|
|
Un jeune Carolo de 31 ans part coacher en D1 camerounaise (11.12.2015)
Entraîneur des U21 de Ransart depuis cette saison, Johan Buyle s’est envolé ce jeudi pour un nouveau défi. Il s’en va coacher le FC Bamboutos, club d’Elite One (D1 camerounaise). Et ce père de famille ne manque pas d’ambitions.
C’était le grand jour, hier, pour Johan Buyle. Ce jeudi vers 11h00, ce Montagnard de 31 ans a décollé pour le Cameroun, où il prend les rênes des Bamboutos FC de Mbouda, qui évoluent au sein de l’élite nationale. Papa de deux petites filles de 2 et 4 ans, il sait qu’il consent à un important sacrifice familial : « Ma femme a compris directement et elle m’a encouragé, me disant de suivre mon rêve. J’ai plus hésité qu’elle, mais quand le train passe, il faut le prendre. Ça me touche qu’elle m’ait soutenu dans ce choix. J’ai un accord avec le club pour les billets d’avion. Je peux faire venir ma famille deux fois par an. Elles viendront toutes les trois un mois à Pâques et deux mois en juillet-août, même si c`est malheureusement la saison des pluies ».
Animé par la passion d’entraîner depuis ses 20 ans, Johan Buyle est passé par de nombreuses équipes d’âge de la région de Charleroi, à commencer par les U9 de l’Olympic : « Bernard Gaspard (Ndlr : actuel directeur sportif du SC Châtelet), m’a offert cette opportunité, il y a 11 ans, en me permettant d’entraîner les tout-petits, durant trois saisons et demie ». S’en sont suivis des passages par d’autres équipes d’âge – des U11 aux U21 – à Mont-sur-Marchienne/Collège, Marcinelle, au FC Charleroi, à Heppignies ou encore Charleroi-Fleurus, mais aussi quelques détours par des équipes premières, en tant que T2 : « Je dois beaucoup à tous les coaches et autres personnes que j’ai pu côtoyer comme Xavier Thiry et Fred Stilmant, Michel Prévot, Fabrice Demoortel (ex-président d’Heppignies), Bernard Gaspard, Salvatore Lenti et j’en passe », s’exprime-t-il avec beaucoup de reconnaissance.
S’il a déjà plus d’une décennie au compteur dans la peau d’un coach, il craint toutefois que sa maigre expérience de joueur ne lui soit préjudiciable : « J’ai arrêté le foot vers 14 ans, à Marcinelle… Puis j’ai fait quelques bêtises de jeunesse, touchant notamment à la drogue. C’était une période un peu noire de ma vie mais j’ai réussi à reprendre le bon chemin pour me consacrer à la passion d’entraîner. Le problème en Belgique, c’est que c’est très bloqué. Et dans les mentalités, ici, il faut avoir été un grand joueur pour être entraîneur ». Un manque de vécu sur les terrains qui l’a donc amené à regarder vers d’autres horizons : « J’ai toujours été séduit par le foot africain. J’avais déjà été fasciné par les Ivoiriens de l’Olympic, arrivés en masse il y a quelques années. J’ai toujours voulu partir dans une académie africaine. Aujourd’hui, je le vois un peu comme un tremplin ».
« Parti les yeux fermés »
Et alors qu’il touche à son but, le
|
désormais ex-entraîneur des Espoirs ransartois, qu’il avait repris en début de saison, est conscient que cette nomination est un peu le fruit du hasard : « À 31 ans, avoir une offre comme celle-là, c’est une chance. Car je dois bien l’admettre, ce qu’il m’arrive, ça vient de 20 % de travail et 80 % de chance. Et cela s’est fait via Tennyson Sonkey, aujourd’hui attaquant à l’Olympic mais que j’ai connu lors de mon passage à Charleroi-Fleurus. Il avait une société de management à Paris qui cherchait un entraîneur dans le cadre de ce projet. Il m’a dit : ‘‘envoie ton CV et dis que tu m’as entraîné’’, ce que j’ai fait. J’ai eu un entretien téléphonique puis les choses se sont enchaînées très vite. Le président du club voulait me voir et nous sommes allés manger à Paris le 25 novembre. Il m’a proposé quelque chose. J’ai demandé un peu plus et il a accepté. Nous avons vite trouvé un accord ».
Et cet accord a débouché sur un contrat d’un an, qui court jusque fin novembre 2016. Pour la suite, il rêve de pas mal de scénarios : « À plus long terme, si l’occasion se présente, je ne serais pas contre des destinations comme le Maroc ou le Koweït, où il y a de très bonnes équipes. Et avoir une petite maison près de la plage, où je ferai venir ma famille », imagine-t-il, rêveur. « Et si je me fais un nom là-bas, pourquoi ne pas songer à la sélection camerounaise, et battre la Belgique en Coupe du Monde dans trois ans », poursuit-il dans un sourire. « Mais je pourrais bien sûr prolonger l’expérience, si les structures le permettent. Car je dois avouer que je suis un peu parti les yeux fermés étant donné que je n’ai vu que des photos mais n’ai pas encore visité les installations. Je sais que tout ne sera pas rose, que le terrain c’est de la terre et que ce sont les chèvres qui coupent l’herbe. Si c’était parfait, ils auraient probablement pu faire venir un entraîneur plus expérimenté. Peu oseraient tenter l’aventure. Je l’ai fait et suis certain qu’avec un peu de caractère et d’envie, on peut faire changer les choses ».
En attendant son arrivée, le groupe a été pris en charge par le T2, Manu Kundé, ancien international camerounais qui a participé à deux Coupes du Monde (1986 et 1990). « L’équipe est très jeune et a beaucoup changé. C’est lui qui s’est chargé des transferts. Je ferai en sorte de poursuivre le travail au mieux et que celui-ci soit apprécié ». Et de conclure, plein d’ambition : « J’ai un ami carolo d’origine africaine qui m’appelle déjà ‘‘le Lion Blanc’. J’espère que ce surnom reviendra et se fera connaître ».
Cédric Martin
http://www.lanouvellegazette.be/1441679/article/2015-12-10/un-jeune-carolo-de-31-ans-part-coacher-en-d1-camerounaise
|
|
|
|
|
|
Hits: 19949 | Autres
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|