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Athènes 2004 : Le Cameroun médaillé d’or de l’amateurisme (20.08.2004)
Eclats de voix et querelles intestines sont le lot quotidien d’une délégation mal organisée. Les athlètes accusent le coup.
Le Cameroun se donne en spectacle aux Jeux olympiques d’Athènes. Non pas sur les aires de jeu et dans les gymnases. Mais sur le terrain de l’improvisation, de l’indiscipline et de l’intransigeance. Arrivée en pièces détachées dans la capitale grecque, la délégation camerounaise n’a pas eu droit aux honneurs protocolaires d’accueil. Comme par effraction, elle s’installe au village olympique. Et déjà, de gros nuages s’amoncellent sur la tête de la “Cameroon olympic team”
Le spectre d’un forfait de certains athlètes camerounais sélectionnés plane toujours. Françoise Mbango Etone était encore à Paris mercredi dernier. Joint au téléphone par des proches le même jour, elle confirme toutefois sa participation à Athènes 2004 : “J’irai à Athènes. J’y serai à temps pour passer les qualifications”. En principe, la vice-championne du monde du triple saut, a rallié la capitale grecque hier. Joseph Batang Don, quant à lui, reste muet et incertain. Le nouveau champion d’Afrique des 200 m s’est-il remis de sa déchirure musculaire ? Nul n’en sait rien. Juste quelques supputations. “Entre Zurich et le début des épreuves d’athlétisme, il devait avoir récupéré”, affirme une athlète de l’équipe camerounaise. Si tel est effectivement le cas, Joseph Batang Don, très en forme depuis les derniers championnats d’Afrique d’athlétisme (Brazzaville 2004), pourrait monter l’une des marches sur le podium. D’autant que l’un de ses rivaux de nationalité grecque est déclaré forfait.
Fronde
Outre les arrivées tardives et les incertitudes de tous ordres, le Cameroun joue également la carte de l’improvisation. Le montant des primes est discuté sur le théâtre de l’événement. Et les discussions ne manquent pas de piment. En chœur, les athlètes disent par exemple non à la somme de 500 000 F Cfa proposée comme prime de participation. “C’est insignifiant. Nous préférons défendre gratuitement l’honneur de la patrie”, ont confié les athlètes camerounais au reporter de la Crtv. Pour mémoire, le Cameroun payait 3 500 000 F Cfa à chaque athlète, en 2000, comme prime de participation aux jeux olympiques de Sydney.
Une autre forme de revendication a par ailleurs vu le jour à Athènes en 2004.
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Elle est menée par certains ténors de l’équipe camerounaise d’athlétisme. Ceux-ci exigent non seulement le remboursement de leurs frais de préparation et de leurs titres de transport, mais surtout une sorte de dédommagement pour services rendus à la nation. “Je ne peux ni confirmer ni infirmer. Une chose est sûre, la balle est dans le camp des autorités publiques”, confie sans sourciller Françoise Mbango. Et de conclure : “La bonne volonté des autorités suffira. Si elles veulent cette médaille, je le saurai, et je la remporterai.”
L’appel de Françoise Mbango aura-t-il le dessus sur l’intransigeance du ministre de la Jeunesse et des sports ? L’on croise les doigts. Car, le chef de la délégation camerounaise à Athènes 2004 s’illustre jusqu’ici par une fermeté à nulle autre pareille. En effet, Siegfried Etame Massoma, après un dialogue de sourd avec les athlètes camerounais à Athènes 2004, par exemple a menacé - mardi dernier - de retirer le Cameroun de la compétition.
Désastre
Cette ambiance morose a fini par avoir des conséquences négatives sur les performances des plénipotentiaires camerounais. Le relâchement perceptible dans le suivi et l’encadrement de la Cameroon olympic team, a une incidence sur le moral des uns et des autres. Les haltérophiles, grands pourvoyeurs de médailles au Cameroun, l’expérimentent à leurs dépens. Vinceslas Tientcheu Dabaya, crédité d’une très bonne forme, n’est classé qu’en cinquième place dans sa catégorie. Son entraîneur n’en revient toujours pas. Au micro de la Crtv, Matam Matam réagissait à chaud mercredi soir : “Je ne comprends pas ce qui se passe. Ce gars a une forme époustouflante. Il a certainement un problème au niveau du mental”.
Pour remonter le moral des siens, le père Matam annonçait une séance de travail avec les autres haltérophiles camerounais encore en lice. Madeleine Yamechi n’a pu franchir hier jeudi le cap des demi-finales. Elle s’est classée 6ème dans la catégorie des 66 kgs. Elle a été incapable de soulever la barre de 135 kgs. Dans les autres disciplines, le mal est-il encore réparable ? Une chose est sûre : le fameux concept de la Cameroon olympic team a volé en éclats. La Cameroon olympic team est une coquille vide, un autre slogan comparable à de la poudre versée aux yeux d’un désabusé.
Par Thierry NDONG
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