigueur. C’est une occasion pour le continent de frapper un grand coup dans le football mondial.
|
|
|
|
|
|
Hits: 5585 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|