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Gérard Dreyfus : “ Le Cameroun est une équipe insondable ” (13.02.2008)
L’ancien patron des Sports de Rfi fait un bilan de la compétition qui vient de s’achever.
Quel regard portez-vous sur la Can 2008, qui s’est clôturée dimanche 10 février à Accra ?
J’ai couvert la Can depuis 1980, régulièrement sans interruption, comme journaliste sportif à Rfi. J’avais suivi les éditions 1974, 76 et 78 comme simple observateur ; je n’étais pas allé sur le terrain. A mon grand regret d’ailleurs. Cela dit, on a assisté à la Can 2008 à une compétition de très haut niveau. Plusieurs paramètres peuvent expliquer cela. D’abord, on avait oublié qu’il faisait chaud au Ghana à cette période et qu’il y a donc nécessairement un problème de récupération pour tout le monde.
En ce qui concerne les équipes présentes, certaines ont démarré sur les chapeaux de roue, comme le Ghana, même si c’était davantage une impression d’illusion que de réalité. Les Black Stars sont allés décrescendo. D’autres pays à l’image du Cameroun, sont progressivement montés en puissance, après l’échec retentissant du premier match contre l’Egypte. Et même si ça n’a pas été facile. Mais le Cameroun est un pays tellement à part…imprévisible. Mais quand les joueurs s’y mettent, ils sont capables de tout. Bien des favoris potentiels ont volé en éclats. C’est le cas du Ghana, le pays organisateur, mais aussi de la Côte d’Ivoire qui devait tellement rêver de réaliser son ambition…C’est aussi le cas du Sénégal. Des équipes qui n’ont pas toujours eu la lucidité nécessaire qui leur aurait permis de faire la différence. Quant aux Egyptiens, ils ont démontré une fois de plus qu’ils sont les rois de l’Afrique. Ils ont réalisé le match parfait contre la Côte d’Ivoire et ont su être patients devant le Cameroun pour forcer Rigobert Song et les Lions Indomptables à la faute.
Enfin, cette Can n’a eu que d’excellents arbitres et des buts splendides consécutifs à des tirs souvent très lointains ou alors des phases de jeu magnifiques.
A quoi attribuez-vous la montée en puissance des Lions Indomptables ?
J’ai toujours dit et pensé que le Cameroun est une équipe insondable. Au début de la compétition, tout le monde se demandait ce qu’il faisait sur le terrain ce vieux
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Rigobert Song. Il a fourni une demi-finale exceptionnelle avec André Bikey dans l’axe, face au Ghana. Par ailleurs, l’entraîneur du Cameroun, Otto Pfister, a su injecter du sang frais parmi la vieille garde. Et la mayonnaise a pris. L’une des grandes révélations de la Can 2008, c’est les jeunes Alexandre Song et Stéphane Mbia, impressionnants de maîtrise, de maturité et de rayonnement. Otto m’a dit énormément de bien sur eux. Ils pensent qu’ils avancent vers la grande classe mondiale. Par ailleurs, on ne peut ne pas reconnaître à Otto Pfister quelques mérites dans ce parcours formidable des Lions. Un homme que tout le monde vomissait au départ. Il estime avoir fait une bonne préparation, avec des stages au Burkina et à Ténérife qui ont facilité l’acclimatation aux joueurs.
Hier vous dirigiez le service des Sports de Rfi. Aujourd’hui, retraité. Est-ce différent de suivre la Can comme patron de sport d’un média ou comme retraité, un peu en touriste ?
Quand j’ai pris la décision d’arrêter mon travail au service des Sports de Rfi, beaucoup de gens ont été surpris. Après tout, je ne suis pas spécialement un vieillard. Mais je n’avais plus envie de faire ce que j’ai fait pendant une quarantaine d’années. Je pense qu’il faut être plus constructif, aller sur le terrain pour réaliser quelque chose de plus utile. J’ai des idées que j’ai exprimées dans la presse, à la radio, à la télévision. Je me souviens à l’époque, quand je suis entré en Afrique, il y a 36 ans maintenant, il y avait des confrères journalistes qui avaient une notoriété bien établie. Les Lucien Chipumpu, de regrettée mémoire, ou encore Abel Mbengué, aujourd’hui à la Caf. Leur voix tonnait au-delà du continent africain. Je pourrais aider les dirigeants de la Caf pour l’organisation des manifestations, tout comme j’aimerais former les jeunes journalistes africains afin de leur donner des outils qui leur permettraient à parfaire l’exercice de leur métier. Car sans les médias, il ne peut y avoir de Can. Nous devons donc, nous aussi, hommes et femmes de médias être à la page. Ce sont les deux priorités pour une Can réussie.
Par Entretien mené à Accra par Jean-Célestin EDJANGUE Honoré Foimokom
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